Un reportage réalisé par notre correspondante à New York, Susan Modaress.
La guerre des mots que se livrent les deux candidats américains semble avoir atteint son paroxysme. Hillary Clinton et Donald Trump s’accusent mutuellement de racisme et d’intolérance, afin de gagner les voix de la communauté afro-américaine. Alors que l’élection présidentielle américaine se rapproche à grands pas, les invectives entre les deux candidats s’intensifient. Il s’agit à présent de séduire l’électorat afro-américain.
Les républicains et les démocrates savent parfaitement que l’élection présidentielle ne peut pas être gagnée sans les votes afro-américain et hispanique. Bien qu’ils poursuivent le même objectif, leur approche a été sensiblement différente.
Le candidat républicain Donald Trump a traité sa rivale démocrate de raciste et de xénophobe, ressortant du tiroir des déclarations d’Hillary Clinton en 2008 pour étayer son postulat.
Clinton a préféré s’abstenir de démentir et attaquer en retour. Elle a essayé de retourner les paroles de Trump contre lui-même, comme on peut le voir dans cette vidéo réalisée par son comité d’action politique et validée par la candidate démocrate.
«Vos écoles sont de mauvaise qualité, vous n’avez pas de travail. » « Oh, regardez mon afro-américain là-bas ! » « J’ai de très bonnes relations avec les Noirs, j’ai toujours eu de très bonnes relations avec les Noirs. » «Qu’avez-vous donc à perdre ? » « TOUT »
Alors que les sondages semblent indiquer que les deux candidats de ces élections présidentielles font partie des moins populaires de l’histoire, lorsqu’ils se voient contraints de choisir, 90% des électeurs afro-américains tendent à voter démocrate.
« Je pense qu’il est un peu tard pour que Donald Trump puisse obtenir le vote afro-américain. Il s’est permis trop de railleries racistes et blessantes, ou du moins pouvant être interprétées comme telles par la communauté afro-américaine. » analyse Sara Somerset, journaliste.
Alors que la vidéo de Clinton semble avoir œuvré en faveur de l’ex-première dame, l’un des principaux défis de Clinton sera d’apparaître comme quelqu’un de capable de tenir les rênes de l’Etat, et non comme une crapule raciste qui a recouru à des moyens malhonnêtes pour se frayer un chemin jusqu’à la Maison Blanche, pour reprendre les termes de Trump.
Certains pensent que même dans le cas où la candidate démocrate venait à être élue, Trump a fourni assez de matière aux médias de droite pour discourir sur Clinton pendant des années.
« Je pense qu’il n’est pas anormal que quelques injures soient échangées entre les candidats, mais la plupart des gens n’y prêtent pas attention. Ils s’intéressent plutôt aux vrais problèmes », constate Sara Somerset.
Tandis que Donald Trump cherche à convaincre les électeurs afro-américains, Hillary Clinton et le président Obama, dont la cote de popularité dépasse à peine 50% dans la dernière année de son mandat, devraient donner une conférence de presse conjointe à Philadelphie en septembre.