L'Allemagne et d'autres pays européens sont restés trop longtemps aveugles à la crise des réfugiés qui grandissait à leurs frontières, juge la chancelière allemande Angela Merkel dans une interview publiée mercredi.
Après avoir lancé une large politique d'accueil des réfugiés il y a un an, Angela Merkel, cible de critiques dans son pays, juge que l'Union européenne devra user de patience et d'endurance pour gérer les flux migratoires dans une interview accordée à Süddeutsche Zeitung.
"En Allemagne nous avons ignoré le problème trop longtemps et empêché de trouver une solution paneuropéenne", estime-t-elle.
Dans un bilan inhabituellement critique de son action, publié un an jour pour jour après son discours "Wir schaffen das" ("Nous y arriverons"), la chancelière revient sur ses choix.
Son parti, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), est susceptible de subir un important revers lors de deux scrutins régionaux le mois prochain, notamment en raison de sa politique d'accueil.
L'Allemagne a accueilli la majorité du million de réfugiés arrivés en Europe depuis un an, mais a laissé l'Espagne, la Grèce et l'Italie gérer leur arrivée, regrette la chancelière.
"Nous ne nous sommes pas attaqués au problème de manière appropriée", ajoute-t-elle, citant notamment le refus allemand d'un système de répartition proportionnel des réfugiés. "Cela vaut aussi pour la protection des frontières extérieures de l'espace Schenghen", poursuit-elle.
Avec l'AFP