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Réunion des trois Grand -Allemagne, France et Italie- pour discuter les conséquences et le future de l’Union Européenne

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Renzi, Hollande et Merkel à Ventotene (Italie), le 22 août 2016. ©AFP

Interview PressTV Française avec Peter Koenig, économiste, analyste géopolitique

23 Août 2016

Introduction -PressTV Française

Matteo Renzi, Angela Merkel et François Hollande ont appelé lundi l'Europe à trouver un nouveau souffle après le Brexit, lors d'un sommet extraordinaire à 27 prévu le 16 septembre à Bratislava.

"Le risque majeur, ça vaut pour l'Europe comme pour les nations, c'est la dislocation, la fragmentation, l'égoïsme, le repli", a averti le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse commune avec la chancelière allemande et le chef du gouvernement italien sur le pont du porte-aéronefs Giuseppe Garibaldi, ancré au large de la petite île italienne de Ventotene.

L'Europe n'est "pas finie" depuis le coup de tonnerre du Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, a assuré pour sa part le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, hôte de ce mini-sommet à trois.

Le Brexit et ses conséquences sur l'avenir de l'UE avaient déjà rassemblé les trois dirigeants le 27 juin à Berlin où ils avaient appelé à une "nouvelle impulsion" pour l'Europe, au moment où les mouvements populistes ont le vent en poupe sur le Vieux continent.

Mais forger une position commune à Bratislava, au cœur d'une Europe de l'Est qui regarde avec une grande circonspection tout projet de relance de l'intégration européenne, ne sera pas aisé.

Commentaire – Peter Koenig

Tout d’abord, il me semble très rare que les trois Grands se réunissent pour parler sur Brexit, sans pourtant inviter les Britanniques, ceux qui ont voté de quitter cette Europe – si ce n’est que pour les consulter sur leurs raisons, pour écouter peut-être des conseils – quoi faire pour améliorer l’Union Européenne, la bureaucratie de Bruxelles.

Enfin, c’est aussi très typique pour une Europe non-démocratique et qui ne veut pas écouter – je dirais presque c’est un comportement d’adolescents, ne pas vouloir savoir ce qui va mal, de ne pas vouloir voir la réalité et de prendre des responsabilités, d’effectuer des changements pour que ça aille mieux.

Et pourquoi seulement les trois Grands ? – N’ont-ils rien à dire les Petits, ceux qui souffrent sous la main de Bruxelles, par exemple la Grèce? - Pour quoi n’ont-ils pas eu la sagesse d’inviter la Grèce à cette réunion qui, en fait, a eu comme objectif de discuter comment cette non-union devrait continuer comme union une fois le Brexit a eu lieu – et on ne peut qu’espérer qu’il se passe vite, le Brexit.

En fait, on sait très peu de ce qui est sorti de cette conversation à l’île de Ventotene en Italie, et encore moins de ce qui sera sur l’agenda pour les 27 membres de l’UE le 16 septembre à Bratislava.

Il me semble que ni M. Hollande, ni Mme Merkel ont une idée de ce qui se passe autour d’eux. M. Renzi, je ne suis pas sûr. Je pense que lui, il est peut-être le plus éveillé de tous.

Ce qui se passe c’est que Brexit a fait tomber un tabou. Avant Brexit on n’osait presque pas parler de la désintégration de l’Europe. Ce n’était politiquement pas correct. Maintenant, Eurexit, la désintégration de l’Union européenne, la sortie de l’euro --- est sur pratiquement tous les agendas de réunion non-officielles écono-politique en Europe. Même M. Renzi y a songé.

Ce qu’il faut aussi dire en ce moment, c’est que l’Union européenne n’était jamais une idée européenne, ni l’euro. C’était une idée des Etats Uni après (ou peut-être déjà pendant) la 2e guerre mondiale. L’idée a été implantée par la CIA – et elle a grandi pendant les différentes conférences à partir du Club de Rome, Paris, jusqu’à Maastricht -puis Lisbonne. Mais l’Europe, l’UE, n’a pas de Constitution. L’Europe ne devait jamais devenir une fédération de pays souverains avec des buts économiques et politiques communs.

Ce n’étais pas prévu par Washington. L’Europe devait surtout rester contrôlable – ainsi la monnaie commune, l’euro – qui avait été créée selon la formule du dollar – sans base économique des pays membres, seulement une monnaie fiat, c’est-à-dire sa valeur est manipulable selon les désirs des intéressés. En l’occurrence, on sait qui sont les intéressés.

Une monnaie unique dans un groupe de pays qui n’a pas de but politique commun, pas de Constitution commune, n’est pas soutenable, elle ne peut pas survivre cette monnaie, l’euro ne pourra pas survivre.

Effectivement, je pense que le mieux serait une désintégration de l’Union européenne, initiée par les mêmes membres de l’union, pour recommencer dans d’autres circonstances et exclusivement par des Européens sans intervention extérieure, surtout pas des Etats-Unis.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV