Abbas Kiarostami est décédé lundi soir à l’âge de 76 ans en France où il était depuis une semaine hospitalisé pour suivre la dernière phase d'un traitement pour le cancer. Kiarostami, qui a remporté la Palme d’or du Festival de Cannes en 1997 pour "Le Goût de la cerise", avait en effet quitté Téhéran depuis la semaine dernière. Son corps sera rapatrié en Iran d'ici quelques jours.
Né à Téhéran le 22 juin 1940 et formé aux Beaux-Arts, Abbas Kiarostami participe en 1969 à la création du Kanoun, soit le département cinéma de l’Institut pour le développement intellectuel des enfants et des jeunes adultes dans le cadre duquel il va réaliser de nombreux courts-métrages. Ce sont alors des films à vocation civique et pédagogique, d’emblée sublimés par son très grand sens de la mise en scène.Le tout premier, réalisé en 1970 s’intitulait : Le Pain et la Rue et a annoncé le génie de Kiarostami à transformer un scénario de quelques lignes en un monument de comédie humaine.
Le Kanoun devient alors sous l’impulsion de Kiarostami, le laboratoire d’un nouveau cinéma iranien qui émerge sur la scène internationale.
On peut dater le moment de sa découverte en Europ et en France à mars 1990 avec la sortie en salles de son quatrième long-métrage, Où est la maison de mon ami ? (1987).
L’histoire épique d’un écolier qui a le cahier de son ami dans les mains et qui cherche de village en village, à le lui rendre, faute de quoi il pourrait se faire renvoyer de l’école.
Ce film montre l’esprit général de la cinématographie Kiarostami : l’enfance et le regard des enfants sur le monde réel, comme un motif central.
Son genre, c’était du «réalisme noir». Il était passionné du détail et de son peuple qu’il essayait de faire participer au maximum dans ses films dont il voulait faire des instruments de réflexion. C’est pour cela qu’il faisait rarement des tournages en studio mais plutôt dans les lieux de vie communs.