Les avocats d'Al-Wefaq, le principal parti de l'opposition menacé de dissolution à Bahreïn, se sont retirés hier mardi du processus judiciaire en déclarant être dans l'incapacité de préparer la défense, eu égard aux obstacles posés par le gouvernement.
Trois avocats de la défense ont alors écrit dans un communiqué distribué à la presse: « Devant l'interdiction d'accéder aux permanences d'Al-Wefaq pour consulter les documents nécessaires à la préparation de la défense, le comité estime ne pas être capable d'assumer sa mission. »
Cette annonce a été faite lors d'une audience devant le tribunal administratif qui s'est tenue à la demande du ministère de la Justice.
La prochaine audience a été fixée pour le 4 juillet.
Les activités d'Al-Wefaq ont été suspendues le 14 juin par un tribunal bahreïni. Or, le ministère de la Justice demande en plus, la dissolution du mouvement.
La suspension d'Al-Wefaq a été contestée par Washington et par des organisations de défense des droits de l'Homme qui ont dénoncé une tentative d'éliminer « ce qui reste de l'opposition » dans ce petit royaume du golfe Persique gouverné par la dynastie des Al-Khalifa.
Le tribunal administratif a déjà décidé la fermeture des locaux du mouvement et le gel de ses fonds.
Al-Wefaq est un mouvement de protestation de la majorité chiite contre le pouvoir à Bahreïn qui demande l'instauration d'une véritable démocratie.
Son leader, cheikh Ali Salmane, purge en ce moment-même, une lourde et injuste peine de prison pour « complot contre le régime et incitation à la désobéissance ».
Par ailleurs, le 20 juin, les autorités bahreïnies ont déchu de sa nationalité, le chef spirituel, cheikh Issa Qassem, qu'elles ont accusé "d'encourager le confessionnalisme et la violence". Il s’agit évidemment d’une mesure de plus pour tenter de décrédibiliser aux yeux de l’opinion publique internationale, la protestation pacifiste bahreïni.
Téhéran, Washington et l'ONU ont condamné cette déchéance de nationalité.