Pour le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, le résultat du référendum sur le Brexit est un choc pour le Royaume-Uni et l’Europe, appelant Londres à agir promptement et sans hésitation.
Dans un entretien avec le journal Le Parisien, le chef de la diplomatie française a déclaré qu’il fallait respecter le vote des Britanniques en actant sans délai le divorce.
En réponse à la question de savoir si ce Brexit marquait un coup d'arrêt pour l'Europe, il a dit :
« Bien sûr que non. Il ne faut pas se laisser décourager par la décision du peuple britannique. Mais c'est un choc. D'abord pour le Royaume-Uni, mais aussi pour l'Europe. Pour le Royaume-Uni, c'est une page qui se tourne. Depuis la création de l'Union européenne, c'est la première fois qu'un pays européen décide de la quitter. C'est une décision grave, mais ce n'est pas le chaos. Nous sommes dans un cadre institutionnel avec un traité qui a prévu une telle situation. Gardons notre sang-froid. Il faudra instaurer une relation nouvelle entre l'Union européenne et la Grande-Bretagne, qui deviendra pour elle un pays tiers. Cela n'empêche pas l'UE d'avancer et de se réformer. »
Interrogé sur la question de savoir si le Brexit marquerait un divorce entre les peuples et l'Europe, le patron du Quai d’Orsay a répondu :
« Il y a partout une montée de l'inquiétude. Elle porte sur les questions de sécurité, le terrorisme, le phénomène migratoire et la crise des réfugiés, l'inquiétude sociale. Il faut y apporter des réponses, rendre l'Europe plus simple dans son fonctionnement. Mais il faut aussi mesurer ce qu'elle a apporté aux peuples européens. »
Le journaliste du Parisien a objecté que, visiblement, les gens n'aiment plus l'Europe... et Jean-Marc Ayrault a répondu :
« Je voudrais souligner qu'au Royaume-Uni, 70 % des jeunes ont voté pour l'Europe ! [NDLR: 58 % selon les statistiques officielles]. Cela signifie que, pour la jeunesse, l'Europe offre un avenir. Nous sommes à un tournant avec le retour des nationalismes ou des populismes. S'il y a un désir de revenir aux frontières, c'est parce qu'il y a une angoisse et des inquiétudes auxquelles il nous faut répondre ».