Le grand mufti saoudien, Cheikh Abdelaziz ben Abdallah, a condamné l’Iran de ne pas avoir accepté les conditions dénouées de toute raison et d’objectivité qu’avait posées l’Arabie pour le Hajj 2016.
« Dieu a donné à l’Arabie saoudite l’honneur d’avoir des grandes mosquées et les autres doivent obéir à toutes les conditions que pose le gouvernement saoudien pour le pèlerinage », a-t-il déclaré sans vergogne au journal Asharq.
Le mufti a proféré ce discours à une chaîne de radio de la sainte ville de la Mecque en ajoutant : « Détourner le Hajj de son chemin habituel est une politique criminelle qui suscite des tensions; toutes les sourates montrent que le Hajj est pure obéissance à Dieu et qu’il n’est pas un objet pour être politisé ou détourné à des fins personnelles avides. »
Pourtant, c'est le régime saoudien, lui-même qui "a fait entrer dans le domaine politique un sujet qui relève de la religion", comme l'a dit le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hossein Jaberi Ansari.
« L’Arabie se met en position d’adversaire de l’Iran sur bien des situations et il fait un temps que ses politiques sont basées sur les tensions (possibles ou imaginées) avec notre pays. Eu égard aux dernières discussions avec les Saoudiens, ils n’ont toujours pas accepté d’assumer leurs devoirs de base, à savoir assurer la sécurité des pèlerins et leur accès à une protection consulaire. »
Suite à de nombreux échanges avec l’Arabie saoudite, le directeur de l’organisation iranienne du Hajj et du pèlerinage, Saïd Ohadi, a déclaré dimanche que l’Arabie avait ajouté des mesures nouvelles à l’accord entre les deux pays qui étaient nuisibles aux intérêts de l’Iran. Le pays ne les ayant pas acceptées, par conséquent, le Hajj est suspendu pour les Iraniens.
L’organisation iranienne en charge du Hajj a pris alors un communiqué qui liste les raisons de l’annulation du pèlerinage pour cette année : « l’absence de coopération des responsables saoudiens », « non-octroi des visas », « refus d’utilisation des avions de la RII », « manque de sécurité et de respect des pèlerins », « détournement politique du pèlerinage et des saintes mosquées », etc...
Il est utile de rappeler ici que les responsables saoudiens n’ont cessé d’adopter des comportements contradictoires à ce sujet. Ils ont en effet recouru à divers prétextes et comportements insultants pour empêcher que le Hajj se fasse cette année. On peut citer à cet égard, la fermeture du bureau de l’Organisation iranienne du Hajj et du Pèlerinage à La Mecque, la non-traduction devant la justice des policiers saoudiens ayant agressé deux jeunes pèlerins iraniens et le refus d'indemniser les victimes du drame de Mina.
Des Oulémas du monde musulman condamnent l’Arabie saoudite pour cette annulation du pèlerinage pour les Iraniens.
Dans un entretien avec la chaîne de télévision iranienne Al Alam, le mufti irakien qualifie l’attitude des Saoudiens de scandaleuse car contraire aux principes de la Charia islamique.