Au moment où la Syrie est détruite par les feux de la guerre, que le peuple syrien meurt et est dispersé aux quatre coins du monde, une opposition syrienne «bien née» se prélasse dans les palaces parisiens, londoniens et washingtoniens.
Ces opposants B.C.B.G., «au-dessus de tout soupçon» qui sont-ils, d'où sortent-ils? Or, cette opposition expatriée a joué un rôle déterminant dans les événements qui meurtrissent la Syrie depuis cinq ans. Qui est cette opposition à laquelle les médias occidentaux déroulent le tapis rouge? Qui représente-t-elle? A bien étudier sa composante, celle-ci représente tout ce que l'on veut, sauf le peuple syrien et ses aspirations.
En effet, en nous en tenant aux personnalités les plus médiatisées [porte-paroles officiels et/ou officieux] du «Conseil national syrien (Cns, vitrine d'une opposition disparate d'organisations hétéroclites) on note que celles-ci - une élite expatriée syrienne de haut vol sans attache avec son pays d'origine - n'ont en vérité aucun rapport avec les inquiétudes du peuple syrien. Et pour cause! Vivant hors de Syrie depuis des décennies, ces opposants fréquentent les décideurs internationaux et sont membres d'organisations internationales.
Les plus connus de cette «vitrine» du Cns, sont les sœurs (Bassma et Hala) Kodmani, Radwan Ziadeh, Oussama Monajed, Najib Ghadbian... Leur point commun: tous activent dans le haut business politico-économico-financier et militaire international à Washington, Londres, Paris. Ziadeh, dont le CV est confondant, est notamment senior fellow d'un think tank de Washington financé par le gouvernement fédéral, l'US Institute of Peace (le CA de l'Usip foisonne d'anciens militaires et agents du National Security Council).
L'Usip est connu comme le sponsor et l'initiateur des «Révolutions colorées» notamment en Europe de l'Est. C'est dans ce monde du renseignement qu'évolue donc ce distingué porte-parole du Cns. Ziadeh a, entre autres, cosigné un appel au président Barack Obama, pour une intervention militaire en Syrie. Ses cosignataires sont des «néoconservateurs», tels James Woolsey (ancien chef de la CIA), Karl Rove (mentor de George W.Bush, celui-là qui envahit l'Irak en 2003). Oussama Monajed et Najib Ghadbian ne le lui cèdent en rien, avec des CV tout aussi fournis et ayant pignon sur rue à Washington et Londres.
Monajed se répand sur les plateaux des chaînes occidentales et Al Jazeera pour dire «la réalité» de la Syrie, appelant lui aussi le monde à «intervenir en Syrie» à une «assistance militaire directe [à la rébellion]» et à une «aide militaire étrangère». Notons que Bassma Kodmani demande, elle, une résolution de l'ONU, sous le Chapitre VII, permettant l'usage de la force contre un pays. Voilà donc des «patriotes» qui plutôt que d'appeler à une solution du drame syrien, souhaitent l'invasion de «leur» pays par des forces étrangères. Reste le cas de Mme Kodmani. Bardée de diplômes, Bassma Kodmani a été la porte-parole la plus connue du Cns (dont elle démissionna en 2012), mais reste activement engagée.
Mme Kodmani est coutumière du nec le plus ultra des sociétés de Washington, Paris et Londres avec des entrées chez les [puissants] dirigeants du monde occidental. Sans dérouler son impressionnant CV [c'est le cas de la plupart de ces expatriés syriens, qui ont bien réussi] notant qu'elle participa à deux reprises à des réunions du sulfureux groupe Bilderberg [rassemblant des personnalités états-uniennes et européennes, influentes dans les affaires, la diplomatie, la politique, l'armée et les médias] dont la raison d'être est d'influer et orienter les politiques dans le monde. La première fois, en 2008, elle y assista en tant que Française, en 2012 (en pleine guerre de Syrie) comme «personnalité internationale».
Or, l'activité de Mme Kodmani «excède le seul contexte syrien, pour englober la totalité de l'action de L’OTAN sur l'ensemble des pays arabes, musulmans et le Proche-Orient», estiment des analystes. Elle serait même l'une des chevilles ouvrières du projet américano-sioniste pour le monde arabe. Membre, d'une foule d'organisations et d'instituts aussi prestigieux les uns que les autres, elle est, depuis 2005, directrice exécutive de l'ARI (Arab Reform Initiative) dont le financement est assuré par la Fondation Ford et réalise un programme de recherche initié par le Council on Foreign Relations (CFR) puissant outil de lobbying.
L'ARI est de fait une annexe interne du CFR, le US/Middle East Project [projet états-unien pour le Moyen-Orient] regroupant des diplomates de haut niveau, des financiers et des officiels du renseignement) qui a pour mission de réfléchir à la manière de «réformer» le Moyen-Orient sous la supervision des Etats-Unis. C'est en 2005, que les Etats-Unis ont commencé à regrouper et à travailler avec des expatriés syriens. C'est aussi à cette époque que les relations entre Washington et Damas se sont détériorées. Une opposition sous influence qui veut «libérer» la Syrie. Pour quels intérêts?
Source : lexpressiondz