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Qui instrumentalise le Hadj, l'Iran ou l'Arabie saoudite ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les pèlerins effectuent des circonvolutions autour de la Ka'bah. (Photo d'archives)

Les Al Saoud prétendent que les responsables iraniens, en empêchant les pèlerins iraniens de se rendre au Hadj, sont responsables devant Dieu et le monde.

Ce n'est pourtant qu'une fuite en avant de la part de ce régime pour justifier ses tergiversations devant la réalisation d'un accord avec la RII sur les affaires concernant le pèlerinage, entre autres la délivrance de visas, le transport, les lignes aériennes, la sécurité et la santé des pèlerins.

Les autorités du régime saoudien ne cessent de prétendre qu'ils agissent de la meilleure manière dans l'organisation du Hadj, se targuant même d'être les meilleurs parrains d'un tel rite grandiose...

Ils ont oublié, semble-t-il, toutes leurs erreurs et lacunes, qui ont entraîné la mort de pèlerins innocents tout au long de ces dernières années suite à divers incidents et événements, dont la chute d’une grue sur la Grande Mosquée de La Mecque, le 11 septembre 2015, qui a fait des centaines de victimes et de blessés, et des mouvements de foule qui ont eu lieu, presque tous les ans, et qui ont fait des milliers de morts et de blessés. Le pire de tous a été la bousculade, le jour du rituel de la lapidation de Satan, dans la vallée de Mina, le 24 septembre 2015.

Qu'est-ce qui peut être à l'origine de tous ces drames, si ce n'est l'incurie des responsables saoudiens ?

Les Al Saoud accusent la RII de politiser l'affaire du Hadj, alors qu'ils ont eux-mêmes agi avec haine et animosité, pour des motifs politiques, envers les revendications des responsables iraniens.

La RII reste, néanmoins, aussi patiente que tolérante, attendant de recevoir une réponse convenable de la part des responsables saoudiens.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hossein Jaberi Ansari, a récemment rappelé qu'en dépit des tergiversations saoudiennes, nous avons encore du temps et nous attendons que Riyad change sa politique erronée.

"Il incombe au pays hôte des pèlerins d'accomplir ses devoirs et engagements, dont et surtout ceux relatifs à la sécurité et à la santé des pèlerins. Si nous n'arrivons pas, en fin de compte, à un accord avec Riyad dans cette affaire, les pèlerins ne pourront pas se rendre à La Mecque accomplir leur Hadj et personne d'autre que les Saoud n'en sera responsable."

Il y a quelques temps, le ministre de la Culture et de l'Orientation islamique, Ali Jannati, avait dit que les conditions ne sont pas réunies pour envoyer des pèlerins au Hadj.

"Nous avons essayé, depuis quatre mois, de régler l'affaire avec les Saoudiens. Nous voulions envoyer une délégation en Arabie saoudite, mais la délivrance de visas pour ses membres a duré presque deux mois. Le président de l'Organisation du pèlerinage et de la visite des lieux saints a effectué quatre réunions avec le ministre saoudien du Hadj ; ils ont traité nos responsables avec une attitude inappropriée. Ils ont refusé de délivrer des visas pour les pèlerins, disant que ces derniers devaient se rendre en un pays tiers pour y demander le visa. Nous avons déployé tous nos efforts, ce sont les Al Saoud qui ont commis des atermoiements."

Et Ali Jannati d'ajouter : "Les Saoudiens ont tout fait pour empêcher l'envoi des pèlerins ; ils ont avancé une longue liste de conditions inacceptables. Ils ont refusé de délivrer de visas, ils ont, même, interdit aux avions iraniens d'aller en Arabie saoudite. Ils ont refusé d'assurer la sécurité de nos pèlerins, alors que nous nous inquiétions pour la santé de ces derniers, compte tenu surtout des campagnes d'intoxication quotidiennes lancées par le gouvernement saoudien, qui ont créé une vision négative envers les chiites."

Il semble alors peu probable que les pèlerins iraniens puissent aller cette année à La Mecque, comme l'a d'ailleurs indiqué le président de l'Organisation du pèlerinage et de la visite des lieux saints, Saïd Ohadi, selon lequel tout ce qui s'est passé entre les responsables iraniens et saoudiens montrent que Riyad ne veut pas voir les Iraniens à La Mecque.

"Le nouveau ministre saoudien du Hadj est pour un Hadj privé qui coûte très cher, d'autant plus qu'ils n'acceptent aucune protection pour nos pèlerins. Vu la mort de plus de 7 000 pèlerins l'année dernière lors de la cérémonie du Hadj, nous ne pouvons plus envoyer des pèlerins sans nous assurer que leur vie n'est pas menacée."

Tout cela a conduit les oulémas de l'Iran à boycotter le Hadj, certains disant que dans une telle situation où ni la dignité ni la sécurité du peuple n'est respectée, le Hadj n'est plus obligatoire. 

Les terribles images du mouvement de foule meurtrier à La Mecque. (Photo d'archives)

La grue qui est tombée dans la Grande Mosquée de La Mecque. ©AP/SIPA

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV