Selon l’Observateur des droits de l’Homme, la Jordanie n’a pas hésité, depuis les douze derniers mois, à semer des embûches sur le chemin des Gazaouis qui cherchent à fuir le blocus à double sens imposé par Israël et l'Egypte.
Alors que depuis près d'une décennie, la population de Gaza ne cessait de s’entasser derrière les portes fermées des postes frontaliers égyptiens, elle avait choisi de passer par la Jordanie pour transiter vers d'autres pays.
Mais la Jordanie elle-même est sujette à un revirement qui rend la situation humanitaire dans la bande de Gaza encore plus critique. Le pays a adhéré au blocus imposé par Israël et l'Egypte en refusant l'octroi de permis de passage aux Gazaouis, pour la plupart des patients et des étudiants.
Depuis que l'Egypte exerce une politique coercitive en fermant le point de passage de Rafah, principal point de passage reliant le pays à Gaza, la Jordanie a joué un rôle clé dans la libre circulation des Palestiniens vers d'autres pays. Mais depuis un an, elle exige des visas de circulation.
Publié par l'ONU, le rapport de l'Observatoire des droits de l'Homme évoque les démarches inhumaines de la Jordanie et exhorte ses dirigeants à faciliter la circulation des Gazaouis qui ne souhaitent qu'à se rendre dans un pays tiers.
Ken Roth, directeur exécutif de l’Observateur dont le siège est à New York, souligne dans une lettre adressée au Premier ministre de Jordanie - au passage restée sans réponse - que jusqu’en été dernier, la Jordanie permettait une libre circulation mais avait opéré à une volte-face incompréhensible pour une population qui ne demande qu'un laisser-passer.
Il est à noter que la Jordanie n'a pas de frontière terrestre avec la bande de Gaza mais elle accueille près de trois millions de réfugiés palestiniens en provenance de Gaza. Or, cette libre circulation s'avère plus que cruciale pour une partie de la population partiellement privée d'eau potable, d'électricité, de produits alimentaires et de soins médicaux.
Pour les Palestiniens, déjà asphyxiés par le blocus terrestre et maritime imposé par Israël et l’Égypte à Gaza, le point de passage de Rafah reste le seul canal par lequel ils peuvent un peu respirer.