Dans une interview accordée à la télévision nationale iranienne, le contre-amiral Ali Fadavi, commandant des forces marines des Gardiens de la Révolution islamique, a fait le bilan de la situation du golfe Persique.
Suite à certaines déclarations des responsables américains sur les exercices menés par les forces marines du Corps des Gardiens de la Révolution, il a déclaré que la présence américaine dans le golfe Persique était une présence "anormale", ajoutant que les Américains sont toujours à la recherche d’alliés régionaux et transrégionaux, ce qui rompt l’équilibre militaire de la région.
" Aujourd'hui, 60 navires militaires étrangers, pour la plupart en provenance d’Amérique, de France et de Grande-Bretagne, sont présents dans le golfe Persique, lesquels sont surveillés 24 heures sur 24 par les Gardiens de la Révolution. Il en va de même pour leurs opérations aériennes qui n’échappent pas à nos services de renseignements, et ils le savent ! Nous pouvons obtenir ces renseignements en ayant recours à un large éventail de stratégies dont on fait un usage à cent pour cent.
Outre les forces marines du Corps des Gardiens de la Révolution islamique, la Force aérospatiale ainsi que l'Armée apporteront leur contribution à cette prédominance informatique et les navires étrangers se mettront dans les positions que nous déterminerons", a-t-il poursuivi.
Selon le contre-amiral Fadavi, le passage des navires et bateaux étrangers par le détroit d'Ormuz dépendra de 14 paramètres dont le principal est que ces navires devront fournir des preuves garantissant que leur passage à travers les eaux territoriales ne constitue aucune menace pour la souveraineté de l’Iran.
Par exemple, les groupes navales doivent rester sur leur trajectoire sans changement de direction ni de vitesse; aucun objet volant ne doit les survoler. Quant aux sous-marins, ils doivent se déplacer sur la surface de l’eau et leurs systèmes de guerre électronique doivent restés inactifs.
" Nous savons que le passage des navires de guerre des Etats-Unis et de certains autres pays comme le Royaume-Uni dans les eaux territoriales iraniennes - qui, en passant, leur est interdit conformément aux résolutions internationales - ne sera pas sans conséquences négatives."
Il a souligné qu’en l’an 1394 du calendrier iranien (2015), il a été décidé que dans cette région du golfe Persique, les Américains communiquent avec nous en langue persane. Et dans le cas de l’incident de janvier dernier qui a conduit à l'arrestation des marins américains, toutes les conversations se sont faites en langue persane.
Le monde dépend des ressources énergétiques dont regorge le golfe Persique. Les Américains envisagent de créer des patrouilles maritimes conjointes avec les Etats voisins, mais ils doivent savoir qu' en ce faisant, ils attisent les tensions au détriment des acteurs régionaux.