En Arabie saoudite, le roi Salmane fait tomber plusieurs figures à la tête des ministères dans le cadre de ce que le Royaume a appelé des "réformes structurelles".
Ainsi le ministère du Pétrole est devenu le super ministère de l'Energie, de l'Industrie et des Ressources minières, et le roi Salmane a décidé de limoger son ancien ministre du Pétrole, le puissant Ali al-Nouaïmi qui dirigeait depuis deux décennies le secteur pétrolier du pays. Ce sera Khalid al-Falih, ancien chef du géant pétrolier Saudi Aramco qui prendra la tête du nouveau ministère.
C'était en 2009 que Khalid al-Falih avait été nommé PDG d'Aramco. En mai 2015, le roi Salmane avait nommé Khalid al-Falih ministre de la Santé, mais l'intéressé avait conservé sa fonction de PDG d'Aramco.
Ali al-Nouaïmi deviendra conseiller au cabinet royal. Mais pourquoi un tel changement ?
Selon le journal al-Ray al-Youm, c'est al-Nouaïmi lui même qui aurait demandé d'être limogé de son poste après avoir été insulté par le fils du roi, Mohammed ben Salmane ! Parti à Doha pour y assister à la conférence pétrolière du 17 avril, le vieux ministre avait été pris à partie par le ministre de la Défense. Le prince Mohammed ben Salmane lui aurait demandé de rentrer à Riyad, alors qu'al-Nouaïmi et la délégation l'accompagnant s'apprêtait à apposer leur signature au bas de l'accord sur le gel du plafonnement de la production du pétrole.
Al-Nouaïmi fait partie des partisans de cet accord. Il s'était également opposé à la vente des actions du géant pétrolier saoudien ARAMCO au secteur privé. Les analystes politiques affirment que le coup de théâtre dont a été victime al-Nouaïmi fait partie d'un scénario prémédité par Mohammed ben Salmane qui vise à déposséder l'Arabie saoudite de ses richesses pétrolières au profit des grandes firmes pétrolières occidentales.