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Golan : Israël se sent-il en danger ?!

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu inspecte les hauteurs du Golan. (Photo d'archives)

Dans un geste surprenant, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait tenu le 17 avril son Conseil des ministres hebdomadaire pour la première fois sur le plateau du Golan depuis son occupation par Israël en 1967. Il y a proclamé que la partie annexée du plateau syrien du Golan « restera pour toujours dans les mains d’Israël ».

Netanyahu avait déjà mis au jour sa décision quand il s’était entretenu avec le secrétaire d’État américain John Kerry et avait promis d’évoquer la question du Golan lors de ses rencontres avec les responsables russes.

Une semaine après sa première déclaration, Netanyahu a dit une nouvelle fois : « Il est temps que la communauté internationale reconnaisse la réalité ; il est temps qu’après 50 ans elle reconnaisse enfin que le Golan restera à jamais sous souveraineté israélienne ».

Situé au sud-ouest de la Syrie et doté d'une superficie de 35.000 kilomètres carrés, le Golan se trouve au point de rencontre de la Syrie, la Jordanie, le Liban et la Palestine.

Le 5 juin 1967, Israël a occupé le Golan syrien à l’issue d’une opération surprise lancée contre les pays arabes. Suite à la guerre de 1973, la Syrie avait repris 664 kilomètres du Golan à Israël mais le reste est toujours occupé par le régime sioniste. Pourtant, la communauté internationale refuse toujours de reconnaître le Golan occupé comme une partie d’Israël.

Le Golan regorge de ressources d’eau et géographiquement parlant il surplombe Damas, la capitale syrienne. Si Israël réussit à s’emparer complètement du Golan il sera parvenu à se débarrasser de son point faible qu'est son manque de « profondeur stratégique ».

L’ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, mort assassiné à Tel Aviv le 4 novembre 1995, était convaincu que la perte du Golan sonnerait le glas de la sécurité du régime israélien.

On peut donc constater que dès le début de sa mise sur pied, le régime sioniste prêtait une attention toute particulière à la position géopolitique du Golan, et l’annexion de cette zone à Israël a toujours été rêvée par les responsables israéliens.

Une photo des hauteurs du Golan occupé. ©AFP

49 ans déjà après l’occupation du Golan, c’est la première fois que le cabinet israélien tient son conseil hebdomadaire sur le plateau. Il s’agit également de la première fois que les autorités israéliennes prennent des positions fermes sur le Golan, ce qui témoigne de l’inquiétude du régime israélien à propos de ces hauteurs. Des sources israéliennes ont attribué cette inquiétude croissante à un accord conclu dans les coulisses entre Washington et Moscou pour l’annexion totale du Golan à la Syrie dans le cadre des pourparlers de paix qui se poursuivent actuellement à Genève.

« Les hauts responsables politiques et militaires ont été pris au dépourvu après avoir appris que le président américain Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine étaient parvenus à un accord sur la réintégration des hauteurs du Golan à la Syrie. Il y a des rapports selon lesquels Obama et Poutine auraient donné le feu vert aux ministres des Affaires étrangères américain et russe pour inclure la réintégration des hauteurs du Golan à la Syrie dans le processus de paix visant à mettre un terme à la guerre civile dans ce pays », ont indiqué des sources israéliennes.

Les mêmes sources ajoutent que l’approche actuelle suivie par les États-Unis et la Russie vis-à-vis du Golan est la poursuite de leur soutien de l’indépendance des Kurdes basés dans le nord de la Syrie, au grand dam de la Turquie.

« Obama et Poutine ont donné le coup d’envoi à un nouveau jeu aussi bien militaire que diplomatique en Syrie. La démission de Bachar al-Assad et le règlement graduel de la question du Golan dans le cadre d’un processus d’une durée d’un an font partie des accords conclus entre la Russie et les États-Unis. En vertu des mêmes accords, Israël doit se retirer du Golan », ont indiqué les sources israéliennes.

Le comportement du régime sioniste par le passé a montré qu’Israël se lance dans de vastes propagandes dès que sa sécurité est mise en jeu. Le déploiement du groupe terroriste du Front al-Nosra le long du Golan en est un bon exemple. Aux yeux de certains experts, al-Nosra agit de concert avec Israël et ses milices terroristes protègent les intérêts du régime sioniste.

Dans l’optique des analystes israéliens, la réintégration du Golan à la Syrie signifierait la pénétration de l’axe de la résistance dans le périmètre de sécurité d’Israël, ce qui constituerait un grand défi pour le régime sioniste.

La prise de position des responsables israéliens sur le Golan est liée à leur crainte de l’extension de l’axe de la résistance jusqu’à leur périmètre de sécurité. Il ne s’agit donc pas d’une mesure inattendue. Pourtant ce qui est inattendu là-dedans, c’est le silence des responsables et médias arabes vis-à-vis de cet acte d’intimidation.

Le journaliste palestinien Abdel Bari Atwan a condamné Netanyahu pour avoir qualifié sans vergogne la présence syrienne dans les hauteurs du Golan d’« occupation ». « Nous ne savons pas si les responsables arabes se sont déjà entretenus avec Netanyahu pour le féliciter de ses propos parce que ces responsables arabes se sont alliés aux sionistes. On ne serait pas surpris s’ils prenaient une telle mesure », a-t-il écrit.

« Dans les circonstances actuelles, la Syrie est confrontée au risque de désintégration sous le couvert du « fédéralisme ». Le complot de la désintégration de la Syrie a pour l’objectif d’affaiblir ce pays en tant qu’une puissance régionale tenant tête au régime israélien » souligne le journaliste palestinien.

« Certains éléments liés à l’opposition syrienne considèrent le régime usurpateur israélien comme leur ami et allié et certains ont déjà promis à Tel Aviv de lui faire cadeau du Golan si ce dernier les aide dans leur tentative du renversement du gouvernement syrien. L’image pénible de Netanyahu rendant visite à des milices terroristes blessées en Syrie, qui recevaient des soins dans les hôpitaux israéliens, ne s’effacera jamais de nos esprits. Malgré tout cela, la Syrie restera toujours la Syrie et elle se remettra un jour de ces années de guerre. Elle ravivera sa civilisation qui date de plus de huit mille ans. D’ici là, les agresseurs seront vaincus. »

Source en persan: alwaght (version persane)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV