La colère gronde en Egypte après la « vente aux enchères » à l’Arabie saoudite des richesses du pays par le président Abdel Fattah al-Sissi.
Cette cession des deux îles stratégiques a provoqué une grosse polémique et un concert de protestations en Egypte tant sur les médias classiques que sur les réseaux sociaux. Des juristes, des anciens militaires, ou de simples citoyens contestent la décision du pouvoir. Pour la gauche révolutionnaire, il s’agit d’un territoire vendu contre un pont et des pétrodollars. Et selon certains juristes, l’accord est caduc sans référendum, résume le correspondant de RFI au Caire.
Selon le site « Arab48 », la « coalition nationale de soutien à la légitimité » a invité les citoyens à participer à une manifestation vendredi, pour protester contre l’octroi à l’Arabie saoudite des deux îles de Tiran et de Sanafir.
Dans son communiqué, « la coalition nationale de soutien à la légitimité » a annoncé : « La souveraineté égyptienne sur chaque parcelle de notre terre est indiscutable, de Hala’ib et Shalateen faisant l’objet d’un litige entre l’Egypte et le Soudan, aux îles de Tiran et de Sanafir, en passant par le Sinaï et toute autre parcelle de notre patrie; et aucun manquement à l’intégrité territorial ne pourrait être toléré. »
La coalition a condamné le gouvernement du président Abdel Fattah al-Sissi, et l’a accusé d’avoir offert les deux îles de Tiran et de Sanafir aux Saoudiens en échange de quelques avantages.
D’autres militants politiques ont également invité la population à protester en écrivant sur leurs pages Facebook le slogan « Vendredi, notre terre est notre honneur ».
Le Parti social-démocrate égyptien (pro-Sissi) a annoncé dans un communiqué : « le parti portera plainte contre l’accord conclu pour tracer une nouvelle frontière maritime avec l’Arabie Saoudite, et nos bureaux dans tout le pays recueilleront des plaintes des citoyens».
Le parti social-démocrate a demandé au Parlement de rejeter l’accord litigieux, et a appelé à l’organisation d’un référendum pour l’adoption ou le rejet du texte.
Par ailleurs, le parti Al-Watan (opposition) a demandé, à l’instar de la plupart des médias et des politiciens d’opposition, la tenue d’un référendum pour l’adoption ou le rejet de l’accord de cession des deux îles de Tiran et de Sanafir à l’Arabie saoudite.
Les 2 îles, Tiran (80 km2), qui sépare la mer Rouge du golfe Aqaba, et celle de Sanafir, à l’est de la première, jouent un très grand rôle dans les échanges commerciaux dans cette zone située entre 3 pays : l’Arabie saoudite, l’Egypte et la Jordanie.
Selon le communiqué du gouvernement égyptien, cet accord résulte de 6 ans de négociations «longues et dures» et 11 réunions du comité chargé de déterminer la frontière maritime entre les deux pays.
En contrepartie de cet accord, les deux pays ont convenu de mettre en place un fonds d’investissement saoudo-égyptien avec un capital de 16 milliards de dollars, qui financera des projets en Egypte, notamment la création d’une zone industrielle et l’édification d’un pont sur la mer Rouge reliant les deux pays. (Avec agences)
Source: Algérie 1