Les déclarations de Clark sont vues comme un défi direct contre Cameron qui lors de la réunion de mercredi à la Chambre des communes et en réponse à une question parlementaire du parti UKIP a affirmé haut et fort qu’en cas de Brexit, il ne démissionnerait pas mais mettrait plutôt en œuvre la voix du peuple.
Kenneth Clark, l’ex-ministre des Finances et de l’intérieur de l'Angleterre, dans une interview donnée à Radio 4, la nuit dernière a déclaré : « Si le Premier ministre perd le référendum du 23 juin, il ne restera pas même 30 secondes à son poste. »
Précisant que le Premier ministre faisait face à un Parlement majoritairement en faveur de l’Union européenne et que seule une minorité de conservateurs sont pour le Brexit, Kenneth Clark a ajouté : « En cas d'échec de Cameron au référendum, nous serons confrontés au sein du parti conservateur à une crise de leadership »
Selon les analystes, les propos de Kenneth Clark rappellent la forte pression sur Cameron exercée par les membres supérieurs du parti conservateur et dans le cadre du référendum à venir.
Bernard Jenkin, membre connu du parti conservateur et un des grands partisans du Brexit a déclaré aussi dans une interview donnée à la Radio 4 : « Cameron a lancé une solide campagne en faveur de l'adhésion à l’UE en dépit de la volonté de la majorité des militants du parti conservateur et de nos représentants au Parlement ; ceci semant la zizanie au sein du parti, même si David Cameron arrive à remporter finalement ce référendum. »
Jenkin a ajouté : « Les conservateurs rencontreront de lourdes conséquences découlant des résultats du référendum. » Il a également dit à l’instar de Clark: « Le vote des britanniques pour le maintien de l’adhésion à l’UE fera naître un gouvernement pro-Corbyn (Jeremy Corbyn étant le chef du parti travailliste et anti-Brexit)
L’entente de David Cameron avec les leaders européens et l’annonce de l’organisation d’un référendum en juin a mis en évidence de profondes divisions au sein du parti conservateur.
Les partisans et adversaires du Brexit ont lancé leur campagne officielle, jeudi ; des conférences et de vastes démonstrations publicitaire étant à l'ordre du jour.
Les résultats d’un sondage réalisé par un institut anglais indiquent que 7% des participants à l'enquête ne sont pas encore décidés et que 5% ont même montré de la réticence à se rendre aux urnes. Si on supprime les sceptiques, le partage des votes pro et anti-Brexit devrait être difficile, étant de l’ordre de 50- 50.