Selon un communiqué de l’ONG britannique Oxfam daté du 11 avril 2016, 75% des 68 entreprises ayant bénéficié en 2015 de prêts de la Banque mondiale, en théorie censés financer des projets de développement en Afrique, ont fait passer cet argent par des paradis fiscaux, notamment l’île Maurice.
De la sorte, ces entreprises ont « déguisés (ces fonds) en investissement étranger direct », ce qui leur a permis d’obtenir des allègements fiscaux et d’autres avantages, dans cette région qui « a désespérément besoin des impôts sur les sociétés pour investir dans les services publics et les infrastructures ».
« Cela n’a aucun sens pour la Banque mondiale de dépenser de l’argent pour inciter les entreprises à investir dans le développement, si elle ferme les yeux sur le fait que ces entreprises pourraient tricher dans les pays pauvres sur les recettes fiscales qui sont nécessaires pour lutter contre la pauvreté et l’inégalité », a estimé Oxfam.
Cette annonce intervient à la veille des réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI, qui se tiendront à Washington du 13 au 15 avril, et au lendemain du scandale des Panama papers et de ses révélations sur l'utilisation des paradis fiscaux par les grandes fortunes et les multinationales.
Avec l’AFP