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Pourquoi Sissi brade l'Egypte souveraine

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Al-Sissi en visite en Arabie en mars 2015. (Photo d'archives)

Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, Abdel Fattah al-Sissi affronte les plus vives critiques tant de ses partisans que de l’opposition égyptienne.

Ces critiques sont formulées après l'annonce officielle de ce que le Caire a qualifié de « restitution des îles de Tiran et de Sanafir au pouvoir de Riyad, les considérant comme un «dépôt» que l’Arabie Saoudite aurait octroyé depuis 1950 aux autorités égyptiennes afin de « protéger la sécurité nationale arabe d’Israël », rapporte le quotidien libanais al-Akhbar.

Jusqu'à hier, il était permis aux Egyptiens de visiter les îles de Tiran et de Sanafir, de pratiquer des sports et de plonger dans leurs eaux sans restrictions et en toute liberté. Sachant que les navettes qui étaient organisées de Charm el Cheikh vers les deux îles étaient soumises aux autorités égyptiennes.  Apparemment, cela ne changera point.

Le réel changement s’est opéré au niveau des organismes officiels qui ont modifié les cartes en supprimant  l’identité égyptienne des îles en question sur les sites du gouvernement égyptien.

En fait, le Caire s’est contenté d’une simple déclaration dans laquelle il indique  que «la cartographie des frontières entre l'Arabie Saoudite et l'Egypte montre que  les îles se situent à l’intérieur des frontières du Royaume», soulignant  que «la signature de l'accord est une réalisation importante qui permettrait aux deux pays de bénéficier de la zone économique, riche en ressources naturelles».

Or, selon cet accord,  l'Arabie Saoudite aura de nouvelles frontières communes  avec Israël, ainsi les îles qui sont soumises à la G selon les accords de Camp David comprennent une force de police civile égyptienne et des dispositifs de surveillance de la navigation maritime. Ce qui implique le passage de  navires venant du port d’Eilat : et donc les forces saoudiennes seront les premiers à accueillir les navires israéliens. 

Toujours selon al Akhbar, citant des sources politiques bien informées,  « une coordination réelle existe à un niveau élevé entre l'Egypte et Israël afin de garantir la transition de la souveraineté des îles à Riyad », ajoutant que « la coordination se développera en une coordination israélo-saoudienne dès que  les Egyptiens  seront en dehors de l'équation ».

Or, la nouvelle formule pour le transfert de la souveraineté sur les îles posent plusieurs questions sur leur statut  militaire : Est-ce que l’Arabie-saoudite compte plus tard enlever les dispositifs de surveillance qu’Israël avait exigé leur suppression en  2006 et que l'Egypte avait refusé d’exécuter ? Quel sera le nombre des forces qui sera placé sur les îles pour garantir leur sécurité sachant que cette question est  clairement définie dans les accords de Camp David entre l'Egypte et Israël? Mais encore, cette nouvelle situation imposera un accord israélo-saoudien concernant un certain  mécanisme de la présence militaire dans une région stratégique de la mer Rouge, alors que  la question de la présence des forces égyptiennes n’a pas été réglée avec le Royaume en raison de l’opposition de l’institut militaire égyptien ? Et quid de la présence des forces de maintien pour la paix dans le Sina (MFO) ? Sans parler du véritable but de l’Arabie à travers cet accord qui consiste à surveiller les navires iraniens ?

Il faut dire, que cet accord a été mal accueilli par les dirigeants militaires égyptiens, surtout  ceux qui ont participé à la guerre de  libération du Sinaï. Ainsi, l’ex-chef d’Etat-major égyptien ( sous l'ère de Hosni Moubarak), le major-général Abdel-Moneim Said, a demandé au Parlement de le rejeter. 

Al-Akhbar a contacté le major-général Abdel-Moneim Said, pour clarifier sa position mais ce dernier a changé sa position en déclarant  qu’il demandait un « examen des accords internationaux dans cette question et dans celle  de la délimitation maritime avant de donner son  opinion ».

La position de Said n’est pas unique en son genre car plusieurs généraux à la retraite partageaient son avis mais ont affirmé à al-Akhbar qu’ils ne souhaitaient pas s’exprimer sur cet accord en public ni communiquer avec al-Akhbar  afin de ne pas faire de cette affaire une question d’Etat et donner l’impression que l’armée est opposée à l’accord de Sissi. Voire, certains se sont précipités à défendre cet accord estimant qu’il a restitué les îles à leurs véritables propriétaires !

Avec Al Manar

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SOURCE: FRENCH PRESS TV