Le mouvement citoyen Nuit Debout a essaimé samedi soir dans près de 60 villes, avec notamment une tentative de manifestation aux abords du domicile parisien de Manuel Valls, à l'issue d'une nouvelle journée de mobilisation contre la loi travail, marquée par une moindre affluence et des violences.
Après une sixième journée d'action en un mois, la troisième réunissant des jeunes et travailleurs, à l'appel de l'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, Fidl) pour demander le retrait de ce projet, plusieurs milliers de personnes ont entamé une "Nuit debout", mouvement né il y a dix jours à Paris et dépassant la seule opposition à la loi travail.
"Quelque chose est en train de se lever", a lancé à Paris face à la foule l'économiste Frédéric Lordon.
Dans la journée, les autorités ont recensé 120.000 manifestants dans toute la France, dont 18.000 à 20.000 à Paris (110.000 selon les organisateurs dans la capitale). Loin des 390.000 à 1,2 million de personnes, selon les sources, du 31 mars. La mobilisation avait lieu pour la première fois un week-end, en période de vacances scolaires.
"Le nombre de manifestations recensées, plus de 200, montre que la détermination ne faiblit pas", a néanmoins estimé la CGT.
D'ici à l'ouverture des débats le 3 mai à l'Assemblée nationale, une nouvelle mobilisation contre la réforme du code du travail est prévue le 28 avril.
Dans la capitale, le cortège parti de la place de la République s'est terminé par des affrontements place de la Nation. Trois policiers ont été légèrement blessés, dix personnes interpellées pour des jets de projectiles.
Des heurts ont eu lieu à Nantes et Rennes. Au total, les autorités ont recensé 27 interpellations en France.