Laurence Rossignol a comparé les femmes choisissant de porter le voile aux "nègres qui étaient pour l’esclavage" et a parlé de "mode islamique". Des propos qui ont fait bondir les réseaux sociaux.
Invitée sur une radio française, Laurence Rossignol, ministre français des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes, a tenu des propos qui ont aussitôt provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, alors que l'Europe assiste à une montée en puissance des courants islamophobes.
Il y a des femmes qui choisissent" de porter le voile comme "il y avait aussi des nègres américains qui étaient pour l’esclavage. (…) Je crois que ces femmes sont pour beaucoup d’entre elles des militantes de l’islam politique. Je les affronte sur le plan des idées et je dénonce le projet de société qu’elles portent. Je crois qu’il peut y avoir des femmes qui portent un foulard par foi et qu’il y a des femmes qui veulent l’imposer à tout le monde parce qu’elles en font une règle publique, a renchéri la ministre, laissant entendre que les françaises voilées chercheraient à bousculer l'ordre républicain.
La ministre a également accusé les enseignes de mode vendant des vêtements "islamiques" d'"irresponsabilité" puisque il faisaient "d’un certain point de vue la promotion de l’enfermement du corps des femmes".
Sur Twitter, de nombreuses voix dénoncent le" racisme" et "l'islamophobie" qui s'émanent de ces propos et appellent Laurence Rossignol à la démission.
Interrogée, la ministre a reconnu un peu plus tard une "faute de langage" sur l’emploi du mot "nègre", en soulignant qu’elle n’employait jamais ce terme "sauf quand on évoque l’esclavage et les négriers". Et d'ajouter : "En dehors de cette faute de langage, je ne retire pas un mot de ce que j’ai dit" sur les lignes de vêtements
Ces propos sont tenus alors que l'Europe traverse une grave crise sécuritaire dans le sillage des attentats de Bruxelles, crise qui prête à toute sorte de confusion et d'amalgame. Surfant sur la vague des craintes sécuritaires, les courants islamophobes attirent de plus en plus les électeurs européens.
La polémique contre la ministre s'est soldée par une pétition qui vient d'être lancée sur les réseaux sociaux et qui demande que la ministre soit sanctionnée pour ses propos racistes.
