Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé la fin de l’opération Sangaris en Centrafrique dans le courant de l'année 2016.
Un désengagement qui, selon les analystes, ne signifie pas que le pays sera définitivement à l’abri du chaos.
"C’est avec le sentiment du devoir accompli" que le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé depuis Bangui, mercredi 30 mars, la fin de l'opération militaire Sabgaris en Centrafrique. Lancée il y a deux ans et demi afin de stabiliser un pays en proie aux affrontements intercommunautaires, la mission française a, prétend le ministre, "réussi à ramener le calme et à empêcher l'inacceptable" et pourra donc s’achever "dans le courant de l'année 2016".
En dépit des déclarations triomphalistes du ministre français, les analystes estiment que la mission Sangaris a un bilan plutôt mitigé.
La présence française outre qu'elle a donné lieu à des abus de tout genre, et on pense aux cas de viol d'enfants commis par les membres du contingent français, a également ouvert la boite de Pandore du conflit inter-confessionnel.
Comme le dit Thierry Coulon de l’International Crisis group (ICG), «le problème, c'est qu'on est en train d'empiler les effectifs militaires sans avoir une vraie stratégie sur le rétablissement de la sécurité. Depuis le début, on est toujours en retard d'un événement. On est arrivé sur Bangui pour désarmer les rebelles Séléka, et on a été surpris par la montée en puissance des anti Balaka. On a chassé les Séléka de Bangui mais demain, on s'étonnera qu'ils se soient constitué un petit royaume dans le nord-est du pays».
Comme au Mali, l'intervention militaire français a préparé le terrain au démembrement et à la dislocation du pays plutôt qu'à sa pacification.