« On est chez nous ! », « complices terroristes » : quelque 300 manifestants nationalistes ont fait irruption dimanche sur la place de Bruxelles transformée en mémorial après les attentats meurtriers de mardi, avant d’être dispersés par la police qui a interpellé une dizaine d’entre eux.
Après un face-à-face tendu avec des dizaines de personnes venues se recueillir pacifiquement sur les marches de la place de la Bourse, les manifestants ont été dispersés à l’aide des canons à eau de la police anti-émeute.
Ils se sont ensuite dirigés vers la gare du Nord, où ils ont pris le train pour regagner le nord du pays, a constaté un journaliste de l’AFP.
Initialement, une « marche contre la peur » avait été prévue dimanche place de la Bourse, recouverte depuis mardi de fleurs, dessins ou bougies. Mais la manifestation « citoyenne » avait été annulée à la demande des autorités qui avaient invoqué le niveau d’alerte terroriste encore élevé.
De noir vêtus et portant parfois une écharpe pour se cacher le visage, les manifestants, généralement réticents à parler à la presse, se présentaient comme « hooligans » et « patriotes », reprenant à plusieurs reprises des chants de supporteurs nationalistes.
« On est des ultras de foot, on n’a rien à voir avec la politique. On est ici pour les victimes et leur rendre hommage », a assuré Andres, un supporteur du FC Bruges.
Cependant, des slogans hostiles au Parti socialiste ou aux «sales gauchistes» ont fusé. Plusieurs manifestants ont fait des bras d’honneur à l’encontre des manifestants pacifistes qui ont répliqué « le fascisme ne passera pas ».
D’abord surveillés à distance par les forces anti-émeutes, puis encadrés de plus en plus étroitement, ils ont aussi répété des slogans virulents à l’endroit du groupe terroriste Daech, qui a revendiqué les attentats terroristes de mardi qui ont fait 28 morts à l’aéroport et dans le métro de Bruxelles.