Incarcéré samedi soir à Bruges (nord de la Belgique), Salah Abdeslam, inculpé d'assassinats terroristes pour son rôle dans les attentats de Paris, collabore avec la justice belge mais refuse d'être extradé vers la France.
Le juge l'a inculpé de "participation à des assassinats terroristes" et de "participation aux activités d'un groupe terroriste", a indiqué le parquet fédéral.
Un complice, "le soi-disant Monir Ahmed Alaaj, alias Amine Choukri", arrêté en même temps que lui vendredi à Bruxelles, a été inculpé des mêmes chefs d'accusation et placé en détention.
Salah Abdeslam "collabore avec la justice belge", a déclaré l'avocat Sven Mary à des journalistes. "On refusera son extradition vers la France", a-t-il souligné.
Sa garde à vue a été prolongée de cinq jours. Il passera mercredi devant la chambre du conseil, une juridiction d'instruction, où son mandat d'arrêt belge "sera prolongé" d'un mois, selon son avocat. Puisqu'il refuse d'être remis à la France, il devra à nouveau comparaître dans les quinze jours devant la même chambre, selon Me Mary.
Face au juge d'instruction, Salah Abdeslam n'a "pas nié être à Paris" le jour des attentats qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés. "Il collabore et donc répond sur certains points aux questions des juges, ce qui fait évidemment davantage avancer l'enquête".
Me Mary a expliqué le refus d'être extradé "dans la mesure où il y a encore une enquête belge qui doit être faite".
Pour décider d'autoriser la remise de ce Français de 26 ans résidant en Belgique, la justice belge devra uniquement statuer sur la validité du mandat d'arrêt de la justice française.