Une deuxième délégation de l'opposition syrienne, proche de Moscou et tolérée par le pouvoir syrien sera reçue pour la première fois mercredi à Genève par l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie.
Fateh Jamous, l'un des 7 membres de cette délégation parmi lesquels figure Qadri Jamil, un ancien vice-Premier ministre syrien limogé en 2013, a déclaré à l’AFP : « Afin d'inclure une représentation large de l'opposition syrienne, nous avons reçu une invitation pour prendre part aux négociations de Genève. »
Ces négociations de paix ont débuté lundi au Palais des Nations de Genève, le médiateur de l'ONU, Staffan de Mistura recevant l'une après l'autre, les délégations du régime et de l'opposition.
"Nous représentons la deuxième délégation de l'opposition syrienne car il y a des désaccords énormes à l'intérieur de l'opposition de Syrie", a ajouté M. Jamous.
Jusqu'à présent, M. De Mistura n'avait discuté qu'avec le Haut comité des négociations (HCN), qui se présente comme le seul et unique interlocuteur de l'opposition au gouvernement de Damas.
M.Jamous a par ailleurs souligné : « Le HCN pose des conditions que nous jugeons contraires au principe de consensus, notamment la condition du départ du président (Bachar al-Assad) et son point de vue sur la période de transition. »
Le HCN rassemblant beaucoup d’opposants est très virulent à l'égard du régime syrien. Son négociateur en chef, le chef rebelle salafiste Mohammed Allouche, a déclaré samedi à son arrivée à Genève que la période de transition en Syrie devait débuter avec la chute ou la mort de Bachar al-Assad.
Mardi, lors de leur première entrevue avec M. De Mistura, les membres de la délégation du HCN ont remis un document brossant les grandes lignes du processus qu'ils proposent pour parvenir à la mise en place d'un organe de transition d'ici l'été et à l'organisation d'élections en 2017.
Le membre du groupe d’opposition proche de Moscou a, lui, conclu ainsi : « Nous allons présenter à M. De Mistura, notre vision de la période de transition qui ne pourra pas exister sans le consensus de toutes les composantes au conflit. »
