Les missiles ont été tirés à 5h20 (heure locale) dans la province du Hwanghae du Nord et ont parcouru chacun 500 kilomètres avant de s'écraser en mer Orientale, aussi nommée mer du Japon, au large du port nord-coréen de Wonsan, selon un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense.
« L’armée surveille de près la situation et est prête à faire face à toute provocation de la Corée du Nord », a écrit le Comité des chefs d’États-majors interarmées de la Corée du Sud dans un communiqué.
Les tirs de missiles de courte portée ont été perçus comme une manifestation de l'indignation de Pyongyang à l'égard des exercices militaires conjoints d'une ampleur sans précédent organisés par la Corée du Sud et les Etats-Unis, baptisés « Key Resolve » et « Foal Eagle », qui ont débuté le 7 mars et devraient prendre fin le 20 avril. D’après l’agenda, ces exercices doivent mobiliser un porte-avions, un sous-marin nucléaire et des ravitailleurs d'avions de combat américains.
Le gouvernement japonais s’est insurgé contre la Corée du Nord suite au lancement des missiles, déclarant que ce comportement constituait une violation de la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU. Une note de protestation a été envoyée par les canaux diplomatiques de l’ambassade à Pékin.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe est allé jusqu’à faire se tenir une réunion d’urgence extraordinaire.
Peu après ces tirs, l’agence officielle KCNA a en effet annoncé que tous les avoirs sud-coréens se trouvant sur son territoire (en clair dans la zone économique de Kaesong) seront liquidés pour faire face aux nouvelles sanctions que le Séoul a présenté il y a quelques jours en complément de celles décidées par l’ONU.
« Nous déclarons caducs tous les accords liés à la coopération économique et aux projets d’échanges qui ont été adoptés et annoncés entre le Nord et le Sud à partir de ce moment précis », a expliqué le « Comité pour la réunification pacifique de la patrie », cité par la KCNA.
« Comme le groupe de fantoches sud-coréens a annoncé unilatéralement la suspension totale du projet touristique au mont Kumgang et de l’exploitation du complexe industriel de Kaesong, nous allons liquider tous les avoirs des entreprises et des organismes de la Corée du Sud qui se trouvent dans notre région », a-t-il encore ajouté.
Jusqu’à sa fermeture début février, la zone intercoréenne de Kaesong, abritait 124 entreprises du Sud qui employaient quelque 54.000 salariés du Nord. Séoul a un temps affirmé, avant de se raviser, que 70% des salaires de ces derniers est « détournée afin de financer notamment, le programme d’armement de Pyongyang ».