Séparation à l’amiable de Sanofi Pasteur et Merck
Le français Sanofi Pasteur et l'américain Merck ont décidé mardi de mettre fin à leur co-entreprise Sanofi Pasteur-MSD qui œuvre depuis 22 ans dans les vaccins en Europe mais qui connaît un déclin depuis quelques temps.
Selon les deux sociétés, qui détiennent la co-entreprise à parts égales, ce projet qui devrait être concrétisé d'ici fin de 2016 "pourrait conduire à la suppression nette d'environ 115 postes" en France.
Les suppressions de postes devraient se faire sur la base de « départs volontaires » (sic !) pour lesquels des mesures d'accompagnement adaptées seront proposées. Il y aurait aussi des départs en pré-retraite entièrement financés par les deux entreprises.
Un porte-parole de Sanofi Pasteur a déclaré à l’AFP que 100 autres postes devraient être supprimés ailleurs en Europe.
Cette entreprise commune est présente dans 19 pays européens et comprend près de 950 salariés dont près de la moitié en France. Elle est active dans 19 pays européens.
Le siège européen et sa filiale française sont situées à Lyon et les deux sociétés ont décidé d’y maintenir une "présence opérationnelle importante dans le domaine des vaccins".
Sanofi Pasteur et Merck "ont l'intention de poursuivre séparément leur stratégie de développement en Europe" ont précisé les responsables.
Crée 1994, Sanofi Pasteur-MSD s'était investi principalement dans les vaccins pédiatriques avant de développer des vaccins de rappel pour adultes, comme pour le vaccin contre la grippe ou encore les vaccins spécialisés, par ex. contre le papillomavirus ou le zona. L’entreprise opère dans 19 pays.
Les ventes se sont affaiblies ces dernières années avec 824 millions d'euros en 2015, soit une baisse de 3% sur un an, et sont tombées sous la barre du milliard d'euros depuis 2009.
Le porte-parole de Sanofi-Aventis : "A l'origine, il s'agissait de mettre en commun des actifs très complémentaires" entre Sanofi Pasteur et Merck, mais au fil du temps les nouveaux vaccins des deux sociétés sont devenus concurrents, comme pour l'hépatite A et B. Ainsi, les projets n'étaient plus développés en commun.
Un porte-parole de Merck a déclaré quant à lui à l'AFP : « Le contexte réglementaire s'est aussi complexifié en Europe pour le secteur des vaccins, confronté par ailleurs à des pressions sur les prix. »
Mais pour l'analyste de Natixis, Jean-Jacques Le Fur, interrogé par l'AFP, cette coentreprise "n'avait plus de raison d'être" car Sanofi Pasteur "a aujourd'hui une taille largement suffisante pour subvenir à sa propre destinée".
Les représentants du personnel sont évidemment en colère : "La CFDT dénonce une nouvelle fois des licenciements dans une société qui fait énormément de bénéfices ».
Cette annonce intervient alors que le géant pharmaceutique français, Sanofi, maison-mère de Sanofi Pasteur, a déjà commencé à recentrer grandement ses activités.
Le groupe a lancé fin 2015 un plan d'économies de 1,5 milliard d'euros d'ici 2018, qui passerait par la suppression nette d'environ 600 postes rien qu’en France.
La région lyonnaise est déjà affectée par la cession programmée de Merial, la filiale de santé animale de Sanofi, à l'allemand Boehringer Ingelheim, dans le cadre d'un échange d'actifs entre les deux groupes.
Source AFP