Le numéro deux du Fonds monétaire international, David Lipton, a déploré dans un discours l'impression générale "dangereuse" selon laquelle les responsables politiques ont épuisé leurs options pour relancer la croissance ou manquaient de volonté pour le faire.
Il a recommandé au contraire une expansion des efforts de relance, notamment budgétaire et monétaire, et davantage de réformes structurelles.
Les mesures de relance budgétaire, notamment par le biais de dépenses publiques et de réductions d'impôts, "doivent prendre une place plus importante dans le cocktail des politiques mises en oeuvre", a affirmé M. Lipton lors d'un discours devant l'association des économistes d'entreprise (NABE) à Washington.
"La tâche de relancer la croissance incombe davantage aux économies développées", qui disposent de davantage de marge de manœuvre budgétaire, a-t-il également affirmé.
"Les risques pesant sur la croissance sont clairement plus prononcés qu'auparavant et la nécessité d'actions plus fortes et concertées s'est renforcée", a souligné le numéro deux du FMI, selon le texte de son discours.
Les dernières prévisions de croissance du Fonds pourraient ainsi se révéler trop optimistes face au mouvement de retrait des capitaux des économies émergentes et de ralentissement du commerce international.
Il a également cité "la volatilité sur les marchés financiers" et la chute des prix des matières premières comme sujets d'inquiétude pour la croissance mondiale.
"Pour le bien de l'économie globale, il est impératif que les pays développés et avancés combattent cette notion et revitalisent l'esprit d'initiative qui avait caractérisé les premières années de la relance" après la crise financière de 2008.
Il a mis en garde contre les conséquences de politiques protectionnistes et de dévaluation compétitive qui sont, selon lui, des "politiques à somme nulle" qui "aggraveront la situation de tous les pays".
Le FMI avait déjà lancé un appel similaire avant le sommet du G20 le moins dernier à Shanghai mais l'Allemagne, notamment, s'était opposée à des politiques de relance monétaire et budgétaire.