Une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies s'est rendue samedi dans le nord du Mali pour insister sur la mise en œuvre du fragile accord censé rétablir la paix et permettre au gouvernement de combattre la menace posée par les groupes armés.
Les quinze ambassadeurs du Conseil de sécurité des Nations unies rencontreront ces prochains jours à Bamako le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, mais aussi les représentants des groupes armés signataires de l’accord de paix. Huit mois après sa signature, il s’agira de faire le point sur son application, toujours laborieuse.
« Avec l'application de l'accord de paix, la population pourra bénéficier des dividendes de la paix », a déclaré l'ambassadeur de France à l'Onu, François Delattre, lors de ce déplacement qui a conduit les diplomates à Tombouctou et Mopti.
« Nous sommes résolument à vos côtés. La priorité va à la mise en œuvre de l'accord de paix », a-t-il insisté.
Il a déclaré que les membres du Conseil de sécurité étaient très engagés pour renforcer la MINUSMA en termes de formation et d'équipement et soutiennent les efforts de coordination entrepris par le Mali et ses pays voisins dans le cadre du G5-Sahel.
Cet accord soutenu par les Nations unies a été signé l'an dernier par le gouvernement, les rebelles touaregs qui réclament plus d'autonomie dans le nord et les milices pro-Bamako.
Mais les observateurs jugent que la confiance s'érode rapidement entre le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), l'alliance des rebelles touaregs, fragilisant les initiatives de paix sur le terrain.
A Mopti, les autorités régionales ont exposé aux diplomates de l'ONU leurs besoins pour le rétablissement de la sécurité, particulièrement dans des zones inondables et difficiles d'accès de cette région dans le delta intérieur du fleuve Niger.
« Ce qui nous manque, c'est le lien aérien », a notamment affirmé Boukary Koïta, un responsable au gouvernorat de Mopti.
Les membres du Conseil de sécurité, qui ont rencontré samedi des représentants des autorités locales, de la société civile et du monde religieux, sont attendus dimanche à Bamako.