La presse israélienne n'en revient pas de voir les "Arabes du Golfe persique" inclure le nom de leur ennemi juré, le Hezbollah, sur la liste des organisations terroristes.
Yediot Aharonot commente en ces termes la décision du CCGP :
"Accuser le Hezbollah de terrorisme intervient au bout de plusieurs semaines de crise ouverte entre le Liban et l'Arabie saoudite, une Arabie saoudite qui a refusé son aide à l'armée et aux forces de sécurité libanaises pour cause d'une montée en puissance du Hezbollah sur la scène libanaise".
Le Jerusalem Post y va lui aussi de son commentaire :
"Le Conseil de coopération du golfe (Persique) a redoublé sa pression sur l'Iran en incluant le nom de son allié, le Hezbollah, sur la liste des organisations terroristes. Le Hezbollah est un acteur clé sur la scène politique libanaise et joue un rôle de premier plan en Syrie".
Le journal cherche ensuite à justifier la démarche saoudienne :
"Cette décision intervient au lendemain du discours du secrétaire général du Hezbollah qui a accusé Riyad de vouloir embarquer le Liban dans une nouvelle phase de confrontation interne. Nasrallah est allé jusqu'à accuser Riyad d'implication dans des attentats à la bombe au Liban".
Arutz Sheva, un autre site israélien, commente cette décision comme étant un signe supplémentaire du conflit qui déchire prétendument chiites et sunnites : "C'est une décision qui prouve une plus cohésion accrue au sein du monde sunnite contre l'axe chiite dirigé par l'Iran". Arutz Sheva revient aussitôt sur l'accord nucléaire Iran/5+1 pour dire :" les tensions sunnites/chiites se sont intensifiées après cet accord, un accord qui a lancé une course aux armements nucléaires dans la région". Israël, non signataire du TNP, est détenteur de 300 ogives nucléaires.
Le Times of Israel se délecte aussi de la décision des régimes arabes du golfe Persique contre le seul mouvement arabe du monde à avoir vaincu militairement Israël et écrit : " la décision du CCGP reflète de profondes divergences qui désunissent l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite". Le journal renvoie ensuite et très subtilement à la tragédie de Mina et aux échauffourées autour de l'ambassade saoudienne à Téhéran et à la rupture des relations qui s'en est suivie.
Le Secrétaire général du Conseil de Coopération du Golfe Persique a lu ce mercredi un communiqué où il accuse le Hezbollah arabe libanais d'être une menace pour la sécurité du monde arabe. Le communiqué menace de "faire tout pour faire face au terrorisme du Hezbollah", mouvement qui a battu en 2006 et pour la première fois de l'histoire du monde arabe et musulman le régime criminel d'Israël.
Le CCGP prétend par la suite que le Hezbollah "attire les jeunes Arabes pour les former aux actes terroristes, à la sédition ainsi que pour les impliquer dans le trafic de matières explosives".
"Le Hezbollah commet des actes de provocation à la fois au Liban ( le pays du Hezbollah : NDLR), en Syrie, en Irak et au Yémen, ajoute le texte qui oublie de signaler le bilan de plus de 8 000 civils tués sous les bombes saoudiennes depuis mars 2015.
Le texte omet aussi de souligner le soutien tout azimut de Riyad et de ses partenaires du CCGP aux mouvements terroristes takfiristes de Daech et d'al Nosra en Irak et en Syrie, mouvements à l'origine de la mort de milliers de civils innocents au Moyen Orient ainsi que des attaques terroristes en Europe et de la vague sans précédent de réfugiés sur le vieux continent.
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