La guerre civile qui fait rage au Yémen est un conflit dont on ne parle pas ou trop peu. Selon l’UNICEF, environ 1,3 millions d’enfants de moins de 5 ans sont exposés au risque de malnutrition qui peut provoquer des troubles sévères au niveau physique et mental, jusqu’à l’issue fatale.
Du fait de la guerre, l’accès aux soins est de plus en plus difficile. Selon Mohammed al Saadi de l’UNICEF:
« 192 centres dédiés au traitement de la malnutrition ont fermé à cause du manque d’essence, du conflit incessant ou parce que les hôpitaux ont été frappés par des raids aériens, attaqués par des factions armées, ou parce que le personnel médical a été déplacé.»
Le conflit oppose les forces loyales au président démissionnaire Abd Rabo Mansour Hadi à des partisans du mouvement Ansarallah.
Depuis mars 2015, avec l’intervention directe d’une coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite, le conflit a fait quelque 6.000 victimes, dont 747 enfants.
Devant la gravité de la situation, l’ONU (Unicef) et plusieurs ONG (Human Rights Watch, Médecins sans frontières) tentent d’alarmer une opinion internationale occupée sur d’autres fronts.
Cela pose la question récurrente de l’éclairage médiatique et des intérêts géopolitiques qui cadrent l’information et de la vulnérabilité des enfants, a indiqué l’Institut international des droits de l’enfant qui dénonce le silence de la communauté internationale :
« Que faut-il donc pour être une « bonne » victime ? Assurément pas seulement souffrir. Encore faut-il souffrir d’une certaine manière... Avoir dans son entourage des personnes qui peuvent aussi apparaître comme victimes, et pas comme de potentielles parties au conflit », a écrit l’Institut international des droits de l’enfant dans un communiqué.