Le Premier ministre Fico devrait avoir "d'autres chats à fouetter" que les migrants musulmans.
En Slovaquie, le Premier ministre virulent, Robert Fico, se dirige vers une victoire probable aux législatifs de samedi, après une campagne marquée par ses odieux discours anti-migrant ; une tendance qu'il partage avec d'autres leaders "durs" de l’Est de l’Europe, comme ceux de la Pologne et de la Hongrie.
Cependant, les sondages suggèrent que le dirigeant du parti social-démocrate Smer-SD, risque de perdre sa confortable majorité au parlement. Des problèmes sociaux ont récemment relégué au second plan, son discours sur la crise migratoire, d'autant que celle-ci ne touche pratiquement pas son pays.
Plusieurs analystes pensent que pour garder le pouvoir, Fico, pourrait recréer la coalition avec le parti nationaliste de droite SNS avec qui il s'était déjà allié entre 2006 et 2010.
Affirmant que des jihadistes peuvent se glisser parmi les réfugiés, Fico a dénoncé la politique d'accueil de l'UE comme "un suicide rituel".
Après les attentats de novembre à Paris, il a juré de "surveiller chaque musulman en Slovaquie". Mais son impact sur l'opinion a faibli quand il est devenu clair que les migrants préfèrent l'Allemagne à la Slovaquie. "Les services de santé et l'éducation sont venus au centre du débat électoral, surtout à cause des grèves des infirmières et des enseignants", a dit M. Baranek à l'AFP.
La croissance économique dans ce pays de 5,4 millions de citoyens a atteint 3,5% en 2015. Elle devrait être, selon des projections, de 3,2% et 3,3% en 2016 et 2017. Le chômage, en baisse, était de 10,4% en janvier. Mais des salariés du secteur public qui se sentent laissés au bord de la route, se sont mis en grève pour réclamer des augmentations avant le vote. "Fico continue de parler des migrants musulmans et oublie les enseignants et les infirmières slovaques", a dit à l'AFP Alena Takacova, une employée de bureau à Bratislava.
Fico, ex-communiste aux penchants populistes, a promis d'augmenter les salaires dans l'enseignement "d'au moins 25%" pendant son troisième mandat. Le Smer-SD jouit actuellement d'une majorité de 83 sièges sur 150 mais les analystes pensent qu'il en gardera entre 65 et 70. Fico a lancé une série de mesures sociales pour rebâtir son image après son échec de la présidentielle en 2014 face à Andrej Kiska. Il a réduit la TVA sur les produits alimentaires de base, augmenté les allocations familiales et le salaire minimum.
Vingt-deux partis politiques espèrent dépasser le seuil de 5% pour entrer au parlement.
Source : AFP