Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait imposer mercredi une nouvelle série de lourdes sanctions contre la Corée du Nord après les derniers essais nucléaire et balistique menés par le régime communiste.
Cette résolution du Conseil, qui devrait être adopté mercredi matin, a été présentée par les États-Unis et acceptée par la Chine, seul alliée de Pyongyang, après de longues et difficiles tractations.
Elle répond un quatrième essai nucléaire et au tir d'une fusée effectués respectivement les 6 janvier et 7 février par la Corée du Nord, en violation de plusieurs résolutions de l'ONU.
Le texte prévoit les sanctions les plus lourdes jamais imposées Pyongyang depuis une vingtaine d'années, selon des responsables américains. Mais son application dépendra en grande partie de la Chine.
La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a affirmé mardi que la Corée du Nord devait "payer le prix" de ses "provocations".
Pour la première fois, les pays membres de l'ONU seront tenus d'inspecter toutes les marchandises en provenance et destination de la Corée du Nord.
Ils devront aussi interdire aux navires soupçonnés de transporter des cargaisons illégales vers la Corée du Nord de faire escale dans leurs ports.
Et la mesure impose de nouvelles restrictions aux exportations nord-coréennes afin de limiter la capacité du régime à financer ses programmes militaires.
Elle interdit ainsi les exportations de charbon, de fer et de minerai de fer, sauf si les revenus générés sont utilisés pour la "subsistance" de la population nord-coréenne.
Pyongyang aura aussi interdiction de vendre de l'or, du titane et des minerais rares utilisés dans la haute technologie, et ne pourra plus se procurer de carburant pour l'aviation et pour les fusées.
De plus, les restrictions bancaires existantes sont durcies et les pays seront tenus de bloquer tout avion soupçonné de transporter des marchandises en contrebande vers la Corée du Nord.
La liste noire dressée par l'ONU des individus et entreprises sanctionnés pour leur implication dans le développement par Pyongyang d'armes nucléaires et balistiques s'allonge avec 16 personnes et 12 entités --dont l'agence spatiale nord-coréenne (NADA).
Depuis l'accord de Washington et Pékin la semaine dernière sur la résolution, États-Unis, France et Royaume-Uni poussaient pour une adoption rapide, d'abord prévue mardi. La Russie a réclamé davantage de temps pour examiner le texte.
La Corée du Nord est déjà sous le coup de quatre séries de sanctions internationales depuis son premier essai nucléaire en 2006, suivi par trois autres en 2009, 2013 et 2016.
Mais le renforcement des liens militaires entre Washington, Soul et Tokyo - dont un projet de bouclier anti-missiles - montre à la Chine "qu'elle ne peut pas continuer comme avant" laisser son protégé défier la communauté internationale, a-t-elle ajouté.
En conséquence, la Corée du Nord a décidé de ne plus participer au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, a annoncé mardi 1er mars le ministre nord-coréen des affaires étrangères, Ri Su-yong, qui a déclaré :
« Toutes les résolutions devant être adoptées contre (la Corée du Nord) dans de telles sessions ne seront que des preuves de partialité (...) Nous ne serons jamais liés par elles. »
Source: AFP