Les autorités libyennes internationalement reconnues ont démenti ce jeudi soir toute présence étrangère dans les combats à Benghazi, alors que le gouvernement de Tripoli, non reconnu, affirmait la veille que des forces spéciales françaises dirigeaient les combats à Benghazi.
Hatem al-Aribi, porte-parole du gouvernement basé dans l'est du pays, a déclaré à l'agence officielle Lana que son gouvernement n'avait pas permis, et ne permettrait pas que des forces étrangères entrent sur les territoires libyens.
"Nos courageux soldats sont ceux qui ont libéré Benghazi des mains des terroristes, sans soutien de la communauté internationale", a-t-il ajouté.
Le porte-parole a démenti les affirmations du quotidien Le Monde qui a fait état mercredi de la présence de forces spéciales et d'agents secrets français en Libye. Le quotidien affirme aussi que la France mène dans le pays des opérations clandestines contre des cadres du groupe terroriste Daech.
L'agence officielle cite aussi Wanis Bukhamada, le commandant des forces spéciales du gouvernement reconnu, affirmant que seuls des Libyens ont combattu le terrorisme à Benghazi.
L'Italie, réticente envers une action militaire
L'Italie, qui résiste aux pressions en vue de lancer à partir de son territoire des attaques aériennes contre les terroristes de Daech en Libye, juge impensable une intervention militaire terrestre occidentale dans ce pays.
La ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, a qualifié de peu probable, toute action militaire en Libye.
« Cela s’avère peu probable qu’on mène une opération militaire dans un pays où cette mesure est considérée comme étant l’ingérence militaire et l’occupation », a-t-elle affirmé.
Lundi dernier, l'Italie a donné son accord pour que des drones américains puissent décoller de la base aérienne de Sigonella, en Sicile, afin de mener si nécessaire des missions défensives contre les terroristes. Cette base, où stationnent des forces de l'Otan, est située à 500 km de Tripoli, la capitale libyenne.
La Libye est aux prises avec la violence et l'incertitude politique et le chaos depuis que l'intervention de l'Otan en 2011 et la chute de l'ex dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
Daesh a profité du chaos ambiant et s'est emparé de la ville portuaire du nord de la Libye, Syrte, en Juin 2015, près de quatre mois après avoir annoncé sa présence dans la ville, et en a fait la première ville à être gouverné par la milice en dehors de l'Irak et la Syrie.