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Déchéance de la nationalité : Macron s'oppose à Valls

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Valls et Macron, deux faces diamétralement opposées du socialisme français. Le 9 février 2016 à Paris.©AFP

Le ministre français de l'Economie Emmanuel Macron, étoile montante du gouvernement socialiste, s'est de nouveau démarqué des réformes prônées par l'exécutif, cette fois en matière sécuritaire, un nouveau couac avant un remaniement attendu ces jours-ci.

 Macron a fait part mardi soir de son "inconfort philosophique" concernant le débat suscité en France par la déchéance de la nationalité, au moment même où les députés se prononçaient sur l'inscription de cette mesure dans la Constitution.

Cette réforme voulue par le président François Hollande dans la foulée des attentats terroristes de Paris en novembre est ardemment défendue par le Premier ministre français Manuel Valls. Ces dernières semaines, elle a provoqué un vif débat à droite comme à gauche, ayant conduit à la démission spectaculaire de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, opposée à la réforme.

"J'ai, à titre personnel, un inconfort philosophique avec la place que ce débat a pris. On ne traite pas le mal en l'expulsant de la communauté nationale, il faut prévenir et punir implacablement", a déclaré M. Macron lors d'une conférence.

"De quoi parle-t-on? De déchoir de la nationalité des femmes et des hommes qui sont dans des projets terroristes, c'est-à-dire de destruction. Il faut donc le prendre comme une situation extrême", a jugé le ministre de l'Economie.

A une courte majorité, les députés français ont voté mardi soir l'article controversé inscrivant la déchéance de nationalité dans la Constitution pour les auteurs de crimes et de délits terroristes.

Depuis sa nomination au gouvernement fin août 2014, le ministre, un ancien banquier d'affaires âgé de 38 ans et au profil libéral assumé, est un habitué des sorties polémiques pour critiquer, entre autres, la durée légale du travail ou le statut des fonctionnaires.

Une semaine après les attentats de novembre, il avait déjà affirmé que la société française devait assumer une "part de responsabilité" dans le "terreau" sur lequel le jihadisme a pu prospérer. Cette sortie avait provoqué l'ire de Manuel Valls qui ne cache désormais plus son inimitié pour son ministre qu'il accuse de "narcissime".

Ce nouveau couac dans la cohésion gouvernementale intervient avant un remaniement préparé par François Hollande pour élargir sa majorité gouvernementale sans renier ses orientations libérales et sécuritaires, l'approche de la présidentielle de 2017.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV