"Six civils ont été tués, plus deux kamikazes qui se sont fait exploser lors d'une veille de deuil à Nguetchewe", a affirmé une source sécuritaire sur place faisant état de "30 à 50 blessés" dont les plus graves ont été évacués vers l'hôpital régional de Maroua.
"Les villageois étaient rassemblés sur un lieu de deuil lorsque deux femmes kamikazes se sont infiltrés comme si elles faisaient partie de la famille", a expliqué cette source. Les deux filles "se sont fait exploser vers 6h20 du matin, au moment où les personnes qui avaient passé la nuit sur place s'apprêtaient à prendre leur repas", a précisé la même source.
Selon un responsable de la police camerounaise basé dans la région, plusieurs enfants comptent parmi les tués, notamment un garçon âgé de six ans et un jeune de 15 ans. Au moins un villageois, membre du comité local de vigilance (créé en réaction à la multiplication des attaques takfiristes), a été également tué.
Le 18 janvier, quatre fidèles avaient déjà été tués dans un attentat-suicide contre la mosquée de Nguetchewe. C'est le cinquième attentat-suicide perpétré dans l'extrême-nord depuis le début de l'année 2016. Depuis que les terroristes takfiristes de Boko Haram, originaires du Nigeria, ont commencé à attaquer le territoire camerounais en 2013, près de mille deux cent personnes ont été tuées dans des attaques et des attentats perpétrés dans la région de l'extrême-nord, selon le gouvernement camerounais.
Nguetchewe est un petit village proche de la frontière avec le Nigeria où un prêtre français, le père Georges Vandenbeusch, avait été enlevé en novembre 2013 avant d’être libéré au bout de 50 jours de captivité.
Cet enlèvement avait été attribué au groupe Boko Haram qui a depuis rallié le groupe takfiro-wahhabite de Daech.