Ottawa ne participera plus à des frappes aériennes menées par la coalition sous l'égide des USA contre Daech en Syrie et en Irak à partir du 22 février, a annoncé lundi le premier ministre du Canada, Justin Trudeau.
Bien que le pays mettra un terme à sa mission de bombardement et aux raids de six avions de chasse CF-18 dans la région, la mission des deux avions de surveillance et de ravitaillement des aéronefs dans la zone sera maintenue. D'autre part, après avoir repensé son implication militaire dans l'opération anti-terroriste au Moyen-Orient, le Canada a annoncé qu'il augmentera le nombre de ses forces spéciales déployées dans le nord de l'Irak pour former les forces terrestres locales, augmentant leur nombre de 70 à 200 pour les deux prochaines années. En outre, plus de 200 membres des forces armées canadiennes se joindront aux 600 actuellement déployées dans le cadre de la Force opérationnelle interarmées en Irak, a rapporté CBC.
"Dans toute mission, vous avez besoin de faire des choix. Nous ne pouvons pas tout faire ", a déclaré le Premier ministre Justin Trudeau, ajoutant que la décision a également été guidé par la participation antérieure du pays en Afghanistan. Se référant à l'expérience du Canada dans la « formation d'experts militaires » en Afghanistan, Trudeau a déclaré :
« Il est important de comprendre que malgré l'intérêt des opérations aériennes dans l'accomplissement des gains militaires et territoriaux à court terme, elles ne suffisent pas à long terme pour stabiliser la situation des communautés locales ".
La décision du Canada de renforcer sa présence sur le terrain a été louée par le Pentagone. Son porte-parole, Peter Cook, a déclaré selon Reuters qu'Ottawa avait déployé tous ses efforts pour aider la coalition à renforcer sa campagne anti-Daech. Le Canada s'était engagé à effectuer des opérations aériennes depuis l'avènement de son précédent gouvernement conservateur. Après avoir remporté les élections en automne dernier, le nouveau gouvernement libéral, dirigé par Trudeau, a promis de mettre un terme à la mission de bombardement de son pays. Cette décision, qui n'a pas été bien accueillie par les alliés de la coalition, doit encore être débattue avant d'être votée la semaine prochaine au Parlement.