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Djibouti: prison ferme pour un défenseur des droits de l’homme

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le fondateur de la Ligue djiboutienne des droits humains, Omar Ali Ewado©Youtube

Le verdict a été rendu, ce dimanche contre le fondateur de la Ligue djiboutienne des droits humains, Omar Ali Ewado. Le défenseur des droits de l’homme a été condamné à trois mois de prison ferme pour diffamation publique.

Omar Ali Ewado avait publié une liste provisoire des victimes des affrontements entre civils et forces de l'ordre. Ces dernières ont ouvert le feu sur la foule lors d’une cérémonie religieuse à Balbala, en périphérie de Djibouti, le lundi 21 décembre.

Cette liste faisait état d’au moins 29 morts et 52 blessés. Ces chiffres ont été validés par la FIDH.

Le gouvernement, de son côté, parle de neuf victimes et 70 blessés. Emmanuel Daoud est avocat au barreau de Paris et à la Cour pénale internationale. Il dirige la défense d’Omar Ali Ewado. Il dénonce une instrumentalisation de la justice par le pouvoir.

De son côté, Florent Geel, responsable Afrique de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme, dénonce une radicalisation et une intensification sans précédent de la répression contre les voix contestataires à Djibouti.

Par ailleurs, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) dénonce l’arrestation de deux journalistes à Djibouti cette semaine : Kadar Abdi Ibrahim, co-directeur du journal d’opposition L’Aurore et Mohamed Ibrahim Waiss de la radio indépendante La Voix de Djibouti.

Djibouti © Wikimedia

Impasse politique et intensification de la répression, à quatre mois de l’élection présidentielle

Trois organisations internationales et djiboutienne de défense des droits humains appellent la communauté internationale à garantir un processus électoral libre, pluraliste et transparent à Djibouti et à soutenir la mise en place d'une Commission d'enquête indépendante visant à établir les responsabilités et juger les auteurs du massacre du 21 décembre 2015, au cours duquel au moins 27 personnes de la communauté Yonis Moussa ont trouvé la mort sous les balles des forces de sécurité djiboutiennes.
Dans une note de position publiée aujourd'hui, la FIDH et la LDDH dénoncent l'échec du dialogue politique et l'intensification de la répression menée à l'encontre des membres de la société civile et de l'opposition. 

Rupture des relations diplomatique de Djibouti avec Téhéran

Pour mémoire, en s’alignant sur la politique du régime saoudien, Djibouti a annoncé, le 7 janvier, la rupture de ses relations diplomatiques avec la RII.

L'Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques et commerciales avec l'Iran après l'attaque de son ambassade à Téhéran par des manifestants qui dénonçaient l'exécution dans le royaume wahhabite du dignitaire religieux chiite, le cheikh Nimr Baqer al-Nimr.

Djibouti est un petit pays de la Corne de l’Afrique qui abrite l’unique base militaire des Etats-Unis sur le continent africain.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV