Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. AES : l’Alliance marque des points
Le 15 décembre 2024, Abuja, la capitale du Nigeria, sera le théâtre d’un sommet sans précédent dans l’histoire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ce rendez-vous crucial doit marquer l’officialisation du retrait des trois nations membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Cette démarche, déjà largement médiatisée, s’inscrit dans une dynamique de révision des relations entre ces trois pays et la CEDEAO. Depuis les récents bouleversements politiques et sécuritaires dans la région, les relations entre les membres de l’AES et l’organisation ouest-africaine se sont fortement détériorées. En cause, des sanctions économiques et politiques imposées par la CEDEAO à ces trois pays.
Les dirigeants de l’AES, en réponse, ont dénoncé ce qu’ils perçoivent comme une ingérence systématique de la CEDEAO dans leurs affaires internes, ainsi qu’une partialité qui compromet la souveraineté des États membres. Le sommet d’Abuja pourrait donc consacrer une fracture géopolitique majeure dans l’espace ouest-africain.
Les chefs d’État des trois nations ont multiplié les déclarations ces derniers mois, affirmant leur détermination à mettre en place des mécanismes propres pour garantir la sécurité, promouvoir le développement économique et consolider leur coopération régionale.
Le sommet d’Abuja s’annonce sous haute tension, alors que les autres membres de la CEDEAO tentent de limiter l’impact de ce retrait sur l’unité régionale. Certains observateurs estiment que ce départ pourrait affaiblir l’institution et exacerber les divisions entre les États membres, déjà fragilisés par des divergences politiques et économiques.
2. Premier ministre, Abdoulaye Maïga : « 66 partis politiques ont été créés entre 2020 – 2024, dont 6 partis après les ANR »
En visite à la Maison de la presse, ce jeudi 12 décembre, le Premier ministre, ministre de l’Administration territoriale du Mali, le général de division Abdoulaye Maïga a rétorqué à son prédécesseur sans citer son nom sur les accusations selon lesquelles 100 partis politiques ont été créés pendant la transition. Selon lui, c’est plutôt 66 partis politiques qui ont été créés dans la période de 2020-2024. Le nouveau Chef du gouvernement de la transition a été reçu par la presse dans le cadre des visites qu’il a entreprises auprès des organisations professionnelles depuis sa nomination à la primature. Une démarche que le premier ministre lui-même place sous le signe de « l’union sacrée » des maliens autour des défis du moment. « L’Union sacrée est une nécessité », a insisté le général de division Abdoulaye Maïga tout au long de son intervention évoquant comme cause de cette union « la période de guerre » que le pays traverse. « Je suis en face des Maliens qui ont chacun un membre de leur famille dans l’armée. L’armée fait partie du peuple malien, Plus nous sommes divisés, plus on fera l’affaire des terroristes », a déclaré le chef du gouvernement, qui, insistant tellement sur la quête de l’union, a été obligé d’apporter des réponses à certaines accusations à l’endroit des autorités de la transition.
Dans la foulée des réponses, il a cité nommément l’ancien président de l’Assemblée nationale, Aliou Nouhoun Diallo, qui, selon les propos du Premier ministre, aurait déclaré que « les militaires s’apprêtent à créer leur parti politique ». Cette affirmation n’est pas passée inaperçue au sein de l’armée. Le général de division Abdoulaye Maïga, qui se fait le porte-parole de ses frères d’armes, estime que « l’institution de l’armée n’a pas vocation de créer un parti politique ». Ajoutant que « ces propos contribuent à la polarisation de la situation politique et sociale », dont il s’est engagé, depuis sa nomination, à « apaiser ». Et le Premier ministre de poursuivre toujours dans le même registre en dévoilant « de 2020 à 2024, 66 partis nouveaux politiques ont été créés, dont six formations politiques seulement après les Assises Nationales de la Refondation ». Il dira que les Maliens ne verront aucun militaire chef de l’un de ces partis politiques. « Il n’y a pas des militaires à part et des partis politiques à part. Nous sommes tous des maliens », a insisté le premier ministre, dont la réplique contraste avec la déclaration de son prédécesseur qui l’accuse d’avoir attribué 100 récépissés de création de parts politiques pendant la transition à des agents acquis à la cause des militaires en violation des recommandations des ANR.
3. Tchad : les avions de combat français quittent le pays
par RT France
Les avions de combat français ont commencé à quitter la République du Tchad, rapportent des agences de presse. Les avions, « basés au Tchad depuis des décennies », ont décollé de N’Djamena et se sont envolés pour la base aérienne de Nancy. La France a fait décoller ce 10 décembre deux avions de combat Mirage, stationnés au Tchad « depuis des décennies », marquant ainsi le début du retrait de ses forces militaires de ce pays africain, selon les médias français. Un troisième appareil devait encore décoller dans la journée, a précisé l’agence de presse d’État AFP citant des sources dans l’armée. Les deux Mirage 2000-D ont décollé de la base française de N’Djamena, après que les forces militaires tchadiennes sont venues leur faire leurs adieux, et se sont envolés pour la base aérienne de Nancy, dans l’est de la France, a encore précisé le porte-parole de l’armée française, le colonel Guillaume Vernet, cité par l’agence de presse américaine AP. Selon l’AFP, Paris déployait jusque-là près de 1000 militaires au Tchad, un dispositif qui était amené à se réduire dans le cadre d’une reconfiguration de la présence militaire française dans ce pays mais également au Sénégal et en Côte d’Ivoire. « Des avions de combat français ont été stationnés au Tchad, quasiment sans discontinuer depuis l’indépendance en 1960 », relève encore l’agence. Le 29 novembre dernier, les autorités tchadiennes ont annoncé leur « décision de mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense » avec la France datant de 1966. Le Tchad a également mis fin à un accord signé en 2019 visant à renforcer la coopération en matière de sécurité et de défense avec Paris.
« Après 66 ans d’indépendance de la République du Tchad, il est temps pour le Tchad d’affirmer sa pleine souveraineté et de redéfinir ses partenariats stratégiques en fonction des priorités nationales », avait alors déclaré le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah. Le jour même où le Tchad a fait cette annonce, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, qui a remporté les élections de mars, a appelé à son tour au retrait des bases militaires françaises du Sénégal. « Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain, et la souveraineté n’accepte pas la présence de bases militaires dans un pays souverain », avait affirmé Faye.