Téhéran déconseille les pays occidentaux de recourir à la pression ou à l’intimidation ni à une approche conflictuelle vis-à-vis de l'Iran en ce qui concerne ses activités nucléaires légitimes et pacifiques.
Le représentant permanent de l’Iran auprès de l’Office des Nations Unies et d'autres organisations internationales à Vienne Mohsen Naziri-Asl a rappelé que la pression ou l'intimidation ne constituait pas une option adéquate et acceptable car elles ne peuvent aboutir qu'à l'impasse.
« La République islamique est prête à s’engager dans une interaction positive par le biais du dialogue et d’une coopération constructive en vue de parvenir à une solution durable [aux problèmes en suspens] », a-t-il indiqué.
Ces remarques interviennent après que le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU, a adopté une résolution anti-iranienne basée sur une proposition transmise par le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne. La résolution réitère les accusations de la troïka européenne et de leurs alliés contre la République islamique d’Iran concernant une coopération insuffisante avec l’AIEA.
Les États-Unis, les trois États européens ainsi que leurs alliés ont pris de nombreuses mesures similaires contre l’Iran, sur fond des accusations contre la République islamique d’Iran selon lesquelles Téhéran n’a pas coopéré suffisamment avec l’AIEA, négligeant la pleine coopération croissante de l’Iran avec l’agence au cours de ces dernières années.
L’approche conflictuelle actuelle de l’Occident intervient alors que ce sont les États-Unis qui ont rompu leurs engagements internationaux envers l’Iran en quittant unilatéralement et illégalement l’accord nucléaire de 2015 entre l’Iran et les six grandes puissances du monde, connu officiellement sous le nom de Plan global d'action conjoint (PGAC), et en rétablissant les sanctions que l’accord avait levées.
La troïka européenne, également signataire de l’accord, n’a pas réussi à faire revenir Washington dans l’accord, malgré son insistance répétée à le faire.
Or, Naziri-Asl a réitéré que le retrait unilatéral, injustifié et illégal des États-Unis du PGAC se trouvait à l'origine de la situation actuelle: « Si certains membres du Conseil des gouverneurs peuvent s'interroger sur la mise en oeuvre de l'accord nucléaire, les États-Unis n'en ont aucun droit puisqu'ils n'ont ménagé aucun effort pour le détruire. »
Il a aussi rappelé aux pays européens leur refus de respecter leurs engagements dans le cadre de l’accord.
Le haut diplomate iranien a ensuite parlé des mesures de représailles prises par l’Iran en réponse au retrait des États-Unis du PGAC et à l’attitude conflictuelle des pays européens et de l’AIEA et l’activation des centrifugeuses avancées de l’Iran en réponse à la résolution de l’AIEA.
Le représentant iranien auprès de l’Office des Nations Unies à Vienne a réitéré les déclarations du président iranien Massoud Pezeshkian et du ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi qui ont toujours précisé que la République islamique reviendrait sur ses mesures correctives juridiques si les sanctions américaines étaient annulées de manière effective et vérifiable et si les autres parties à l’accord nucléaire retournaient à l’exécution de leurs obligations contractuelles.
Dans la foulée, Naziri-Asl a conseillé aux parties européennes de « ne pas répéter leurs actions infructueuses du passé ».
Par ailleurs, il a fermement condamné les récentes sanctions des pays européens à la compagnie aérienne nationale iranienne ainsi que la compagnie de transport maritime du pays, ce qu'il a qualifié de violation de « l’esprit et du contenu » de l’accord nucléaire.
« Ces mesures [économiques] sont en contradiction avec les engagements qui pourraient servir de base à toute interaction future », a-t-il indiqué.
Il a dénoncé le peu de cas de la troïka européenne envers son devoir de lever les sanctions illégalement imposées au programme de missiles iranien, dans le cadre de leur engagement envers les clauses de l’accord nucléaire.
« Il est à souligner que, conformément à une annonce faite par le Secrétariat de l’ONU, le programme de missiles de l’Iran ne sera plus soumis aux restrictions imposées par le Conseil de sécurité de l’ONU », a-t-il déclaré.
La République islamique d’Iran, affirme-t-il, est prête à une interaction positive à condition que les autres parties à l’accord nucléaire prouvent leur volonté politique et leur engagement envers l’accord et qu'ils ne lient pas les négociations sur la relance potentielle de l’accord à des questions non pertinentes.