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Zoom Afrique 23 février 2023

Mali: l'ONU, Barkhane, Minusma, etc...dehors !

Les titres de la rédaction :

  •  La mine Asanko contribuera à la production d’or du Ghana jusqu’en 2031 au moins
  •  RDC : Plus de 2 milliards requis pour financer les besoins humanitaires
  •  Tanzanie : accord pour la construction d’un oléoduc destiné à transporter les hydrocarbures à partir de l’Ouganda
  •  Le Nigeria s’entend avec la Gambie pour collaborer dans la prospection pétro-gazière

Les analyses de la rédaction :

Mali : l’ONU, Barkhane, Minusma... dehors !

Le Mali et le Burkina Faso font maintenant l’objet de toutes sortes de pressions de part et d’autre de l’axe US-OTAN. 

Alors que le Burkina fait de son côté l’objet de maintes attaques terroristes perpétrées contre le pays, et ce, dans le strict objectif de prouver que sans Barkhane et cie, le Burkina n’est pas capable d’assurer sa sécurité lui-même.

Au Mali, il ne s’agit plus de pression militaire, mais de pression diplomatique et économique.

Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont appelé à une enquête « rapide » au sujet de l’attaque perpétrée mardi contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

Dans un communiqué similaire, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait fermement condamné cet attentat, en soulignant que les attaques visant les Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre en vertu du droit international. Ces mises en garde ne sont rien d’autres que des signes de défaites et des tentatives de se racheter une image et de redorer son blason au Sahel.

En effet, après avoir expulsé Barkhane et donc la France du sol malien, en février dernier, la junte malienne a expulsé le directeur de la division des droits de l’homme de la mission de l’ONU.

Cette décision annoncée par communiqué est intervenue après un discours violemment critiqué par la junte prononcé par une défenseure des droits de l’homme malienne qui a dénoncé il y a dix jours à l’ONU la situation sécuritaire du pays et l’implication, selon elle, des nouveaux alliés russes de l’armée nationale dans de graves violations. « Cette mesure fait suite aux agissements déstabilisateurs et subversifs » de Guillaume Ngefa-Atondoko Andali, dit le communiqué lu au journal de la télévision nationale et signé par le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga.

La vague de haine contre les instances internationales qui se sont implantées dans les pays africains est en train de s’amplifier et désormais la lutte anti-colonisation n’est pas limitée aux pays du Sahel.

Les Maliens ne veulent plus des agents occidentaux déguisés en soldats de l’ONU.

En effet, tout ces embargos de la CEDEAO contre le Mali, le Burkina et la Guinée, ces communiqués des instances internationales contre ces pays consistent des déclarations de guerre occidentale contre les peuples malien et guinéen, mais aussi sahélien.

À travers toute l’Afrique, on a pu voir ces derniers mois que les troupes de l’ONU sont de moins en moins acceptées sur le continent. En République centrafricaine, en République démocratique du Congo et au Mali, les manifestations se sont multipliées demandant le départ immédiat et sans condition des troupes de l’ONU de leur territoire. En RCA, de nombreuses affaires sont remontées à la surface comme celle du vol des diamants par le contingent portugais. En RDC, de nombreux civils ont constaté les liens entre les groupes armés présents dans l’Est et la Mission onusienne, et idem pour le Mali. En bref, ce n’est plus un secret pour personne, les troupes de l’ONU, comme les troupes militaires occidentales ne servent en aucun cas la cause de l’Afrique, mais bel et bien celle de l’Occident. Les Africains s’en sont rendu compte et c’est pourquoi ils demandent régulièrement le départ des militaires de l’ONU de leur territoire. 

Burkina : aucune pression ne fera reculer le peuple

Les attaques et tentatives de déstabilisations contre le Burkine rentrent dans une nouvelle phase et la France est apparemment décidée de prouver que sans elle, le Burkina Faso ne pourra pas se défendre face aux attaques terroristes et aux instabilités, d’où ces attaques perpétrées contre le pays ces derniers jours, dont la dernière date de ce 22 février.

Trois jours après l’embuscade de Déou, les soldats du détachement de Tin-Akoff ont été visés lundi 20 février, près de la frontière avec le Mali selon des sources sécuritaires. Au moins 19 d’entre eux ont été tués, une trentaine sont blessés et un grand nombre porté disparu.

Une source sécuritaire a évoqué là encore de « violents combats » entre les assaillants et les soldats burkinabè de Tin-Akoff. « L’armée de l’air est intervenue par des frappes aériennes pour repousser les assaillants », précisent nos sources. Une riposte qui a permis de « neutraliser » plusieurs terroristes.

En plus des pertes enregistrées dans les rangs des soldats, de nombreux blessés ont été transférés dans les centres de santé. Et le bilan pourrait s’alourdir : une trentaine de personnes manquent toujours à l’appel. Les médias occidentaux, engin de propagande de l’axe USA-OTAN semble être parfaitement satisfait de ce qui se passe dans ce pays. Après tout, leur expulsion de façon embarrassante n’est pas une pilule facile à avaler pour cette force colonialiste.

Dans un communiqué publié dans la nuit du 20 au 21 février 2023, le président burkinabè a insisté sur sa « détermination intacte » à combattre les terroristes. Mais le capitaine Ibrahim Traoré a reconnu que l’armée avait été « victime d’une attaque de grande ampleur », et que malgré « une vigoureuse résistance », il y a eu « des pertes en vies humaines ». Il est clair que le revirement de situation au Burkina Faso et au Mali et leur trio avec la Guinée ont été une lourde défaite pour cette force colonialiste qui n’a apporté que la guerre et la misère pendant toutes ces années de présence au Sahel.

Les pressions de part et d’autre se poursuivent, d’un côté les pressions économiques avec les sanctions de la CEDEAO et d’un autre côté les pressions militaires avec ces attaques perpétrées par terroristes interposés.

Mais le peuple burkinabé et son gouvernement ont tracé leur chemin. Leur destin est désormais entre leur main et rien ne pourra les arrêter.  

Ukraine, un an après. Afrique : Une générosité occidentale tardive à l’égard d’un continent en phase de bouleversement psychologique majeur

par René Naba

En 60 ans d’indépendance, l’Afrique présente un bilan affligeant : 79 coups d’État, soit un coup d’état en moyenne par an, et 40 interventions militaires françaises sous couvert d’ingérence humanitaire.

50 % des francophones vivent en Afrique, avec une projection de 85 pour cent en 2060. De quoi tenir la dragée haute à leur ancienne puissance coloniale ainsi qu’à ses alliés occidentaux. L’Afrique représente 23 % de la superficie des terres émergées de la planète, avec d’immenses ressources dans ses sous-sols qui génèrent depuis longtemps bien des appétits prédateurs. Longtemps peu peuplée, l’Afrique affiche aujourd’hui 1,17 milliard d’habitants, soit déjà 16 % de la population mondiale. Mais, paradoxalement, l’Afrique profite peu de ses richesses minières. L’Occident, particulièrement l’Europe, a trop tardé à modifier son logiciel dans son approche d’un continent dont le président français Nicolas Sarkozy affirmait, péremptoire, encore il y a moins d’une décennie, qu’il n’était pas encore entré dans l’Histoire. 50 % des francophones vivent en Afrique, avec une projection de 85 % en 2060.

Après ses déboires au Mali et en Centrafrique, en superposition au sourd mécontentement anti-français au Sénégal et au Burkina Faso, la France a jeté son dévolu sur le Niger, ou plutôt sur les gisements d’uranium que le sous-sol de ce pays recèle.

Pompier pyromane au Mali du fait de sa déstabilisation via la Libye, lors du « printemps arabe » en tandem avec le Qatar, la France a en effet quitté le Mali sur la pointe des pieds, le 15 août 2022, sans tambour ni trompette, mettant un terme d’une intervention calamiteuse. En neuf ans, 58 soldats français ont perdu la vie dans le cadre de l’opération Barkhane. 2500 militaires devraient être maintenus au Sahel. 

L’Occident se doit de soutenir la candidature de l’Afrique à disposer de la qualité de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, assortie d’un droit de veto, en guise de réparation à ses crimes passés. Qu’un continent qui a tant contribué à la prospérité de l’Occident soit exclu du circuit décisionnaire international constitue un scandale insupportable. Une insulte à la notion même de l’Humanité. 

L’histoire condamnera sévèrement les États-Unis et leurs alliés pour leur politique étonnamment stupide envers l’Ukraine », soutiendra John Mearsheimer, professeur de sciences politiques à l’Université de Chicago, coauteur par ailleurs du remarquable ouvrage « Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine ».

(Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV