Deux anciens diplomates américains ont appelé l'administration américaine Joe Biden à ne plus fournir d'armes offensives ni d'aide militaire au nouveau gouvernement israélien, craignant que les extrémistes d'extrême droite n'aggravaient encore la situation dans les villes occupées d'al-Qods et la Cisjordanie.
L'ancien ambassadeur américain en Israël, Daniel Kurtzer, et l'ancien négociateur du département d'État américain, Aaron David Miller, ont fait ces remarques dans un article d'opinion publié mercredi 30 novembre dans le Washington Post, à la suite de la victoire du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu aux élections israéliennes début novembre.
Kurtzer et Miller - qui ont travaillé sur le soi-disant processus de paix palestino-israélien - ont en outre souligné que si Washington devait continuer à soutenir les "besoins légitimes de sécurité" de Tel-Aviv, il devait s'opposer aux efforts visant à modifier le statu quo de la Cisjordanie, l'enceinte de la mosquée al-Aqsa et les avant-postes de colonies illégales.
Ils ont également exprimé leur inquiétude quant au fait que le nouveau régime augmenterait les activités de colonisation, la violence des colons et autoriserait le recours à la force par les forces de sécurité israéliennes, arguant que de telles actions conduiraient à la fin de la solution à deux États.
Ces commentaires sont intervenus après la nomination du chef du parti extrémiste Otzma Yehudit, Itamar Ben-Gvir, au poste de ministre israélien de la Sécurité nationale, et du chef du Parti sioniste religieux, Bezalel Smotrich, au poste de ministre israélien des Finances.
Netanyahu en est à son sixième mandat après être revenu au pouvoir d'une absence de plus d'un an. Cette fois, cependant, il s'est davantage allié aux éléments extrémistes, ayant fait campagne sur la promesse de retour à un régime de "pleine droite" avec le soutien du bloc du sionisme religieux d'extrême droite.
Les deux anciens responsables américains ont en outre exhorté l'administration Biden à fixer des conditions à Israël selon lesquelles elle n'aurait aucun rapport avec Ben-Gvir, Smotrich ou leurs ministères, et que le soutien de Washington aux forums internationaux tels que l'ONU et les tribunaux internationaux était limité.
Les États-Unis fournissent chaque année au régime occupant 3,3 milliards de dollars de financement militaire étranger (FMF), « dont 500 millions de dollars pour des programmes coopératifs de défense antimissile ».
Selon un rapport du Service de recherche du Congrès (CRS) en février, "les États-Unis ont fourni à Israël 150 milliards de dollars d'aide bilatérale et de financement de la défense antimissile à ce jour".
Israël est également acheteur de nombreux produits de défense fabriqués aux États-Unis. Selon le CRS, les États-Unis ont vendu 50 F-35 à Israël dans le cadre de trois contrats distincts, financés avec l'aide américaine.
C'est alors que les forces israéliennes ont récemment mené des raids et des tueries presque nocturnes dans le nord de la Cisjordanie occupée, principalement dans les villes de Jénine et de Naplouse, où de nouveaux groupes de combattants de la résistance palestinienne ont été formés.
Plus de 150 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes dans les territoires occupés par Israël depuis le début de l'année, dont 51 dans la bande de Gaza assiégée lors de l'assaut israélien de trois jours en août.
Le régime israélien a également récemment intensifié ses incursions dans l'enceinte de la mosquée al-Aqsa dans la ville occupée d'al-Qods, A cet égard le Hamas a averti que que de telles atteintes au lieu saint pourraient conduire au ferme riposte de la Résistance palestinienne.
