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Zoom Afrique du 10 octobre 2022

Zoom Afrique du 10 octobre 2022

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Actualité en Afrique :

  • Mali : l'armée annonce la neutralisation de 41 "terroristes"
  • Gabon : le chinois CNOOC souhaite investir dans six nouveaux blocs pétroliers
  • Côte d’Ivoire : des « opportunités pétrolières » dans la zone de San-Pedro
  • Innovation : ces concentrateurs d’oxygène « made in Cameroun » qui sauvent des vies

 

Analyses de la rédaction :

1. Le culot US bat son plein ! 

La présence de soldats russes a été confirmée dans plusieurs pays africains. 

Les États-Unis ont accusé, le jeudi 6 octobre, la Russie d'exploiter les ressources naturelles de plusieurs pays africains pour financer la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine et ailleurs. 

« L'une des préoccupations les plus immédiates et croissantes en Afrique est la stratégie de Moscou qui consiste à exploiter les ressources naturelles de la République centrafricaine, du Mali et du Soudan, ainsi que d'autres pays. Ces gains mal acquis sont utilisés pour financer la machine de guerre de Moscou en Afrique, au Moyen-Orient et en Ukraine », a déclaré l’ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield. 

« Ne vous y trompez pas : les populations d'Afrique paient un lourd tribut aux pratiques d'exploitation et aux violations des droits de l'homme de la Russie », a-t-elle ajouté lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le financement des groupes armés par le trafic illicite des ressources naturelles en Afrique. 

L’ambassadeur de la Russie à l’ONU, Vassily Nebenzia, a déclaré qu’il regrettait que son homologue américaine ait soulevé la question du « soutien russe aux partenaires africains ». 

« Cela expose leurs véritables plans et objectifs, ce dont ils ont vraiment besoin des pays africains », a-t-il affirmé sans plus de précision. 

En fait la France et les États-Unis transfèrent leur propre comportement sur le compte de la Russie. 

D’un côté le président français qui n’arrête pas de parler de “propagande russe en Afrique” pour justifier la montée du sentiment, non pas “anti-France”, mais plutôt “pro-Afrique” alors que ce sont les médias français qui sont les propagandistes en Afrique, les États-Unis font pareil.  

L’armée américaine a un intérêt bien ancré pour l’Afrique et ses affaires. 

Malgré la présence de bases militaires d’autres pays, les États-Unis ont une grande présence en Afrique, couvrant plus de cinq pays et s’étendant à toutes les régions du continent. 

L’armée américaine a établi des bases militaires en Afrique pour renforcer les opérations conjointes, Voici les principaux pays d’où l’armée américaine opère en Afrique : 

Djibouti 

Selon Business Insider, le pays d’Afrique de l’Est abrite une base militaire américaine établie principalement comme garnison pour la Légion étrangère française. Djibouti l’a loué à l’armée américaine en 2002.  

Kenya 

La base militaire du Kenya est utilisée depuis des années par les troupes américaines pour des opérations militaires dans la région avec à la base, la justification de la lutte contre les terroristes notamment al-Shebab. Cependant, en 2006, la base est devenue un aérodrome avec un personnel militaire, des aéronefs et des opérations améliorés. Les États-Unis ont déclaré que la base est mise en place pour former des partenaires africains, répondre aux troubles et protéger les intérêts américains. 

Il y a deux ans, environ 30 à 40 éléments d’Al-Shabab ont attaqué la base et causé la mort de trois Américains. 

Niger 

Le pays d’Afrique de l’Ouest abrite une base militaire américaine. Les soldats ont pour mandat de partager des renseignements militaires avec d’autres alliés ainsi que de former des unités militaires locales. 

Egypte 

La Force multinationale et les observateurs sont une force internationale de maintien de la paix basée dans la péninsule égyptienne du Sinaï. 

La base a été créée pour garantir le respect du pacte de paix israélo-égyptien de 1979. La base gère également une unité de recherche médicale navale au Caire connue sous le nom de Namru. 

Cameroun 

Le pays d’Afrique centrale abrite une autre base militaire américaine mise en place avec pour mission " d’aider les Forces de défense camerounaises dans leurs efforts de lutte contre l’extrémisme régional." 

C’est en réalité grâce à l’Afrique si les pays occidentaux sont devenus une voix dans le monde. Mais les pays du bloc de l’Est comme la Russie, l’Iran ou la Chine sont devenus des puissances mondiales avec leur propre moyen sans exploiter tout un continent. 

 

2. Mali-Côte d’Ivoire : l’ONU évite les humiliations ! 

Éviter une humiliation mémorable au président Alassane Ouattara dans l’affaire des mercenaires incarcérés à Bamako : c’est là désormais la mission confiée par la France au Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Une éventuelle réussite de cette mission évitera du coup à l’organisation onusienne, dont la responsabilité est aussi engagée dans cette affaire, de prendre un sérieux coup sur son image. D’où de fortes pressions sur les autorités maliennes pour obtenir la libération des membres du commando envoyé à Bamako, le 10 juillet 2022. L’objectif final recherché par le président Ouattara et ses soutiens : éviter, vaille que vaille, la tenue d’un procès qui pourrait avoir des conséquences tant à Abidjan qu’au sein de l’ONU.  

La dernière mission de la CEDEAO comprenant les présidents ghanéen, gambien, ainsi que le ministre des Affaires étrangères du Togo, n’a pas connu d’avancée significative dans l’évolution du dossier. Le silence de carpe observé par les membres de cette mission après leur audience avec Assimi Goïta en dit long sur la complexité des négociations initialement menées par les autorités togolaises. C’est ce pays qui avait obtenu la libération des trois femmes du commando. 

Pour l’heure les autorités maliennes campent sur leur position : Alassane Ouattara doit impérativement remettre à la justice malienne des anciens responsables (ils sont sous le coup de mandat d’arrêt international) qui ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire. Les mêmes sont soupçonnés d’entreprendre des actes de déstabilisation à partir d’Abidjan. 

Trois mois après l’éclatement de cette affaire, le constat est le suivant : l’impasse de toutes les négociations entamées jusqu’ici. 

Pour se tirer d’affaire et dans l’espoir d’obtenir une porte de sortie honorable, Alassane Ouattara se tourne vers son mentor, Macron. 

C’est ainsi que le Secrétaire général de l’ONU, Guterres, qui avait toujours observé le silence depuis le début de cette affaire, le 10 juillet 2022, est subitement entré dans la danse. En effet, Antonio Guterres est sorti de sa réserve, il y a deux semaines, pour tendre une main secourable à un Ouattara qui ne sait plus à quel saint se vouer. Et pour cause… 

Lors d’un entretien avec des médias français (ce n’est guère surprenant !), Antonio Guterres déclare : « Ce ne sont pas des mercenaires. C’est évident ! Je fais appel aux autorités maliennes pour que ce problème puisse se résoudre ». 

Guterres peut-il alors dire à l’opinion qu’elle était la mission exacte de ces soldats ivoiriens envoyés à Bamako avec une impressionnante armada de guerre ? À défaut d’avoir une réponse claire et précise, le Secrétaire général de l’ONU s’est couvert de ridicule en prenant position sur une affaire opposant deux pays membres de l’organisation. Où est donc l’impartialité M. Guterres ? 

Ce n’est pas tout. Emboîtant le pas au secrétaire général et toujours sous l’instigation de la France, le Secrétariat général de l’ONU a appelé à « la libération immédiate des 46 soldats détenus à Bamako… ». Dans cette prise de position à la fois flagrante et éhontée, le Secrétariat général de l’ONU, « exprime sa vive préoccupation face au maintien en détention depuis le 10 juillet de militaires ivoiriens à Bamako ». Nul n’est dupe ! À New York, tout est mis œuvre pour sauver le président ivoirien avec la complicité de Guterres, visiblement mis en mission pour ce faire. 

Une surprise ? Non pour qui connaît le mode de fonctionnement de cette organisation au service des puissances. C’est cette ONU qui avait autorisé la destruction de l’Irak et toujours elle qui a permis à la France et ses alliés de bombarder la Libye et se rendre complices de l’assassinat de Kadhafi. 

C’est dire que le soutien affiché de l’ONU à Alassane Ouattara obéit à une règle, celle de transformer les victimes en coupables, là où les intérêts de certains États sont en jeu.  

Seulement voilà. Les prises de position de Guterres et du Secrétariat général de l’ONU ne prennent visiblement pas en compte une note verbale adressée par la MINUSMA, en juillet dernier, au ministère malien des Affaires étrangères. 

En effet, répondant au gouvernement malien qui avait demandé des explications au sujet du commando ivoirien, la MINUSMA avait apporté les précisions suivantes : 

1) Clarification sur les liens légaux ou contractuels entre les militaires ivoiriens arrivés à Bamako le 10 juillet 2022, Sahel Aviation Service et le contingent allemand de la MINUSMA. 

La MINUSMA note que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour «  assurer la sécurité à la base des NSE allemands » dans cette même localité, au lieu de Tombouctou où est basé le contingent ivoirien de la MINUSMA. Il apparaît que certaines procédures n’ont pas été suivies et la mission s’efforce de mieux comprendre comment ces dysfonctionnements ont pu se produire afin d’éviter qu’ils ne se produisent à l’avenir. 

2) Relation contractuelle, sous contractuelle entre le contingent allemand et des tiers.  

La MINUSMA n’a pas connaissance d’un contrat entre l’Allemagne et des tiers pour la protection de la base allemande de NSE. Des mesures ont déjà été prises pour renforcer la gestion des NSE. 

3) Nombre total de NSE à la MINUSMA et leur lieu de déploiement.  

Les politiques des Nations unies autorisent les pays contributeurs de troupes et de police à déployer des éléments nationaux de soutien pour fournir des services à leurs contingents, à titre national. Chaque contingent a la responsabilité d’informer la MINUSMA, tous les mois, du nombre de ses éléments nationaux de soutien déployés. Selon les déclarations des contingents, au mois de juin 2022, le nombre total de NSE au Mali s’élève à 609, y compris 471 soutenants le contingent allemand, 33 Bangladais, 7 Cambodgiens, 5 Tchadiens, 60 Britanniques, 4 Sri-Lankais et 29 Suédois. 

Comme on le voit, cette note de la MINUSMA ne fait nullement mention de contingent ivoirien des effectifs NSE présent au Mali. En outre, cette note pose clairement des questions qui, jusqu’ici, n’ont pas eu de réponses. 

Premièrement : la MINUSMA indique que « des procédures n’ont pas été suivies ». Quelles sont ces procédures ? Pourquoi les autorités ivoiriennes et même les Allemands ont-ils violé ces procédures ? Que cacheraient-ils ? 

Deuxièmement. La MINUSMA affirme ne pas avoir connaissance d’un contrat entre l’Allemagne et des tiers. Questions : Pourquoi les Autorités ivoiriennes et allemandes n’ont-elles pas informé la MINUSMA de leur contrat, si un contrat existe réellement ? 

Et pourquoi le silence assourdissant de l’Allemagne depuis l’éclatement de cette affaire, même si au début le ministre allemand des Affaires étrangères avait tenté de faire un chantage sur Bamako en exigeant la libération des soldats ivoiriens ? 

Quelle est l’implication réelle de l’Allemagne dans cette affaire ? Troisièmement. Quelles étaient exactement les missions assignées à ce commando ? Déstabilisation des institutions ? Actes de sabotages ? 

Au-delà, les supputations vont bon train. Certains parlent d’une magouille politico- militaro- financier qui aurait débuté depuis des années entre Bamako et Abidjan. Les noms de deux anciennes personnalités des deux pays sont cités : Karim Keita, fils d’IBK et ancien président de la Commission défense à l’Assemblée nationale, et feu Ahmed Bagayoko, ancien ministre de la Défense et ancien PM de Côte d’Ivoire. 

A en croire certaines mauvaises langues, cette affaire, au début, était un juteux business sur le dos de l’armée ivoirienne et au profit de Karim et de Hambak. 

Aujourd’hui, il semble que le business serait passé entre d’autres mains à Abidjan. Et du coup, à l’objectif initial (faire du profit) se serait greffé un acte de sabotage de la transition malienne. 

Pour maintes raisons et dans le but de sauver le régime de Alassane Ouattara (allié de taille de Macron), l’ONU est appelée à la rescousse… 

 

3. La CEDEAO boude Macron ?

Invité par Umaro Sissoco Embalò à participer à un sommet de la Cedeao à Dakar, Emmanuel Macron a été à l’origine d’une mésentente au sein de l’organisation ouest-africaine. 

La 77e Assemblée générale des Nations unies le 23 septembre dernier a été l’occasion pour les dirigeants ouest-africains de lancer une étonnante invitation : le président français Emmanuel Macron aurait en effet été convié par le président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedea) à participer à un sommet à Dakar, dans une semaine jour pour jour. Mais finalement, cette rencontre n’aura pas lieu. En grande partie à cause de désaccords quant à la présence du chef de l’État français. 

Plusieurs présidents ouest-africains — sans que l’on sache pour le moment lesquels — se seraient en effet opposés à la décision d’Umaro Sissoco Embalò. Le Bissau-Guinéen espérait voir Macron à Dakar le 14 octobre, mais le sentiment anti-France, mais surtout pro-Afrique semble avoir refroidi plusieurs dirigeants, d’autant que la Cedeao est elle aussi de plus en plus ballottée, les populations de plusieurs pays critiquant ce « syndicat de présidents ». 

Le sommet de la Cedeao devait notamment être l’occasion, pour les chefs d’État, d’évoquer la situation au Burkina Faso où, justement, plusieurs symboles français ont été pris d’assaut par des manifestants. « L’Ambassade, le consulat général et tous les services français restent fermés jusqu’à nouvel ordre, l’ensemble des équipes restant néanmoins pleinement mobilisées », assure la diplomatie française sur place. 

Malgré les désaccords concernant l’invitation d’Emmanuel Macron, Embalò a pu compter sur les soutiens d’Alassane Ouattara, rentré précipitamment de France le 5 octobre pour préparer le sommet, et de Faure Essozimna Gnassingbé. Le président français espérait, après le putsch contre Paul-Henri Sandaogo Damiba au Burkina Faso, prévenir des dangers des populations « désinformées et soumises à la propagande pro-russe », selon les mots de Jeune Afrique. 

Les chefs d’État de la Cedeao attendront donc finalement le mois de décembre pour se rencontrer. À Abuja, les membres de l’institution se réuniront aux côtés de personnalités extérieures, parmi lesquelles le cadre de la Banque mondiale, David Malpass. Quant à Emmanuel Macron, il n’a, pour le moment, pas été convié à ce sommet nigérian. 

À l’heure où la population africaine critique l’organisation régionale pour être au service de la France et des États-Unis, il est clair que certains dirigeants de la CEDEAO craignent que la présence d’Emmanuel Macron ne confirme ce que pensent les Africains de la CEDEAO. Mais à plusieurs reprises, l’organisation a montré sa partialité vis-à-vis de la France, donc il n’est clairement plus nécessaire de faire des manœuvres diplomatiques pour essayer de cacher les liens de l’organisation sous-régionale avec Paris.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV