TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 16 juillet 2022

RDC: l’escroquerie de la Monusco

Télécharger 📥

Actualité en Afrique :

  • Togo : nouvelle attaque meurtrière dans le nord du pays
  • Ghana : les institutions financières locales soutiennent la production d’or à Bibiani
  • Mozambique : Ncondezi Energy Limited lance une étude de faisabilité pour son projet solaire de 300 MW
  • Le Sénégal lève 38,34 milliards sur le marché de l’Uemoa (ministère)

Analyse de la rédaction :

1. RDC : l’escroquerie de la Monusco

En RDC, la Monusco joue au même jeu que la Minusca en Centrafrique, à savoir, elle tente d’accaparer les victoires de l’armée nationale congolaise. Mais les discours de ces dirigeants sont trop contradictoires. 

Face aux critiques d’une partie de l’opinion sur l’action de la MONUSCO dans les combats contre le M23, Mathias Gillmann, porte-parole de la mission onusienne, a apporté quelques précisions au cours de la conférence de presse organisée mercredi à Kinshasa. « Nous sommes résolument déterminés à contrer les attaques du M23. Vous l’avez vu dans le briefing que la Représentante spéciale a fait au Conseil de sécurité, c’est notre réponse robuste qui a permis de contrer le M23 et d’empêcher une avancée plus forte sur la ville de Goma », a-t-il prétendu.   

Répondant à une question d’un journaliste précisément sur la situation de Bunagana, il a rappelé que c’est un cas préoccupant.  

« Nous continuons à appeler le M23 à rendre les armes. Mais c’est votre armée qui est comme toujours souveraine et en première ligne pour mener des attaques offensives sur ce site », a-t-il prétendu. 

Il a rappelé que la MONUSCO n’est pas seule sur le terrain : « On est là pour les aider, on est là pour faire des opérations avec eux, soit unilatéralement, soit conjointement, quand il y a des menaces directes sur la protection des civils, mais nous travaillons en coordination avec l’armée. L’armée est dans le lead, si vous voulez, de ces opérations contre le M23, donc les questions que vous venez de m’adresser sont mieux adressées à votre armée ». Un vrai discours de colonisateur et qui continue donc de prouver aux yeux des Congolais que la Monusco ne sert décidément à rien dans le pays. 

« Sachant que pour empêcher, contrer les attaques du M23, nous avons procédé à des bombardements, nous avons installé des postes pour empêcher le M23 de continuer à gagner du terrain, et on va continuer à le faire, en soutien et en coordination avec votre armée qui est la première responsable et qui est en tête dans ces opérations contre le M23. Alors, effectivement, je comprends qu’il peut y avoir une frustration, des inquiétudes, quant au fait que l’armée ne semble pas en ce moment en mesure de reprendre Bunagana aussi vite que vous le souhaitez, mais je vous assure que votre armée est mobilisée, et nous sommes mobilisés aux côtés de votre armée ». 

Concernant les opérations contre le M23 et la situation dans le Rutshuru, les forces de la Mission continuent de soutenir l’armée congolaise, notamment autour du pont de Kabindi ainsi qu’à Rumangabo, en vue d’assurer la sécurité de mouvement de la population le long de la route nationale n° 2. 

Et dans une autre partie de son discours, le porte-parole de la Monusco affirme également que la Monusco et les FARDC disposent de moyens limités face à plusieurs autres fronts, dont celui des ADF à Beni et en Ituri. Et d’ajouter qu’il ne s’agit pas d’un aveu d’impuissance face aux rebelles. 

Dans certaines zones, a indiqué Mathias Gillmann, il y aura des endroits où les FARDC et la MONUSCO ne sauront être présentes de manière satisfaisante.  

Un professeur de l’Université de Kinshasa, Arsène Mwaka interpelle à cet effet le gouvernement congolais afin de doter l’armée congolaise de tous les équipements militaires nécessaires afin de faire face aux rebelles qui sont mieux dotés en armement :   

« Je prends cette déclaration comme une interpellation à notre gouvernement. C’est-à-dire, nous devons tout faire pour nous mettre au même niveau d’armement que le M23, plutôt que de continuer à communiquer sur un embargo qui ne n’existe pas. »  

Pour lui, le gouvernement congolais « ne souffre pas d’un embargo. Il n’y a pas un embargo des Nations unies contre notre gouvernement. On ne nous interdit pas d’acheter les mêmes armes et de nous armer comme une armée conventionnelle, au même titre que l’armée rwandaise qui arme le M23. »   

À l’endroit de la communauté internationale, Arsène Mwaka lance cet appel :   

« On ne peut pas laisser mourir des populations comme ça, à partir d’un état à qui on a donné pratiquement le droit de tuer les autres ! Il est temps de pouvoir déclarer les crimes et déplorer les crimes que commet Kagame à travers la région de l’Afrique centrale, particulièrement au Congo. » 

2. France/Afrique : 60 ans de guerre sur le continent, pour quel résultat ? 

La France est intervenue militairement à près de quarante reprises sur le sol africain au cours des 60 dernières années. 

Ces opérations ont été menées au nom de la protection des populations civiles ou encore des droits de l’Homme ou même, de la lutte contre le terrorisme. Après de nombreuses interventions en solitaire, la France a été à partir des années 2000 le fer de lance d’opérations militaires aux côtés de troupes occidentales ou de l’ONU. 

SAHEL 

En janvier 2013, la France lance l’opération Serval visant à stopper la progression vers le sud du Mali des groupes terroristes et à soutenir les troupes maliennes. Fer de lance d’une intervention militaire internationale, l’opération n’a fait qu’empirer la situation sécuritaire au Mali. Les Autorités maliennes le confirment, avec la présence des troupes d’occupation française sur le sol malien, le Nord du pays s’est transformé en un no mans land et pratiquement 80 % du territoire malien se sont retrouvés aux mains des terroristes. 

L’ancienne puissance coloniale, qui a déployé pendant plusieurs années des milliers de militaires dans cette zone - jusqu’à 5 100 hommes - est désormais persona non grata au Mali que ses troupes s’apprêtent à quitter d’ici la fin de l’été.  

Désormais l’armée française tente encore de se redéployer dans les pays d’Afrique de l’Ouest. 

CENTRAFRIQUE 

1979 : Opération parachutiste française Barracuda qui conduit à l’éviction de l’empereur Bokassa. 

1996-1997 : Après des mutineries, l’opération Almandin assure la sécurité des étrangers et l’évacuation de 1 600 personnes, puis Paris intervient contre les Centrafricains à Bangui après l’assassinat de deux militaires français. 

2006 et 2007 : Intervention dans le nord-est prétendument pour appuyer les troupes de Bangui face à des rebelles. 

2013 : Après le coup d’État contre le président François Bozizé, Paris déploie suite au feu vert de l’ONU plus d’un millier de soldats en Centrafrique dans le cadre de l’opération Sangaris, pour y faire cesser les violences intercommunautaires. 

Sangaris, qui a compté jusqu’à 1 600 hommes, est restée en place jusqu’en 2016. Résultat des courses, près de 80 % du territoire centrafricain se trouvaient sous le contrôle des groupes rebelles et l’armée centrafricaine avait entièrement été décimée. 

LIBYE 

2011 : Sans aucune concertation avec les pays africains, et l’Union africaine et dans le cadre de l’OTAN, intervention militaire française Harmattan menée aux côtés des Britanniques et des Américains pour attaquer l’armée libyenne. 

Jusqu’à 4 200 militaires français, 40 avions, une vingtaine d’hélicoptères et 27 bâtiments de la Marine nationale sont engagés dans l’opération. 

Sept mois de frappes aériennes entraînent la chute de Mouammar Kadhafi. Cette guerre a installé le chaos total en Libye et par-dessus tout, cela a permis d’étendre le terrorisme en Afrique et principalement dans le Sahel. 

COTE D’IVOIRE 

2002 : La mission française Licorne est devenue une force de réaction rapide en appui d’une opération de l’ONU. 

En 2011, la France joue un rôle décisif dans le renversement de l’ex-président Laurent Gbagbo et l’arrivée au pouvoir de son homme de main Alassane Ouattara. Une décision dévastatrice pour le peuple ivoirien qui a provoqué la mort de milliers de civils dans le pays. 

En 2015, après douze ans, la force Licorne se transforme en Forces françaises en Côte d’Ivoire, considérées comme des occupants dans le pays. 

TCHAD 

Le Tchad, avec la base française de N’Djamena, est une plaque tournante des opérations extérieures de la France en Afrique. 

Après une intervention au Tibesti (1968-1972), les soldats français au Tchad ont mené notamment l’opération Manta (1983-1984) pour mieux encercler la Libye. Depuis 1986, la France maintenait à N’Djamena un dispositif militaire à dominante aérienne baptisé Epervier, qui a pris fin en août 2014. Le Tchad héberge aujourd’hui l’état-major de l’opération française de Barkhane. Et le Tchad se trouve toujours exposer à des attaques de rebelles venant principalement du sud de la Libye. 

ZAIRE (actuelle République démocratique du Congo) 

1978 : 600 légionnaires sautent sur Kolwezi (sud-est) pour attaquer des rebelles katangais (opération Bonite). Les mêmes katangais considérés être comme des souverainistes et des guerriers, qui ont montré donc un grand danger pour les occupants occidentaux dans le pays. 

2003 : Opération Artémis en Ituri (nord-est) pour prétendument mettre fin à des massacres avant le déploiement de Casques bleus. Et tout le monde connaît la situation actuelle de l’est de la RDC. Les groupes rebelles se sont multipliés et le massacre des civils est en augmentation constante. 

COMORES 

1989 : Des soldats français débarquent après l’assassinat du président Ahmed Abdallah et la prise de contrôle du pays par les mercenaires du Français Bob Denard, contraint de quitter le pays. En 1995, l’opération Azalée met fin à un nouveau coup d’État de Denard. Mais de nouveau, la situation est très mauvaise dans le pays. 

RWANDA 

1990-1993 : La France envoie dans le nord-ouest jusqu’à 600 soldats après une offensive du Front patriotique rwandais le FPR, actuellement au pouvoir avec qui Paris s’entend à merveille. 

1994 : En avril, 500 parachutistes évacuent plus d’un millier d’étrangers après la mort de Juvénal Habyarimana et marquent également la participation de Paris dans le début du génocide qui fera quelque 800 000 morts, en majorité des Tutsis. 

GABON 

1964 : Des troupes aéroportées débarquent à Libreville sous le prétexte de tentative de coup d’État pour garder le pays sous sa coupe. 

Toutes ses interventions montrent bien que le passage des troupes françaises dans un pays d’Afrique ne peut rien apporter de positif, bien au contraire, ces 60 ans montrent parfaitement bien que le déploiement des troupes militaires français ne sert pas à protéger les populations ou encore à instaurer la démocratie ou lutter contre le terrorisme, mais il sert seulement à occuper le pays pour l’exploiter au maximum.  

Les Africains veulent justement mettre fin à ces 60 ans de guerre qui n’ont servi que les intérêts de la France et jamais ceux du continent africain. 

3. Mali : Minusma ou qui que ce soit ; la souveraineté prime !  

Ce jeudi 14 juillet, Bamako a annoncé la suspension de « toutes les rotations de contingents militaires et policiers » de la Minusma. Une décision à effet immédiat, précise le ministère malien des Affaires étrangères, laquelle s’appliquera jusqu’à la tenue d’une « réunion de coordination entre les structures maliennes et la Minusma [visant à] dégager un plan optimal permettant de faciliter la coordination et la réglementation de la rotation des contingents ». La date de cette réunion n’a pas encore été fixée. 

Avec quelque 13 000 Casques bleus déployés (dont plus de 12 000 militaires), la Minusma compte une cinquantaine de nationalités différentes, avec des contingents généralement relevés tous les six mois ou tous les ans. 

Jeudi, la MINUSMA a indiqué être prête à engagement avec l’Etat malien et sans délai les discussions prévues. Une réaction au communiqué du gouvernement jeudi dans la soirée, qui suspendait toutes les rotations de contingents militaires et policiers, y compris celle déjà programmée ou annoncés. 

Pour la MINUSMA, la relève des contingents est d’une importance cruciale pour son efficacité opérationnelle et le moral de ses personnels. Elle se dit donc prête à entamer au plus vite les discussions avec le gouvernement malien. 

De plus, l’ONU a annoncé, vendredi, avoir reçu une notification officielle de l’Égypte, relative à sa décision de suspendre temporairement la participation de ses soldats à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) à partir de la mi-août.  

C’est ce qui ressort d’une conférence de presse animée par le porte-parole adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Farhan Haq, au siège de l’Organisation internationale à New York. 

« La Mission permanente de l’Égypte auprès des Nations Unies, à New York, nous a informés que le contingent égyptien va suspendre temporairement ses activités au sein de la Minusma à partir du 15 août », a déclaré Haq. 

« La sécurité des Casques bleus de l’ONU est une priorité absolue pour permettre aux missions de maintien de la paix de s’acquitter des tâches qui leur sont confiées », a fait observer le porte-parole onusien. 

La Minusma est la mission qui a subi les plus grandes pertes parmi les forces de maintien de la paix de l’ONU, puisque 275 membres de son personnel ont été tués depuis sa création le 25 avril 2013. 

Le Mali est plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire profonde que le déploiement de forces étrangères n’a fait qu’empirer. 

Le chef de l’administration, Choguel Kokalla Maïga, a tenu à informer les membres de la situation survenue le 10 juillet 2022 relative à l’arrestation de 49 Ivoiriens et l’exemple de l’arrestation de ces mercenaires ivoiriens montre bien que le Mali est clair concernant la question de la souveraineté nationale. 

Le Premier ministre se veut clair sur la question. Le Mali veut la paix avec tous les pays du monde en particulier ses voisins. 

Pour autant, a-t-il ajouté, les orientations du Président de la Transition dans cette affaire sont tout aussi claires et le Colonel Assimi GOÏTA l’a fait savoir à tous ses interlocuteurs : « notre souveraineté n’est pas négociable ». 

Il s’agit ici pour vous de comprendre ce qui s’est réellement passé. Nous n’entendons plus fermer les yeux sur des pratiques aussi vieilles soient-elles, qui ne reposent pas sur des principes légaux, approuvés par le gouvernement du Mali, a estimé le Premier ministre. Notre sécurité est notre priorité, a-t-il conclu. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV