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Zoom Afrique du 20 juin 2022

Zoom Afrique du 20 juin 2022

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Actualité en Afrique :

  • Gazoduc TSGP : une réunion tripartite Algérie-Niger-Nigéria à Abuja
  • Mali : au moins 20 civils tués dans une attaque au nord de Gao
  • Bénin : l’armée a les moyens de faire face à la menace terroriste selon Nouatin
  • Côte d’Ivoire: Patrick Achi lance les travaux d’un centre de formation aux métiers de l’énergie renouvelable à Yopougon

Analyses de la rédaction :

1. Gabon/Togo tournent le dos à la France ? 

Le 24 juin prochain, le Gabon et le Togo seront intronisés au Commonwealth. Un acte symbolique avant tout.  

En début d’année, Ali Bongo Ondimba annonçait un « tournant géopolitique majeur par la nécessité d’appartenir à un autre espace multiculturel dans un monde globalisé ». Le président du Gabon évoquait alors la demande d’adhésion de son pays au Commonwealth. Une démarche qui a pris du temps : selon Africa Intelligence, c’est le 24 juin prochain, lors du sommet des chefs d’État à Kigali, au Rwanda, que sera intronisé le Gabon qui lorgne sur une place dans l’organisation britannique depuis des années maintenant. 

Pour le Togo, en revanche, c’est allé beaucoup plus vite. C’est le 22 avril que le petit pays ouest-africain a vu son Assemblée nationale voter une résolution qui « exprime son soutien au processus d’adhésion du Togo au Commonwealth ». Car la démarche d’Ali Bongo a semble-t-il inspiré Faure Gnassingbé. Le Togo sera, lui aussi, intronisé la semaine prochaine. 

Deux adhésions qui interrogent : si le Togo a une histoire coloniale plutôt originale — ancien protectorat allemand, devenu occupé conjointement par la France et le Royaume-Uni —, le Gabon n’a pas grand-chose à voir avec l’Empire britannique. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, ces deux pays francophones ont décidé de se tourner vers le Commonwealth. S’ils ne quittent pas la Francophonie, Libreville et Lomé envoient cependant un message assez clair à Paris : la France ne brille plus autant qu’auparavant et ils veulent s’ouvrir au monde anglophone. 

Quels bénéfices vont tirer le Gabon et le Togo de leur adhésion, acceptée ce 12 juin, au Commonwealth ou plutôt en se détachant de la France ? Dans les faits, cela ne devrait pas apporter quoi que ce soit en matière d’échanges économiques ou de réduction des taxes douanières. Ces deux adhésions sont avant tout symboliques : pour l’analyste politique ivoirien, Sylvain Nguessan, « aucune colonie francophone n’a pu se développer jusqu’à présent contrairement aux pays anglo-saxons qui ont pu un tant soit peu prendre leur envol ». Et si le Commonwealth ne permet pas de nouer des accords commerciaux, il sera sans doute intéressant de voir comment vont évoluer le Gabon et le Togo après leur entrée dans l’organisation ou plutôt en s’éloignant de la France.  

Un message clair à la France, certes, mais un moyen pour son maître, Washington de forcer son entré dans ces pays ?  

Toujours dans leur politique de colonisation de l’Afrique, les États-Unis ont décidé mercredi, à étendre leur influence au Togo, au plan sécuritaire, afin d’aider ce pays de l’Afrique de l’Ouest qui est depuis peu, confronté aux attaques terroristes qui ont déjà fait plusieurs morts et blessés. 

Déjà partenaires du Togo sur des questions relatives à la sécurité (promotion de la paix, piraterie maritime entre autres), l’Amérique envisage de renforcer la collaboration, surtout avec l’extension du terrorisme vers les pays côtiers. 

En tournée régionale sur le continent, le sous-secrétaire d’État adjoint américain chargé de l’Afrique de l’Ouest au département d’État américain, Michael Gonzales, a abordé le sujet mercredi avec le Premier ministre. 

L’entretien, auquel a également participé la nouvelle ambassadrice, a permis aussi d’évoquer d’autres sujets comme le programme de digitalisation de l’administration, l’amélioration du climat des affaires et les prochaines élections régionales. 

À l’issue de son Conseil des ministres du mercredi 8 juin, le gouvernement togolais a adopté un décret qui instaure l’état d’urgence sécuritaire dans les Savanes. Cette décision prise, après les deux attaques terroristes perpétrées dans cette partie septentrionale du pays, en l’espace de 6 mois, contre le dispositif de l’Opération Koundjoare, est entrée en vigueur depuis le lundi 13 juin 2022. 

En rappel, les attaques terroristes au Togo et au Bénin ne servaient qu’à mettre la pression sur ces deux pays. Visiblement, le Bénin a préféré se tourner vers la Russie, mais rien ne s’est encore concrétisé. Concernant le Togo, Washington voudrait également que ce pays devienne une base arrière militaire pour pouvoir non seulement avoir une main mise sur le golfe de Guinée, mais également sur les autres pays comme le Nigeria ou encore le Burkina Faso. 

Depuis un certain temps, les États-Unis tentent de combler les échecs de la France, et ne pas laisser les pays d’Afrique se tourner vers le bloc de l’Est comme la Russie. Après l’échec de la France dans le Sahel, Paris va finalement se replier au Niger, laissant alors les pays de la côte aux mains de Washington.  
Les États-Unis ont l’intention de prendre l’Afrique tout entière.  

Mais de plus en plus de pays d’Afrique œuvrent pour mettre un terme au colonialisme des pays occidentaux. Ce qui veut dire que s’ils se détachent de la France, ce n’est pas pour faire venir Washington prendre la place. 


2. RCA : la Minusca toujours associée aux rebelles 

Les autorités de la République centrafricaine font des efforts importants afin d’établir la paix et la sécurité dans toutes les régions du pays. La sécurité était toujours et reste la principale préoccupation du gouvernement du Président Touadéra, à laquelle les autorités répondent avec succès. Partout en Centrafrique, les Forces Armées Centrafricaines (FACA), la gendarmerie et la police augmentent leurs effectifs, apportant ainsi la paix et la stabilité au peuple. 

A cet égard, le porte-parole du gouvernement, Serge Ghislain Jori, s'exprimant récemment sur la situation politique et sécuritaire en République centrafricaine, a souligné qu'il ne subsiste plus aucun groupe armé organisé et uni par une sorte de structure organisationnelle en Centrafrique. Aujourd'hui, la mission principale du gouvernement est plutôt de faire face à des groupes de bandits désorganisés qui persistent après l’effondrement des principaux groupes armés. 

Il persiste toujours des attaques occasionnelles dans certaines régions par de petits groupes armés qui visent les villages et les personnes à la recherche de nourriture. Une question importante concernant cette situation se pose : sans structure organisationnelle, où ces criminels obtiennent-ils leurs armes ? Selon une enquête sur les rapports locaux reçus en mai, dans certaines zones, l'activité des bandits est soutenue par le contingent de la MINUSCA. 

Début mai, par exemple, des vols continus effectués par des drones de la MINUSCA ont été signalés dans la ville de Dimbi, préfecture de la Basse-Kotto. La population locale en était extrêmement préoccupée ; et elle avait raison. Le même jour, dans la soirée, les habitants ont remarqué qu'un groupe de 50 bandits avançait vers Alindao, toujours dans la préfecture de la Basse-Kotto. 

Outre cela, certains habitants de Ngakobo, également relativement proche d'Alindao, ont signalé le 12 mai 2022 qu'ils avaient vu des Casques bleus livrer des armes aux bandits. Ils ont également confirmé que les Casques bleus fournissaient régulièrement des informations aux rebelles de la région. Cette coopération permet aux rebelles de quitter leurs bases dans la brousse au moment où l'armée nationale lance des opérations de ratissage, empêchant ainsi les FACA de remplir leurs fonctions. 

Enfin, les habitants de Bambari, dans la préfecture de Ouaka, ont été confrontés aux mêmes problèmes au début du mois de mai. Ainsi, le 12 mai 2022, plusieurs habitants ont rapporté avoir été témoins de la coopération du contingent de la MINUSCA avec des bandits, auxquels les Casques bleus ont en cachette fourni des armes et des munitions pendant plusieurs nuits. 

Enfin, le fait que certains contingents de la MINUSCA fournissent des armes aux bandits constitue également un obstacle à l'établissement complet de la sécurité dans les régions et notamment dans l'arrière-pays. Un autre problème est que le gouvernement est contraint par l'embargo sur les armes et ne peut donc pas fournir davantage d'armes aux FACA, alors que les bandits s'approvisionnent tranquillement et continuellement en armes par des voies illégales, y compris des armes provenant de l'ONU. Comme le montrent les enquêtes précédentes et les témoignages des rebelles qui ont déposé les armes, les soldats de l’ONU échangent des armes et des médicaments contre de l'or et des diamants pour leur propre enrichissement au détriment de la sécurité des Centrafricains. 

3. RDC/Rwanda : le jeu du bon et du mauvais flic de l’Occident ! 

Depuis le début du conflit entre la RDC et le Rwanda, le jeu trouble des Occidentaux laisse à penser que ce conflit leur sert de justification pour s’implanter militairement dans la région. Avec d’un côté les États-Unis qui prennent part pour la RDC, son supplétif donc la France prend part pour le Rwanda.  

La lune de miel entre Paris et Kigali se poursuit. Après la réconciliation politique entre Paul Kagamé et Emmanuel Macron, les deux dirigeants ont décidé d’entamer une coopération dans le domaine de la défense autour du dialogue stratégique et de la formation. 
La France est sur le point d’envoyer un attaché de défense à Kigali. Le nom de ce colonel n’est pas encore dévoilé, mais il prendra ses fonctions au mois de juillet à l’ambassade de France. Il sera accompagné d’un officier adjoint. 

Emmanuel Macron avait annoncé le 27 mai 2021 le retour d’un ambassadeur français au Rwanda lors d’un déplacement à Kigali, marquant une normalisation des relations entre les deux pays. Le poste était inoccupé depuis 2015 en raison des tensions bilatérales liées au procès sur l’assassinat du président Habyarimana, dans lequel des proches de Kagamé étaient visés. Ce procès est aujourd’hui clôturé et, de son côté comme un accord, le Rwanda a renoncé à toute poursuite judiciaire contre des militaires français ayant participé aux différentes opérations au Rwanda, notamment Turquoise. 

« Le Rwanda est un pays qui pèse sur le continent africain, plus particulièrement en Afrique centrale et de l’Est, confie un haut gradé français. Nous avons aujourd’hui une vraie volonté de travailler ensemble même si les militaires rwandais ne vont pas se jeter dans nos bras et vice versa. » À Paris, on considère que l’armée rwandaise est bien commandée et redoutablement efficace, et capable de se projeter rapidement en dehors de ses frontières, comme récemment en Centrafrique et au Mozambique. Des éloges envers Kigali, alors que tout le monde le sait, l’intervention de l’armée rwandaise en Centrafrique et au Mozambique n’a pas vraiment été du gout de la France et des États-Unis.  

Mais en attendant, le processus de déstabilisation de la région et particulièrement de la RDC continue, mais peine à aboutir.  

Hier, les Forces armées de la République démocratique du Congo ont dénoncé des mensonges et des messages de haine conçus dans les officines à Kigali, capitale du Rwanda, avec l’aide des Occidentaux afin de le distiller dans les réseaux sociaux avec pour objectif de faire croire aux yeux du monde qu'il se pratique une chasse à l'homme en RDC. 

Pour l'armée congolaise, cette manipulation du Rwanda ne va pas le faiblir dans sa traque du M23. 

"A travers cette mesquinerie démoniaque que Kigali veut attribuer à la population congolaise, l'objectif poursuivi est de tromper, comme il le fait à l'accoutumée, et d'entraîner ainsi une partie de la population congolaise à tomber dans le piège de stigmatisation, faisant ainsi le jeu de l'ennemi. Autrefois recette rwandaise ayant ému le monde, cette ruse démoniaque séparatiste, ingéniosité maléfique de Kigali, ne fragilisera ni la détermination des braves officiers congolais dangereusement cités dans un chiffon séditieux en circulation dans les réseaux sociaux, et n'entamera nullement le professionnalisme des FARDC totalement résolues à protéger l'intégrité territoriale de notre Pays jusqu'au sacrifice suprême conformément à notre serment de ne jamais trahir le Congo", a déclaré le Général Major Léon Richard Kasonga, porte-parole des FARDC. 

Par ailleurs, les FARDC vendent la riche diversité culturelle que regorge la RDC et promettent des sanctions exemplaires contre toute personne qui menacerait des personnes pour leur appartenance à une communauté. 

"Les FARDC tiennent en outre à préciser que la mosaïque congolaise est une richesse incommensurable qu'elles protègent et que, conformément aux instructions du Commandant Suprême, les Forces de Défense et de Sécurité sont à pied d'œuvre pour traquer tout individu ou toute structure qui menacerait des personnes en fonction de leur appartenance à une communauté donnée. Au-delà des sanctions exemplaires, la Justice Militaire va se saisir des auteurs de tout acte susceptible de troubler la cohésion nationale", a conclu Léon Richard Kasonga. 

Depuis le début de tension entre Kinshasa et Kigali, plusieurs voix se sont levées pour dénoncer le discours de la haine. 

Face à cette escalade, la France a également appelé "à la cessation des discours de haine visant des communautés et des individus". 

Le gouverneur du Sud-Kivu (est) a indiqué dans un communiqué que "sur instruction de la haute hiérarchie du pays et compte tenu de la situation sécuritaire, tous les postes frontaliers avec le Rwanda" seraient "à dater de ce jour fermés à 15h locales". 

Lundi, le M23 a occupé Bunagana, un important centre commercial situé à la frontière avec l'Ouganda, avec le soutien militaire du Rwanda selon les autorités congolaises. 

Uhuru Kenyatta, président de la République du Kenya, et président en exercice de la Communauté économique de l’Afrique de l’Est (EAC) a convoqué le 3e conclave des chefs d'État de cette organisation régionale sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. La réunion se tiendra lundi 20 juin 2022 au State House, à Nairobi à partir de 11h00. Félix Tshisekedi quitte Kinshasa ce dimanche après-midi pour rejoindre la capitale kényane. 

« Le peuple souffre depuis longtemps et continue de payer un prix excessivement élevé en pertes en vies humaines, en biens et en paix insaisissable », dit la présidence kényane qui rappelle la nécessité d’entretenir le bon voisinage. 

Par ailleurs, des chefs militaires régionaux des sept pays de l'EAC ont rendez-vous dimanche afin de mettre au point les préparatifs pour le déploiement de la force régionale censée lutter contre les groupes armés dans l’Est de la RDC. Cette force conjointe est appelée à être active dans les provinces d'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. 

L’Occident veut à tout prix tourner ce conflit à son avantage. Projeter de déployer des bases militaires dans la région, donc Washington qui se déploierait en RDC et la France au Rwanda, voilà le plan au final. Donc, la paix dans la région n’arrange décidément pas la France ni les États-Unis. Ces deux puissances coloniales jouent au jeu du bon et du mauvais flic, caressant la RDC et le Rwanda dans le sens du poil pour s’incruster dans la région. À croire que ce conflit est créé de toute pièce, mettant en péril les civils congolais afin de mener à bien leur plan. Quoi qu’il en soit, les nombreuses manifestations des Congolais ces dernières semaines ont bien montré la volonté de la population dans l’Est de la RDC, à savoir vivre en paix une bonne fois pour toutes et sans voir les militaires étrangers d’occupation se promener dans les rues.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV