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Zoom Afrique du 6 juin 2022

Zoom Afrique du 6 juin 2022

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Actualité en Afrique :

  • La Cédéao reporte à juillet l'examen des sanctions contre le Burkina, la Guinée et le Mali
  • La Gambie et la Guinée équatoriale signent quatre accords établissant des relations diplomatiques et commerciales
  • Une usine de vaccin à Dakar, un prestigieux prix pour le Cameroun : le bulletin de santé hebdomadaire de l’Afrique
  • Togo : en 2021, l’aéroport de Lomé a enregistré une augmentation de 52% de son trafic passagers

Analyses de la rédaction :

1. Afrique: un continent qui attire le respect de l’Est !

Vladimir Poutine a donné au président de l’UA des égards qu'aucun président occidental ne peut obtenir dans le contexte actuel. Il aurait pu répondre avec des messages-clés puissants qui revitalisent l’aspiration incompressible des peuples du continent à l'unité. 

Président de l'Union africaine, le président du Sénégal Macky Sall, a été reçu par le chef de l'État russe Vladimir Poutine, à ce titre. Les marques d’égards à l'endroit du représentant de 54 pays du continent ont été nombreuses et ne relèvent pas du hasard. Devant les caméras du monde entier, les agences de presse les plus puissantes qui surveillent tous les faits et gestes du président Poutine dans le contexte du conflit russo-ukrainien, l’occasion était belle de faire entendre, haut et fort, la voix de l’Afrique sur la marche du monde. 

Les signes protocolaires sont évidents. 

D'abord être reçu par Poutine mieux que ne l'a été le président Macron ! Il a reçu ce dernier en mettant une distance de 17 mètres (longueur de la table) entre eux. Par contre le président Macky Sall est installé, côte à côte avec Vladimir Poutine, sur des fauteuils marrons/beiges (!) un message à peine codé. Un clin d’œil à ses couleurs préférées, pour mettre le président de l’UA encore plus à l’aise et le pousser… à la témérité ? 

Alors, avoir tous les médias du monde à ses pieds et ne pas entrer de plein-pied dans l'Histoire, avec un discours de haut niveau stratégique qui donne le point de vue de l'Afrique sur sa marginalisation et ses aspirations à l'avènement d'un monde nouveau est, pour le moins, une grande occasion ratée. 

Vladimir Poutine a donné au président de l’UA des égards qu'aucun chef d'état occidental ne peut obtenir dans le contexte actuel. Il lui a offert une plate-forme, à nulle autre pareille, pour marquer son second et dernier mandat. Il aurait pu, de Sotchi d’où la jeunesse panafricaniste a lancé aux chefs d’États du continent un cri du cœur inoubliable et un défi, répondre comme en écho avec des messages-clés puissants qui revitalisent l’aspiration incompressible des peuples du continent à l’unité. À une Afrique sans frontières ou tout au moins sans barrières. À une Afrique où, aller d’un point à un autre ne relève plus d’un parcours du combattant. Une Afrique ayant dépassé la problématique de l’autosuffisance alimentaire. Une Afrique où il fait si bon vivre que personne n’a plus envie de la quitter… 

Dans un contexte où la CEDEAO hésite encore à lever les sanctions contre le Mali, le président de l’UA aurait dû saisir ce moment pour prendre le contre-pied d’une organisation sous-régionale houspillée par l’opinion publique africaine, et lui montrer la voie à suivre… Hélas, le dernier sommet de la CEDEAO n’a rien trouvé de mieux que de repousser sa prise de décision d’un mois ! Une autre occasion ratée ! 

Que d’occasions perdues d’entrer dans l’Histoire et de rejoindre, dans le panthéon des héros de l’Afrique les leaders qui, à ce jour, vivent et palpitent dans le cœur des Africains. Il est inutile de les nommer ici au risque d’en oublier, mais disons seulement que les phrases cultes de Thomas Sankara lui survivent et constituent, entre autres, les germes de la Renaissance africaine. 

Par ailleurs, rappelons qu’au plus fort des exactions de l’Apartheid, une phrase prononcée par le président Abdou Diouf, alors président de l’UA, avait eu une résonance décisive et planétaire : « L’Apartheid est un crime contre l’Humanité ! » 

Cela nous avait valu l’une des premières visites de Nelson Mandela à sa sortie de prison. Il y a des moments, des mots et des postures, qui se rencontrent et scellent un destin. 

Ces moments font l’Histoire, au sens éternité du terme. Ce sont des occasions uniques. À ne pas rater ! 

2. Le redéploiement des troupes américaines en Somalie va déstabiliser la Corne de l’Afrique

Washington affirme venir simplement à l’aide du gouvernement somalien dans le cadre de son combat contre le groupe terroriste Al-Chabad, lié à Al-Qaïda. Mais la véritable raison de ce déploiement, c’est plutôt de continuer à déstabiliser des pays qui sont devenus très proches de Pékin et d’empêcher la perte de la Somalie au profit de puissances rivales. 

Empire sur le déclin avec un président sénile, l’empire américain fomente la destruction partout où il se trouve. 

La décision prise par l’administration Biden de redéployer les troupes américaines en Somalie est une mauvaise nouvelle pour plusieurs pays dans la région et au-delà. C’est une mauvaise nouvelle pour l’Éthiopie car le nouveau président pro-américain de Somalie soutient les séparatistes du Front de libération du peuple du Tigré qui, jusqu’à récemment menait une guerre de haute intensité contre Addis Abeba. C’est une mauvaise nouvelle également pour l’Érythrée à cause de la tentative, qui date de plusieurs décennies, de maintenir son indépendance et sa souveraineté face à la pression constante et implacable de la part de la « communauté internationale, » c’est à dire les puissances impériales occidentales. 

Il y a plusieurs enjeux à considérer ici. Plus longue côte d’Afrique, la Somalie a une importance stratégique essentielle pour les États-Unis. Pendant la guerre froide, Washington a renforcé le régime de Siad Barre qui a causé des problèmes au régime marxiste de Derg soutenu par l’Union soviétique qui gouvernait l’Éthiopie. La pomme de discorde clé entre les deux pays était la région éthiopienne de l’Ogaden qui, avec le soutien des États-Unis, a mené une longue lutte indépendantiste. La lutte continue à ce jour. Cela pourrait causer des difficultés supplémentaires pour le gouvernement éthiopien qui fait face à l’insurrection du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui a le soutien total des États-Unis. 

Une recrudescence de l’insurrection soutenue par les Américains dans l’Ogaden serait un véritable cauchemar pour l’Éthiopie, et il y a des signes montrant que plus d’ennuis sont à venir pour Addis Abeba. Une délégation du Front de libération national de l’Ogaden a rencontré le président Hassan Mohamed le 21 mai dernier. Bien que le groupe affirme adhérer à des méthodes pacifistes de parvenir à sa séparation de l’Éthiopie, cela ne va pas rassurer le président… 

Le retour des troupes américaines en Somalie est également une mauvaise nouvelle pour l’Érythrée. Appelée la « Corée du Nord d’Afrique » par les médias occidentaux, l’Érythrée est l’une des grandes réussites économiques du continent. Ces dernières années, la croissance économique a atteint 17% mais ils ont été punis par les États-Unis pour avoir refusé de devenir les laquais de l’impérialisme américain dans la région. Autrefois colonie italienne, puis, après la défaite de Mussolini dans la guerre d’Abyssinie, une partie de l’Éthiopie, l’Érythrée a combattu longtemps et durement pour son indépendance ; et le président Isaias Afwerki n’a pas l’intention de permettre aux intérêts impérialistes d’entraver les projets de développement nationaux du pays. 

Les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à l’Érythrée en novembre 2021 à cause de son soutien à la lutte de l’Éthiopie contre le TPLF. Washington n’a jamais caché le fait qu’il veut un changement de régime à Asmara. Une partie de la sale guerre de Washington contre l’Érythrée est l’exploitation des problèmes migratoires de la région. Les Nations unies y ont aussi joué un rôle essentiel. Par exemple, les Érythréens qui arrivent en Europe peuvent automatiquement s’enregistrer comme « réfugiés politiques. » Pour les médias occidentaux, cela crée l’impression que des millions de gens fuient le régime « oppressif » d’Afwerki. Les activistes d’opposition soutenus par les États-Unis et les ONG occidentales œuvrant en Méditerranée, sont massivement actifs dans la guerre secrète contre l’Érythrée. 

Le 25 mars dernier, le TPLF a accepté une cessation des hostilités. Le cessez-le-feu a été une réussite majeure des diplomaties érythréenne et éthiopienne. Ces deux pays se sont affrontés dans un conflit frontalier en 1998 et sont restés des ennemis acharnés tout au long du mandat de l’ancien président éthiopien Meles Zenawi, mais les relations se sont spectaculairement amélioré depuis la prise de pouvoir d’Aby Ahmed. 

Le 30 décembre de l’an dernier, le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi a visité l’Érythrée où il a condamné les sanctions américaines contre ce pays et a soutenu les efforts gouvernementaux pour mettre fin à l’insurrection du TPLF en Éthiopie. L’Éthiopie et l’Érythrée sont des partenaires essentiels de la Chine dans la Corne de l’Afrique où Pékin a désormais ses premières bases militaires extérieures à Djibouti, non loin du camp de base militaire américain Lemonnier. 

Washington affirme venir simplement à l’aide du gouvernement somalien dans le cadre de son combat contre le groupe terroriste Al-Chabad, lié à Al-Qaïda. Mais la véritable raison de ce déploiement, c’est plutôt de continuer à déstabiliser des pays qui sont devenus très proches de Pékin et d’empêcher la perte de la Somalie au profit de puissances rivales. 

Parmi ces puissances rivales, il y a la Turquie. Durant la dernière décennie, Ankara a été un investisseur considérable en Somalie dans un large éventail de secteurs économiques. Elle est aussi massivement impliquée dans l’entraînement de l’armée somalienne. Que la Turquie veuille retrouver le rayonnement impérial de l’époque ottomane n’est pas un secret. En 2017, la Turquie a ouvert une base militaire à Mogadiscio, où elle forme plus de 10 000 troupes par an. 

Ankara investit dans toute l’Afrique et comprend l’importance d’utiliser son statut de puissance islamique pour obtenir de l’influence dans les nations africaine à dominance musulmane. Bien que membre de l’OTAN, la Turquie a été sanctionnée par les États-Unis au sujet de l’achat du système russe de missile S-400. 

La Turquie et les États-Unis sont aussi en conflit concernant le soutien américain aux militants kurdes en Syrie. Actuellement, Ankara bloque l’adhésion de la Finlande et de la Suède dans l’OTAN. Le retour des troupes américaines en Somalie pourrait aussi interférer avec les ambitions géopolitiques de la Turquie. 

Empire sur le déclin avec un président sénile, l’empire américain fomente la destruction où qu’il se trouve. La récente paix en Somalie et actuellement en Éthiopie est largement due aux investissements des puissances émergentes, mais désormais, avec le retour de l’Oncle Sam, cette paix pourrait ne plus durer longtemps. 

Source : Al Mayadeen 

3. Mali : France, ONU, les groupes terroristes ; même mode opératoire

On voit mieux maintenant comment les instances internationales, comme l’ONU, fabriquent leurs légendaires rapports servant seulement à discréditer les armées nationales africaines. 
Tout d’abord, voici les dernières accusations contre l’armée malienne. 

Un nouveau rapport a été établi mais cette fois-ci par les groupes armés. 

L’État-major général des armées informe l’opinion nationale qu’il constate avec regret que des voix calomnieuses et mensongères s’élèvent avec un montage grotesque pour incriminer les FAMA dans l’exercice de leur mission. Ces individus qui évoluent dans l’anonymat déclarent que dans le cercle de Macina précisément à Kolomgotoumou, les FAMA en opérations auraient exécuté des civils d’un certain âge pour ensuite les enterrer à des endroits non encore retrouvés par les enquêteurs. 

Ces allégations ne sont connues ni des autorités ni de la population. Après vérifications et enquêtes de la prévôté auprès des élus locaux et de certains informateurs des autorités de la place, aucune trace du charnier n’a pu être révélée. Il est à déduire qu’il pourrait bien s’agir d’une manipulation planifiée par des terroristes et leurs complices pour nuire aux actions des FAMA. Il faut rappeler que les terroristes, en débande, cherchent à tout prix à ternir l’image des FAMA et à nuire à leur mission. 

L’État-major Général demeure intransigeant sur la protection des populations et de leurs biens par les troupes dans le strict respect de la règle de droit. 

En tout état de cause, une enquête a été ordonnée conformément au respect du principe d’ouverture systématique d’enquête à chaque fois que des allégations sont portées contre les FAMA. 

L’État-major Général des Armées appelle à la vigilance et rappelle que les FAMA restent des forces professionnelles, conscientes de leur rôle majeur dans la refondation de l’Etat et de la cohésion sociale et nationale. 

L’ONU et les groupes armés, ont visiblement le même mode opératoire. Un mode opératoire qui montre par la même occasion la complicité entre l’ONU et les groupes armés.  

La représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l’ONU, et le directeur de la division des droits de l’Homme et de la protection, ont présenté, par visioconférence, la note trimestrielle sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire de la Minusma. C’était le lundi 30 mai 2022. Dans cette note, qui fait froid dans le dos, la Mission Onusienne a recensé au total 812 cas de violations et atteintes aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire. Mais comment est-ce que ces enquêtes sont menées ? 

« Quand nous menons nos enquêtes, nous récoltons toutes les allégations possibles qui peuvent être assimilées aux violations des droits de l’Homme », explique l’ONU. 

La MINUSMA aurait donc recensé 812 cas de violations et atteintes aux droits de l’Homme et au droit international humanitaire. « Ces données documentées représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. Le nombre de personnes tuées a connu une hausse exponentielle de près de 324% », a précisé M. Guillaume NGEFA. 

La MINUSMA a noté, entre autres, que les autorités maliennes de transition ont annoncé avoir ouvert une enquête sur les allégations des violations des droits humains signalés à Moura du 27 au 31 mars 2022. « A la date de la publication de cette note, la MINUSMA n’avait toujours pas obtenu une autorisation pour conduire une enquête sur la situation de Moura. En dépit de la requête faite en ce sens par la MINUSMA en date du 1er avril 2022 », a-t-elle regretté. 

Et oui, l’affaire de Moura, était justement l’affaire dont la Minusma a été prise la main dans le sac. 

En rappel, il y a un mois de cela, des informations étaient relayées par Human Right Watch et certains médias qui s’emploient à porter, des accusations de massacre de la population civile, par les Forces Armées Maliennes (FAMA) à Moura. Ceux qui sont porteurs de ces accusations, planchent sur les violations délibérées, des droits de l’homme par les FAMA, portant atteinte au droit humanitaire international. Rappelons à cet effet qu’une enquête avait déjà été ouverte par les autorités maliennes dont nous devons attendre les conclusions avant de spéculer. 

L'armée malienne tue plus de 200 terroristes et pour l’ONU et les médias français, c’est plus de 400 civils qui ont été tués par l’armée malienne.  

Et selon eux, ce serait grâce à des témoignages (anonymes évidemment) que ces organes ont établi leur rapport accusant l’armée malienne. Et tout le monde l’a bien compris, c’est fameux témoins font partis des groupes armés terroristes. Donc les ennemis des forces armées maliennes.  

Les événements survenus à Moura, ou les nombreux rapports que l’ONU sort à chaque avancée de l’armée malienne dans sa lutte contre le terrorisme, sont bien entendu des prétextes qui illustrent l’empressement de la France à présenter un projet de résolution contre l’armée malienne et les présumés militaires russes. C’est dans ce contexte d’acharnement contre les forces armées maliennes que la Russie soutenue par la Chine a bloqué une demande figurant dans une déclaration rédigée par la France et soumise au Conseil de sécurité de l’ONU le vendredi 9 avril 2022. Cette résolution appelait à l’ouverture d’une enquête indépendante sur un présumé massacre de plusieurs centaines de civils vers le 27 et 31 mars ». Lorsqu’il y’a des allégations de violation des droits de l’homme, nous devons souscrire de bonne foi à toute procédure d’enquête en vertu de l’intérêt public pour ne pas encourager l’impunité. Toutefois, nous faisons remarquer que la France s’est particulièrement distinguée par sa mobilisation antérieure du conseil de sécurité de l’ONU et de la communauté internationale à obtenir le vote de plusieurs résolutions contre le Mali, pour le punir, chaque fois que le maître n’a plus aucune emprise sur le pays. 

Bref, des pratiques étonnantes pour établir un rapport dans le but de défendre les droits de l’Homme. À quand une instance africaine qui mènerait des enquêtes et qui demanderait des comptes comme par exemple à la France lors du massacre de Bounty ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV