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Echo Afrique du 29 mai 2022

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Au sommaire :

1- Le FMI prolonge de trois mois son programme de soutien économique à la Somalie

On ne cesse de parler ces temps-ci de la Somalie où des centaines de GI's US vont débarquer instamment sous peu. Pourquoi? Le Pentagone envoie 500 soldats en Somalie après l’« élection » d’un nouveau président, Hassan Sheikh Mohamud.

Le président Donald Trump avait retiré toutes les forces américaines de ce pays. Aujourd’hui environ 40 % de la population souffre de la famine et près d’un million de personnes vivent sous Al-Shebaab, al Qaida est-africain créé par les USA . Le nouveau soutien US pourrait être lié à la possible reconnaissance de l’indépendance du Somaliland et l’établissement de bases de l’AfriCom. Et justement c’est dans ce contexte que le FMI fait une annonce. 

En vue de renforcer sa résilience économique, la Somalie s’est engagée depuis 2020, dans un programme de réformes économiques supervisé par le FMI, qui est censé prendre fin ce mois-ci. L’institution a décidé d’accorder une rallonge au pays, compte tenu de sa situation politique actuelle. 

La Somalie va bénéficier d’une rallonge de trois mois pour son programme de soutien économique supervisé par le Fonds monétaire international (FMI). L’annonce a été faite par l’institution, ce mardi 24 mai sur son site Internet.

Prévu pour prendre fin le 17 mai dernier, le FMI a décidé de prolonger « l'accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) » jusqu'au 17 août prochain. La FEC est destinée à soutenir les autorités dans la mise en œuvre d’un plan de développement national, afin de renforcer la résilience économique, promouvoir une croissance plus élevée et plus inclusive, et réduire la pauvreté. Grâce à cet accord qui a été approuvé le 25 mars 2020, la Somalie bénéficiera de droits de tirage spéciaux (DTS) équivalant à environ 395,5 millions de dollars à la fin du programme.

D’après la note d’information, cette prolongation répond au besoin de donner au pays « le temps nécessaire pour confirmer les accords politiques avec le nouveau gouvernement et les assurances de financement avec les partenaires au développement, qui sont nécessaires pour l'achèvement des deuxième et troisième revues dans le cadre de l'accord FEC ».

Dans une note publiée le 19 mai dernier, l’institution de Bretton Woods a salué la mise en œuvre réussie de plusieurs réformes économiques dans le pays. Selon le FMI, elles ont permis à la Somalie d’enregistrer 2% de croissance économique en 2021. Un taux qui devrait continuer d’augmenter, cette année.

Depuis le dimanche 15 mai, le pays a un nouveau président, Hassan Cheikh Mohamoud. Celui-ci avait déjà dirigé le pays avant de céder le fauteuil en 2017.

 

2- Accusé de corruption, Glencore noue des accords pour plus d'un milliard de dollars! 

On accuse le méga pilleur des mines africaines vient d’écoper d'une amende. Soit. mais où va le montant de cet amende? Indemnise-t-il ces millions d'africains harassés par les exploitations illégales des mines en Afrique? ceux qui sont souvent  forcés à l'exode par terroristes pro Occident 

Le groupe suisse Glencore a annoncé mardi avoir noué des accords coordonnés avec les autorités du Royaume-Uni, des Etats-Unis et du Brésil, plaidant coupable de faits de corruption en Afrique et en Amérique du Sud, et de manipulation des marchés pétroliers.

L'entreprise, active dans le négoce des matières premières mais également propriétaire de nombreuses mines de cuivre et de charbon, prévoit de payer 1,02 milliard de dollars aux Etats-Unis et 40 millions au Brésil tandis que le montant des pénalités à verser au Royaume-Uni doit encore être fixé, détaille un communiqué.

Ces accords, qui mettent fin aux poursuites engagées par ces Etats, lèvent des nuages qui planaient sur le groupe depuis plusieurs années. Glencore avait en effet été assigné en 2018 par le département américain de la Justice dans le cadre d'une vaste enquête pour corruption, liée à ses activités au Nigeria, au Venezuela et en République démocratique du Congo (RDC). D'autres poursuites avaient ensuite été lancées par d'autres autorités. Des enquêtes sont encore en cours en Suisse et aux Pays-Bas, Glencore y étant soupçonné de ne pas avoir mis en place les mesures nécessaires pour empêcher les affaires de corruption. "Le calendrier et l'issue de ces enquêtes restent incertains", a souligné Glencore. Dans le détail, Glencore a accepté de payer aux Etats-Unis une amende de 700 millions de dollars pour fraude et corruption, notamment au Brésil, au Cameroun, au Nigeria et au Venezuela, et pour détournement d'informations confidentielles, notamment au Mexique. Il a aussi été ordonné à l'entreprise de verser 486 millions pour la manipulation des prix de divers contrats échangés sur les marchés pétroliers. Le groupe a dans les deux cas plaidé coupable.

Source: Avec Agence Ecofin

3- Mali : Pourquoi l'embargo de la CEDEAO a échoué  

Que fait la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest par rapport au Mali ? Les chefs d’État se réunissaient très souvent sur le Mali et depuis fin mars, c’est le silence. On a entendu parler de la CEDEAO concernant les coups d’État de Guinée et du Burkina Faso où elle demandait un chronogramme précis de la transition à ces pays.

Mais sur la situation du Mali, la CEDEAO semble être en pause, sinon en panne. Personne ne sait pourquoi le dossier n’évolue pas, plus de quatre mois après les lourdes sanctions prises en réalité contre le peuple malien et les peuples ouest africains. La junte qui était visée par la CEDEAO se porte même mieux et est en passe de n’avoir plus personne pour lui disputer le pouvoir à Bamako.

Ne faut-il pas lever ses sanctions qui ne touchent pas les personnes ciblées ? Avec le coup d’État du Burkina survenu après celui de la Guinée, les sanctions sont-elles encore dissuasives par rapport au fléau putschiste ? La CEDEAO peut-elle sanctionner le Mali et laisser le Burkina et surtout rester impuissante face à la Guinée sur laquelle elle n’a aucune emprise (pas enclavé, possédant son port, et sa monnaie) ? Avec le temps les sanctions touchent de plus en plus aussi les pays des pères fouettards comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Togo pour ne citer que ceux-là.

Continuer dans cette voie des sanctions qui sont contre productives ne contribuera-t-elle pas à affaiblir sinon liquider la CEDEAO ? La CEDEAO a-t-elle pris conscience qu’avec la guerre Russie-Ukraine, les compétitions impérialistes sur le continent s’exacerbent ? Faut-il laisser le Mali s’isoler et tomber comme une mangue mûre dans les bras de la Russie, au lieu de préserver l’idéal panafricaniste qui est à la base de la création de la CEDEAO en levant les sanctions ?

Le 9 janvier 2022, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a adopté de lourdes sanctions contre le Mali, parce que la junte au pouvoir ne pouvait pas respecter la date limite de février 2022 pour les élections visant au retour des civils au pouvoir. Ces sanctions se composaient d’un embargo commercial (sauf sur les produits de première nécessité et les hydrocarbures) et sur les transactions financières. Le gros des sanctions porte sur le gel des comptes du Mali auprès de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest qui coupe le Mali du reste du monde en lui enlevant la passerelle financière par laquelle il agissait.

La Cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a le 24 mars 2022 ordonné la suspension des sanctions de cette institution, mais ni l’UEMOA, ni la CEDEAO n’ont réagi à cette décision. Pourquoi une absence soudaine de proactivité de la CEDEAO alors qu’elle était à la manœuvre toute affaire cessante pour les sanctions ?

Les peuples ouest africains souffrent assez des sanctions du Mali, il est urgent de les lever car elles se sont avérées inopérantes et ne ciblent pas le pouvoir. Du reste le Sénégal est aussi touché par la baisse des recettes douanières enregistrée par ces sanctions. Il semble que le Sénégal ne respecterait pas l’embargo selon certaines informations.

Si la politique des sanctions est maintenue, le Burkina serait le prochain et les ports de Lomé, d’Accra et d’Abidjan devraient aussi connaître des baisses de recettes. Si le Mali est toujours debout, c’est dû à la forte capacité de résilience du peuple malien qui a appris à vivre et à se battre sans compter sur l’État, depuis la dictature de Moussa Traoré. Et le Mali est un don du fleuve Niger (avantage naturel) qui coule toute l’année et arrose le pays sur des milliers de kilomètres.

Les maliens font de la culture irriguée avec les eaux du Niger et le potentiel de terres aménageables pour l’irrigation peut nourrir toute l’Afrique de l’Ouest. Au Mali l’État peut ne pas payer les fonctionnaires, les Maliens vivront, mais au Burkina le pouvoir qui va l’essayer sait ce qui l’attend. Est-ce raisonnable que la CEDEAO impose de telles souffrances aux peuples ? Le pire est que la solution adoptée par la CEDEAO n’empêche pas le mal de s’étendre. Ne serait-il pas temps de réfléchir vraiment à la situation de nos pays confrontés au terrorisme ?

L’existence de la CEDEAO est menacée

Nous sommes tous d’accord que les militaires ne devraient pas abandonner le front de la lutte contre les groupes terroristes pour prendre le pouvoir et empêcher les peuples de choisir librement leurs dirigeants. Si le métier des armes ne leur convient plus, qu’ils laissent les armes du peuple et le treillis pour se lancer dans la bataille électorale à armes égales avec les civils. Cette vérité doit-on l’imposer à n’importe quel prix ? Si les régimes issus d’élections tombent si facilement dans une indifférence générale, la CEDEAO ne devrait-elle pas penser à l’essentiel, la préservation de l’institution ?

La démocratie peut-elle s’imposer par la force et l’embargo alors que les terroristes et les crises économique, sanitaire, humanitaire se sont emparées des pays de la CEDEAO ? Le plus important est de préserver les pays, leur intégrité et par conséquent la CEDEAO et non les élections.

Le Mali est dans une posture de fuite en avant, il faudrait rassurer la junte au pouvoir à Bamako qui vient de se retirer du G5-Sahel, de ne pas faire un autre saut dans l’inconnu en quittant l’UEMOA et la CEDEAO. Si le pays le fait, il serait d’autant plus fragile qu’il se trouverait face à un seul partenaire qui lui dicterait ses conditions. La CEDEAO devrait tout faire pour éviter cela au peuple malien et à l’Afrique de l’Ouest. Ce serait une régression de l’idéal panafricaniste dont notre région est la championne. Essayons de préserver un peu de la mémoire de Kwame N’Krumah et de Modibo Keita.

L’urgence est de rebâtir la CEDEAO car elle est utile aux peuples, pour voyager ne serait-ce que cela déjà. Il faut que les États s’unissent face aux nouveaux défis de la sous-région : le terrorisme et ses conséquences humanitaires et les compétitions impérialistes pour faire main basse sur nos richesses. Si la France a échoué dans nos pays, ce n’est pas une raison pour se jeter dans les bras d’une autre puissance impérialiste russe ou chinoise.

Aucune puissance impérialiste n’aime les peuples, si Poutine était un « petit père des peuples », il ne ferait pas la guerre à l’Ukraine. C’est ne pas se faire confiance que de penser qu’on ne mérite pas l’indépendance et la liberté. Libérons nos pays des groupes terroristes nous-mêmes, c’est ainsi seulement que nous pourrons préserver l’intégrité de nos pays et notre souveraineté. Si c’est les autres (Français, Russes et autres) qui le font nous paierons le prix pour des générations. Nous devons nous organiser pour cette bataille patriotique dans l’union. Laisser le Mali s’isoler inexorablement avec les sanctions, c’est l’affaiblir et le laisser avaler par l’ogre russe.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV