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Echo Afrique du 7 mai 2022

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Au sommaire :

1.L’IOSCO appelle à utiliser la récente crise sur le nickel pour mieux réglementer le négoce des matières premières

L’organisation internationale des commissions de valeurs (IOSCO) a été créée en 1983 et regroupe les régulateurs des places boursières du monde. Elle « élabore, met en œuvre et promeut l’adhésion à des normes internationalement reconnues en matière de réglementation des valeurs mobilières ».

Les perturbations enregistrées début mars dans les négociations du nickel sur le London Metal Exchange offrent aux régulateurs une occasion d’améliorer la surveillance des marchés de matières premières. C’est du moins la position de l’Organisation internationale des commissions de valeurs (IOSCO), citée le mardi 26 avril par Reuters.

« Chaque crise a une dimension où nous examinons quelque chose que nous aurions peut-être dû examiner beaucoup plus avant la crise », explique Ashley Alder (photo), président de l’IOSCO. Au centre des préoccupations du dirigeant, la relation entre les contrats à terme sur les matières premières négociées en bourse et le secteur hors bourse, qui lui, est beaucoup moins réglementé. Les liens entre le marché à terme et la livraison physique des matières premières en période de pénurie nécessiteraient également plus de contrôle.

Pour rappel, le prix du nickel a plus que doublé en une nuit pour dépasser 100 000 $ la tonne le 8 mars dernier, dans le contexte de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Les craintes sur l’approvisionnement mondial (la Russie fournit 10 % de l’offre mondiale) conjuguées à des positions courtes du négociant de matières premières Tsingshan ont en effet provoqué un vent de panique sur le marché. Le géant chinois avait parié sur la baisse des prix et vendu des contrats à terme qu’il a dû racheter en urgence.

Il faut noter qu’en dehors du nickel, les prix de l’or, du palladium ou encore de l’aluminium ont également atteint des sommets durant cette période. Bien que la tendance haussière se soit apaisée depuis, grâce entre autres à la limitation de prix imposée par le LME, le marché des métaux ne devrait pas retrouver ses niveaux pré-Covid avant au moins 2024, selon le cabinet Fitch Solutions.

Source : Agenceecofin

2. L’armateur allemand Hapag-Lloyd équipera ses conteneurs de dispositifs de suivi en temps réel

Les contraintes des expéditions à l’international sont de gros défis pour les chargeurs et transporteurs, notamment pour la maîtrise de la chaîne logistique. Face à cela, certains voient dans les nouvelles technologies la solution pour mieux organiser les processus de commerce transfrontalier.

Hapag-Lloyd veut équiper ses conteneurs de dispositifs de suivi en temps réel. Après avoir fait des tests sur ses conteneurs frigorifiques en 2019, le groupe envisage de les poser sur toute sa flotte de conteneurs standard constituée de trois millions d'EVP. La finalisation dudit dispositif est prévue pour 2023.

Les appareils, selon un communiqué de l’entreprise, peuvent fournir des données de localisation grâce au GPS, mesurer la température et évaluer l’ampleur des chocs subis par le conteneur.

« Nous serons en mesure de fournir à tous nos clients des données de suivi et de traçabilité en temps réel, leur donnant ainsi une visibilité totale de tout mouvement de conteneur dans le monde entier. Cela permet de détecter les retards plus tôt, d'informer automatiquement les clients concernés et de lancer des contre-actions à un stade précoce », a déclaré Maximilian Rothkopf, COO, Hapag-Lloyd

Pour l’armateur allemand, la mise en place d’une flotte de conteneurs intelligents apportera beaucoup d’améliorations à la chaîne d’approvisionnement mondiale, notamment en termes d’organisation.

Source : Agenceecofin

3. RCA : la mort du FCFA

En Afrique les attaques contre la France sont simultanées !

Cette semaine était fatal pour l'Élysée. Le Mali qui rompt les accords de défense avec Paris, ce qui met maintenant la présence de Barkhane en pleine illégalité, mais on a également pu voir la Centrafrique porter un coup énorme au Franc CFA de la France en adoptant le Bitcoin. Est-ce le début de la fin du FCFA en Afrique ? Mais surtout, est ce que d'autres pays de la zone FCFA vont suivre le pas ? Peut-on maintenant parler de la mort du FCFA ?

Tout comme au Mali, cette décision est « historique », selon le président de la République centrafricaine (RCA), Faustin-Archange Touadéra et son gouvernement. L’adoption du Bitcoin par Bangui en tant que « monnaie officielle », tranche clairement avec la position préalable du pays vis-à-vis du statut juridique des cryptomonnaies. En effet, entre une interdiction implicite et l’adoption complète, la RCA a clairement brûlé le FCFA.

Pour la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC), la décision surprenante de la Centrafrique contrarie les « mœurs communautaires ». Le bloc CFA XAF est pris au dépourvu. La RCA est non seulement le premier pays africain à franchir le pas de la légalisation du Bitcoin, mais le troisième pays à le faire, après le Mexique et le Salvador.

Depuis l’adoption du Bitcoin par Bangui le 26 avril, la conversion du franc CFA au Bitcoin a également subi des fluctuations inattendues. Car si les instances financières internationales avaient initialement botté en touche devant la décision de la RCA, estimant sans doute que le manque de connectivité et le désintérêt des populations se chargeraient de « faire couler » le projet, l’attrait du Bitcoin dans le pays a surpris le monde des finances.

La République centrafricaine est, également, l’un des pays au PIB par habitant les plus bas en Afrique et dans le monde. Malgré tous ces facteurs, on décompte aujourd’hui plus de 120 000 habitants ayant contracté un porte-monnaie numérique depuis mercredi dernier. Ce qui rappelle le cas du Salvador — qui était devenu une épine dans le pied du Fonds monétaire international (FMI). Mais ce qui, surtout, menace l’hégémonie du franc CFA dans les pays francophones d’Afrique Centrale.

Pour certains analystes, il s’agit d’un « astucieux coup double pour Faustin-Archange Touadéra, qui ravive l’ire contre le franc CFA et la France, et généralise des paiements difficilement traçables, en actifs convertibles en devises internationales ». Évidemment, lorsque cela n'arrange pas la France, les médias mainstream s'empressent dont de dénigrer et critiquer cette décision. Quoi qu'il en soit,

Le ministre centrafricain des télécommunications, Justin Gourna-Zacko, assure que « le gouvernement n’a pas besoin de solliciter l’avis des institutions internationales bancaires pour utiliser la crypto-monnaie ». Il poursuit : « Nous avons travaillé avec les juristes et financiers qui nous ont dit qu’ils n’ont pas d’incompatibilité entre les textes internationaux et les nôtres ».

D’un autre côté, théoriquement, la convertibilité du Bitcoin avec le franc CFA XAF, résultat de la légalisation de la cryptomonnaie en RCA, offre plusieurs opportunités pour l’Etat centrafricain. Notamment, plus de liberté sur la conversion des devises et la circulation des actifs financiers, deux secteurs souverains pourtant en partie contrôlés — indirectement — par le Trésor français en raison de la parité fixe de l’euro avec le franc CFA.

Sur le long terme, il existe également l’hypothèse que la BEAC adopte des restrictions, voire des sanctions contre la Centrafrique. Il sera aussi virtuellement plus difficile pour la France, prépondérante au sein de la BEAC, de surveiller l’économie de la RCA.

Mais, surtout, l’utilisation du Bitcoin par les Centrafricains menace les revenus des acteurs privés de monnaie numérique en RCA. Qu’il s’agisse de la française Orange, ou de l’émirato-marocaine Moov, les entreprises de télécommunication ayant commercialisé leur propre porte-monnaie numérique auront forcément moins d’attrait pour le public devant le Bitcoin. Ce dernier permettant les achats à l’étranger et une grande diligence de mouvement.

« Envoyer de l’argent de la RCA à l’international devient très difficile. Recevoir également à destination de la RCA le devient également. Parce que cela est contrôlé et passe par les Banques centrales », expliquait Justin Gourna-Zacko.

Selon une source de Jeune Afrique, « dès que vous avez au sein d’un pays membre de la Cemac une place de marché qui permet de convertir des francs CFA en cryptomonnaie, vous avez de fait un mécanisme de sortie de devises parallèle à celui contrôlé par la BEAC. Donc tout détenteur de francs CFA dans la zone peut y avoir recours, qu’il soit en Centrafrique ou non.

Reste à savoir comment réagira la BEAC maintenant. Un comité au sein de la banque a été mis en place et devait décider de sa position quant à cet évènement ce lundi. Pour le moment, c’est encore motus et bouche cousue.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV