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Zoom Afrique du 30 avril 2022

Le Niger pris dans le piège de Barkhane?

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Actualité en Afrique :

  • En 2021, les dépenses militaires du Nigeria ont crû de 56% par rapport à l’année précédente;
  • L'Algérie menace de rompre ses relations contractuelles si le gaz fourni à l'Espagne est revendu au Maroc;
  • Namibie : AfriTin s’attend à 880 millions $ de revenus annuels grâce à la phase 2 de la mine Uis;
  • Nigeria : mise en circulation prévue de bus fonctionnant au gaz;
  • Le peuple nigérian est descendu dans les rues de la ville de Kano, dans le nord du pays, pour manifester sa solidarité avec les Palestiniens opprimés à l'occasion de la Journée internationale de Qods.

Analyses de la rédaction :

Mali/Barkhane : panique à Bord !

Depuis que Barkhane et alliés se sont installés au Niger, les tentatives de déstabilisations et de désinformations contre le Mali prennent une nouvelle tournure.

L'ambassade des États-Unis au Mali a alerté, vendredi, ses ressortissants contre une éventuelle « attaque terroriste » qui pourrait survenir ce week-end visant des lieux fréquentés par les Occidentaux.

Dans une note publiée sur sa page officielle Facebook, la représentation diplomatique des États-Unis a informé les citoyens américains « qu'une attaque terroriste à Bamako pourrait être planifiée ce week-end de vacances, visant des lieux fréquentés par les Occidentaux, y compris les ambassades, les hôtels et les restaurants ».

Mais que signifient ces conseils de sécurité avec autant de précisions ?

Les Américains sont-ils en train de préparer un nouveau coup contre le Mali, alors que leurs acolytes français sont embourbés dans l’affaire de Gossi ? Il est vrai que depuis l’affaire de Gossi, dont Barkhane a tôt fait d’en accuser les Russes, en cherchant à prendre le devant pour ne pas en être accusé, commence à devenir un piège dans lequel s’empêtre Barkhane.

Quoi de mieux donc que d’organiser de nouvelles déstabilisations cette fois par les forces américaines ?

Mais le peuple malien est beaucoup plus intelligent que ce que croient les Occidentaux. D’ailleurs, au sujet de la découverte du charnier de Gossi, Aboubacar Sidick Fomba, membre du Conseil national de transition (Cnt) livre une analyse assez pertinente :

« La découverte du charnier de Gossi et l’attaque simultanée contre les trois camps militaires s’inscrivent dans la logique française de la “campagne du Sahel” qu’il avait déjà dévoilée et expliquée, il y a une huitaine de jours. Les tactiques de cette campagne sont articulées autour du harcèlement psychologique, politique, économique, diplomatique, médiatique et militaire afin de détruire les fondements étatiques des pays du Sahel en général et de les réoccuper voire de les recoloniser sous une nouvelle forme. Ce qui se passe sous nos yeux est une tentative de réplique de Berlin 1885 lorsque les puissances européennes se partageaient l’Afrique sans l’avis des Africains », a-t-il fait savoir. Selon lui cette campagne franco-européenne, supportée par les États Unis et le Canada, donc par le bloc de l’Otan use et usera de tous les moyens pour atteindre ses objectifs stratégiques, à travers les assassinats, la désinformation, l’espionnage, la corruption et la cooptation des cadres locaux, la sédition et finalement la confrontation militaire.

A le croire, ceci consiste à d’abord ternir l’image des pays du champ, notamment le Mali et ses Forces de défense et sécurité, à asphyxier financièrement le Mali à travers la Cédéao, l’Uémoa, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (Fmi) dans l’unique but d’amener les Maliens à renoncer à leur quête de souveraineté, mais aussi à intervenir militairement au Mali par le biais du chapitre 7 des Nations Unies qui justifiera l’application des articles 138 et 139 de la Charte des Nations Unies (la responsabilité de protéger). Et de poursuivre que, dans cette dernière optique, la Minusma constituera un pilier important, voire essentiel. Dans son réquisitoire, il a laissé entendre que la souveraineté monétaire étant le moteur de la souveraineté politique, ainsi, il dira qu’il est urgent pour le Mali de sortir de cette monnaie coloniale où l’ancienne métropole impose sa volonté à nos pays. “Sortir de l’Uémoa et de la Cédéao devient une obligation et non un rêve”, a-t-il renchéri.

En effet,  cette lutte multidimensionnelle anti-Barkhane n’est qu’à ses débuts. La France et ses alliés ne sont pas au bout de leurs surprises !

Le Niger pris dans le piège de Barkhane ?

Alors qu’au Niger, on a été témoin d’un redéploiement des force occidentales, on a plutôt l’impression que l’état s’en prend à des médias nationaux alors que la campagne d’intoxication, ce sont des médias occidentaux à l’origine !

Le gouvernement nigérien a annoncé, à l'issue d'un Conseil des ministres, mercredi 27 avril, sa décision de modifier la loi sur la cybercriminalité. Les délits de diffamation et d'injure vont être dépénalisés. La Maison de la presse, qui avait dénoncé une loi nocive à la liberté de la presse, approuve ce choix.

Mohamed Bazoum, le président du Niger, l'a confirmé lui-même sur Twitter : lors du Conseil des ministres qui s'est tenu mercredi 27 avril, il a été décidé de modifier la loi sur la cybercriminalité. Avec ces changements, « les délits de diffamation et d’injure (sur les moyens de communication électroniques tels que les réseaux sociaux, ndlr) ne conduisent plus à la prison mais exposent à des amendes », a indiqué le chef de l'État.

Cette décision est encore plus perturbante, quand on sait que le Mali vient de suspendre définitivement les médias propagandistes RFI et France 24.

En effet, le Niger était l’un des pays où, le peuple a bloqué il y a quelques mois, les mains vides, un convoi français.

De plus, les initiatives de coopération dans la sous-région ouest-africaine pour contrer la menace terroriste qui étend ses tentacules depuis près d’une décennie, commencent à donner des résultats probants. Entamée depuis peu, par les forces armées du Burkina Faso et celles nigériennes, l’opération dénommée Taanli 3 a révélé son efficacité.

En effet, une centaine de présumés terroristes ont été neutralisés et 40 suspects ont été interpellés, selon le bilan de l’opération conjointe Taanli 3 entre les armées du Burkina et celles du Niger. L’opération commencée le 2 avril dernier a pris fin ce lundi 25 avril en présence des chefs d’états-major des deux forces armées.

Le président Bazoum a-t-il pris le mauvais chemin ? Il est vrai que depuis l’annonce du déploiement des forces françaises au Niger, le peuple ne cesse de crier son mécontentement. De son côté, Les partis de l'opposition nigérienne ont rejeté, jeudi, la décision de redéploiement des forces françaises et européennes des opérations Barkhane et Takuba sur le territoire nigérien, à travers une déclaration. Dans leur déclaration, les partis membres de la Coalition pour une alternance démocratique (CAP 20-21), de l'Alliance des candidats pour le changement (ACC) et du Front républicain pour le changement (FRC) ont indiqué que le vote de l'Assemblée nationale autorisant le redéploiement de ces forces sur le territoire nigérien est intervenu conte la volonté de "l'écrasante majorité" de leaders d'opinion, des organisations de la société civile, des corps socioprofessionnels, des activistes et autres acteurs majeurs.

 « Nous osons espérer que nos partenaires considérés comme des modèles démocratiques et résolument attachés au respect des droits humains, s'abstiendront à engager leurs troupes dans une aventure périlleuse, au risque d'accentuer ce sentiment anti-français, qui a déjà atteint un stade inquiétant auprès des populations africaines et locales », ont indiqué les partis de l'opposition.

Ils ont appelé leurs militants « à s'opposer par tous les moyens légaux avec des actions salvatrices » et « les forces vives de la Nation à se tenir prêtes pour des actions légales et permanentes de protestation dont le calendrier leur sera communiqué dans les meilleurs délais".

C’est clair, cette occupation de facto du territoire nigérien ne passe pas.  Un front de combat se forme entre le Mali et les États-nations sahéliens d’une part et l’occupation occidentale de l’autre…

Médias colonialistes suspendus: la France désemparée :

Au Mali, après la découverte d'un charnier suite au départ de Barkhane de la localité de Gossi, dans la région de Tombouctou, qui ne représente pourtant que la pointe de l'iceberg des exactions commises par Barkhane au Mali, fait couler beaucoup d'encre. Paris continue de nier comme a son habitude et les médias français continuent leur politique de désinformation, ce qui a conduit à la suspension définitive des médias propagandistes RFI et France 24.

Nous avons analysé cette situation avec Luc Michel, géopoliticien.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV