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Zoom Afrique du 19 février 2022

Burkina: le terrorisme économique contre le peuple ?

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"Que Barkhane fasse place nette sinon ... "

Actualité en Afrique :

  • Le Mali demande à la France de retirer ses soldats « sans délai » ;
  • Apartheid israélien : l'Afrique du Sud fustige la discrimination raciale du régime de Tel-Aviv contre les Palestiniens ;
  • Tanzanie : le gouvernement veut consacrer 1,9 milliard $ pour améliorer la fiabilité du réseau électrique ;
  • L’UE veut augmenter son approvisionnement en GNL nigérian

Analyses de la rédaction :

1. Mali : ça va s'embraser au Sahel

Très puissant cet ordre intimé par l'Etat malien aux forces d'occupation françaises et à leur complice de l'OTAN, dit Takuba à l'origine de prés d'une décennie de guerre, de crise, d'exil, de famine au Mali, et tout ceci sous prétexte d'avoir à lutter contre les terroristes que la France et ses services secrets ont recrutés, financés et jetés à l'assaut du Mali, marque un tournant dans l'histoire de l'Afrique moderne.

C’est la première fois qu'un Etat africain exerce son droit souverain et ordonne à l'occupation de se retirer, ce qui veut dire tout bonnement la fin des accords militaires avec cette force d'occupation et sa transformation de facto en cible à abattre.

Opex360 décrit ce moment ahurissant pour les suprématistes blancs franco-européens américains qui pullulent au Sahel pour vampiriser les peuples et leurs richesses en ces termes : « À peine vingt-quatre heures après que le président Macron a annoncé officiellement le retrait des troupes françaises du Mali en raison du contexte politique à Bamako et des entraves à son action, le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien dit de « transition », a donné dans la surenchère, ce 18 février. Ainsi, il a demandé à Paris de « retirer sans délai » des forces du Mali, qualifiant le désengagement annoncé par le président français de « violation flagrante » des accords passés entre la France et son pays. Au regard de ces manquements répétés [aux] accords de défense, le gouvernement invite les autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes », a en effet déclaré le colonel Maïga.

Un premier niveau d'analyse est cette tentative médiatique éhontée de faire passer une « fuite des forces françaises » face à la volonté du peuple malien pour « un retrait décidé par Macron », ce qui est éminemment faux.

Deuxième tentative éhontée consiste à chercher à montrer que le Mali s’il est en train d'expulser les forces d'occupation, c'est parce que cette force refuse désormais d'honorer ces accords militaires. Là, on est en pleine manœuvre de diversion, car ces accords n'ont jamais été de véritables accords, dans la mesure où ils n'ont servi qu'à placer des pans entiers de territoires maliens sous la férule des bases françaises, à permettre ainsi tout en affaiblissant l'armée malienne, l'extension des terroristes.

Ce que l'Etat malien reproche à Barkhane ce n'est pas son retrait, mais bel et bien plus de huit ans de mascarade dite de lutte anti terroriste imposée aux Maliens sur base de ces mêmes accords. Mais la force d'occupation va-t-elle quitter le Mali aussi facilement? Le propre de colonialisme c'est sa ténacité.

Opex360 dit : « L’accord de défense auquel le porte-parole malien fait référence a été signé en juillet 2014. Accord que Bamako a dit avoir l’intention de revoir… Dans les grandes lignes, ce texte précise les modalités de la présence militaire française au Mali. Renouvelable tous les cinq ans par tacite reconduction, il prévoit une clause stipulant que « chaque partie » peut le « dénoncer par le biais d’une notification écrite »… et que cette « notification prend effet six mois après réception de la notification par l’autre partie ». Quoi qu’il en soit, il est impossible pour la force Barkhane et le groupement européen de forces spéciales Takuba de quitter le Mali immédiatement. D’ailleurs, devant être pensée comme une manœuvre militaire à part entière, une telle opération de retrait prend du temps. Et elle suppose le déploiement de capacités logistiques, sanitaires et de protection. Aussi, selon le président Macron, le désengagement du Mali devrait prendre entre quatre à six mois ».

Tout est dit : Barkhane ne quittera le Mali à moins de saigner... L'Algérie vient d'ouvrir son ciel sur la France justement pour cela... ça va s'embraser au Sahel…

 

2. Burkina : le peuple dans le viseur : 

On le voyait venir : Après avoir tenté de « centraliser » l’armée burkinabé ce qui veut dire d'en amputer le contingent de volontaires, la force d'occupation envoie ses agents intimider les Burkinabés... C'est le rapport qu'en fait RFI :

« Depuis jeudi, les groupes armés ont demandé aux populations de plusieurs quartiers de la ville de Djibo, située dans la province du Soum, de déguerpir sous peine de se voir « mutiler ». Les mêmes hommes armés ont interdit les transporteurs de se rendre ou de quitter Djibo, malgré la présence d’un camp militaire dans cette ville. Certaines sources annoncent une importante présence de forces de défense et de sécurité sur place », lit-on sur RFI.

« Sur place à Djibo, c’est le désarroi total », écrit Newton Ahmed Barry, l’ex-président de la commission électorale, qui demande de sauver le chef-lieu de la province du Soum. « L’armée est bien présente sur place à Djibo », fait savoir un habitant, qui se demande comment ces hommes armés pourraient s’attaquer à la ville.

Mais pourquoi les forces colonialistes cherchent à s'emparer de cette ville ? 

Djibo est une ville du département et la commune urbaine de Djibo, dont elle est le chef-lieu, situé dans la province du Soum et la région du Sahel au Burkina Faso. Elle se trouve à 200 km au nord de la capitale Ouagadougou. Djibo est aussi une ville qui peut attirer les convoitises pour cause d’un élevage développé et qui contribue à nourrir la population régionale. Prendre possession de cette ville pourrait signifier aussi un déplacement massif de la population qui se dirigerait plus au Sud. Les attaques répétées contre les forces de l’ordre contribuent aussi à étayer l’argument de ceux qui accusent l’armée burkinabé de ne pas être à la hauteur du défi que constitue la protection de la population.

En 2020, des informations apparues sur les médias occidentaux en disaient long sur les réelles intentions des tentatives de déstabilisation à Djibo. En effet, à l’époque, des informations faisant part de l’installation d’une base militaire française à Djibo apparaissent sur divers médias.

« Il n’y a pas de base française installée à Djibo, mais c’est la force Barkane qui a été sollicitée deux fois », avait également déclaré le service de communication de l’ex gouvernement burkinabé sur ses comptes Facebook et Twitter.

On comprend donc mieux pourquoi la force d’occupation s’en prend à Djibo. D’ailleurs en octobre 2019, le pont de stratégique Bangaharia, sur l’axe Nassoumbou-Djibo, a été détruit à l’explosif. À l’époque on a accusé des hommes armés à l’identité inconnue venus à bord de motocyclettes et voitures. À présent ce n’est plus un pont qui est visé, mais toute la population.

« Ils ont interdit aux commerçants du bétail tout passage à partir de Namissiguia. Personne ne prend encore le risque de se rendre à Djibo par la route », selon une autorité administrative locale.

Après leur plan consistant à démanteler le noyau de lutte anti-terroriste au Burkina Faso, c'est-à-dire les volontaires pour la défense de la patrie (VDP), la force occupante s’attaque directement au peuple, car elle c’est qu’elle n’est guère le bienvenu chez un peuple résistant et souverainiste.

Mais elle a oublié que ce sont ces mêmes Burkinabés, ces braves résistants, qui ont bloqué la route à ce convoi, ont fait la cible de tirs des forces d’occupations. La population sahélienne n’est plus décidée à rebrousser chemin, elle va avancer jusqu’à ce qu’elle obtienne le départ imminent des troupes d’occupation étrangères de son continent. Les populations en Afrique ont très bien compris qui est leur ennemi commun et ce soulèvement auquel on assiste n’est qu’un début !

 

3. Takuba et Barkhane bientôt implantés au Niger ?

Le Niger va-t-il accueillir tout ou partie des forces Barkhane et Takuba chassées du Mali ? Et si oui, la population du Niger ne risque-t-elle pas de manifester contre l’arrivée de ces forces étrangères sur son territoire ? Dans une interview à RFI et France 24, le ministre des Affaires étrangères du Niger, Hassoumi Massoudou, annonce que dès le mois prochain, le Premier ministre nigérien va engager la responsabilité de son gouvernement sur cette question sensible par un vote devant l’Assemblée nationale du Niger.

Mais quelles seront les conséquences de cette décision ? 

Luc Michel, géopoliticien nous en dit plus.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV