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Zoom Afrique du 24 décembre 2021

Zoom Afrique du 24 décembre 2021

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Que l’Occident empêche le Mali souverain de trouver des solutions au problème de l’insécurité dans son pays et dans sa région est tout de même étonnant. Cette semaine, le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, s’est prononcé sur la situation au Mali et en Libye dans une interview...

Actualité en Afrique :

  • L’Afrique du Sud pourra désormais exporter ses poires vers la Chine
  • Une découverte de brut de 2019 a donné un coup d’accélérateur à l’exploration dans le nord du Nigeria
  • Le Ghana enregistre sa plus forte croissance trimestrielle post-Covid
  • Corridor Yaoundé-Brazzaville : la capitale du Cameroun désormais connecté au Congo en 7h de voyage par route

Analyses de la rédaction :

1.RDC-présence Monusco ; même combat qu’en Centrafrique !

En RDC, la Monusco pourtant tellement controversée au sein de la population congolaise a de nouveau prolongé son mandat d’un an.

Les opérations de maintien de la paix continueront à patrouiller en République démocratique du Congo. Ce lundi 20 décembre, le Conseil de sécurité a toutefois demandé à ce qu’elles se concentrent davantage sur le nord-est du pays, et qu’elles multiplient les engagements conjoints avec les forces congolaises.

Selon leur logique, accentuer leurs efforts et leur présence là où il y en a le plus besoin, et mieux se coordonner (il était temps, après 20 ans de présence). C’est ce que le Conseil de sécurité de l’ONU demande à la Monusco, après avoir renouvelé son mandat en RDC pour un an, à l’unanimité. Avec des exigences détaillées, puisqu’il réclame tout d’abord à la force de se retirer d’ici juin prochain de la province du Tanganyika, dans le Sud-Est, et de redéployer ses hommes sur l’Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.

Une décision qui ne tient évidemment pas compte de l’avis de la population, et qui s’est récemment vue en Centrafrique voisine.

Les missions de l’ONU sont des gouffres financiers pour les pays africains et pourtant le terrorisme prend de l’ampleur.

À de nombreuses reprises, les populations centrafricaines, maliennes, éthiopiennes, congolaises ont pu voir l’implication des soldats de l’ONU dans le pillage des ressources de leur pays respectif, dans le renforcement des rebelles et des terroristes et leur inaction face aux attaques terroristes ou de rebelles contre les populations.

Une experte a même affirmé que l’ONU se nourrit du sang des Africains. Au plus il y a des civils qui meurent et au plus ils ont l’assurance que leur mandat sera prolongé encore et encore.

Ce qui fait que là où il y a la présence des soldats de l’ONU, les populations ne pourront en aucun cas compter sur eux pour assurer leur sécurité. Ça, les populations africaines s’en sont rendu compte depuis des années maintenant. En Centrafrique, les Centrafricains ne sont pas vraiment d’accord pour laisser faire les soldats de l’ONU, et le peuple congolais est en train d’emboîter le pas aux Centrafricains.

2. Éthiopie : la défaite des rebelles est imminente !

En Éthiopie, la défaite des rebelles terroristes à la solde des États-Unis est quasi imminente.

Le ministre des Services de communication, Legesse Tulu, a déclaré que le gouvernement avait décidé que les forces de défense fédérales conserveraient les zones reprises par l’armée aux rebelles du TPLF. Il a déclaré que la première phase de la campagne pour l’unité nationale a été achevée avec succès. Suite à cela, le gouvernement a décidé que les membres des forces de défense nationale resteraient sur place dans les zones libérées.

La guerre est pratiquement finie, le groupe rebelle terroriste pratiquement détruit, les États-Unis en revanche n’arrivent toujours pas à avaler la pilule.

Le président américain Joe Biden a annoncé hier qu’il avait « déterminé que l’Éthiopie, la Guinée et le Mali ne remplissaient pas » les exigences de l’AGOA décrites dans la section 506A et a procédé à « mettre fin à la désignation des trois pays en tant que pays d’Afrique subsaharienne bénéficiaires… à compter du 1er janvier 2022. »

Le 21 novembre, le ministère éthiopien des Affaires étrangères a déploré la décision des États-Unis de retirer l’Éthiopie des privilèges de l’AGOA et l’a qualifiée de « malavisée et ne tient pas compte de l’engagement du gouvernement des États-Unis à valoriser le bien-être des citoyens ordinaires. » L’Éthiopie a fait valoir que la décision affecterait également « les moyens de subsistance de plus de 200 000 familles à faible revenu, principalement des femmes qui n’ont rien à voir avec le conflit ».

La déclaration de l’Éthiopie est intervenue un jour après que le président américain Joe Biden a informé le Congrès de sa décision de révoquer les privilèges AGOA de l’Éthiopie à compter du 1er janvier/2022 et qu’il continuera « d’évaluer si le gouvernement éthiopien fait des progrès continus vers la réunion les conditions d’éligibilité à l’AGOA ».

La décision de Biden est également intervenue malgré les efforts de dernière minute du sénateur américain Chris Van Hollen et du membre du Congrès Karen Bass exhortant le président « à reconsidérer la décision de son administration ». « Bien que nous condamnions absolument les violations des droits humains qui ont eu lieu des deux côtés de ce conflit, nous craignons que la suspension des avantages de l’AGOA ne soit contre-productive et nuise de manière disproportionnée aux Éthiopiens les plus vulnérables sans contribuer à la cessation des hostilités », indique le communiqué commun.

La représentante américaine au commerce, Katherine Tai, a d’abord averti l’Éthiopie de la possibilité de perdre son accès aux privilèges de l’AGOA lors d’une réunion virtuelle qu’elle a tenue avec Mamo Mihretu, conseiller politique principal et négociateur commercial en chef de l’Éthiopie, conflit et crise humanitaire dans le nord de l’Éthiopie, qui pourraient affecter l’éligibilité future de l’Éthiopie à la Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA) si elles ne sont pas résolues.

Une décision assez surprenante pour un pays qui passe son temps à prétendre défendre les droits de l’Homme et des peuples. Le peuple éthiopien ou malien descend constamment dans les rues pour dénoncer les ingérences des pays occidentaux dans les affaires internes des pays d’Afrique. Cela suffit, et la politique actuelle de Washington pousse justement les pays à renforcer leur lien entre eux et à former un bloc uni contre les États-Unis et ses alliés.

3. Mali : Lavrov répond à l’Occident !

Au Mali, le bloc de l’Est, plus que jamais dernière Bamako !

C’est l’arrogance de l’Occident qui le perdra. À force de vouloir s’ingérer des affaires intérieures des pays dans le monde, et de faire en sorte que tout le monde s’aligne sur la politique de l’Occident au prix de millier voir des millions de vies humaines, de plus en plus de pays en ont marre et font face à cette injustice. C’est notamment le cas en Afrique. Le cas du Mali est un exemple flagrant. Que l’Occident empêche le Mali souverain de trouver des solutions au problème de l’insécurité dans son pays et dans sa région est tout de même étonnant. En huit ans, la France et l’ONU ont empiré la situation sécuritaire du pays et de la région. S’ils font des erreurs, ce n’est pas à l’Afrique et à sa population d’en payer le prix. Le fait que Bamako s’est tourné vers le bloc de l’Est et que cela dérange les Occidentaux et reste tout de même assez étonnant.

Cette semaine, le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, s’est prononcé sur la situation au Mali et en Libye dans une interview, accordée à une chaîne de télévision égyptienne.

Question : Si je comprends bien, vous considérez l’Occident comme la cause de la destruction de la Libye en 2011 et des souffrances des Libyens depuis dix ans ?

Sergueï Lavrov : Ce fait est impossible à nier. De plus, tout le monde reconnaît une autre réalité encore plus vaste : depuis que l’Occident a détruit la structure étatique de la Libye, un « trou noir » est apparu à la place de ce pays. Les extrémistes armés par l’Occident contre Mouammar Kadhafi ont traversé son territoire pour aller vers le Sud. C’est précisément l’origine de la crise observée depuis des années dans la région du Sahara-Sahel. Aujourd’hui, c’est l’une des zones les plus dangereuses du point de vue de la propagation de l’extrémisme et de la présence physique de différentes branches d’Al-Qaïda et de Daech. Des flux de migrants se sont dirigés vers le Nord à travers la Libye, dont l’Europe souffre et cherche à bloquer. Il faut assumer ses actes.

Question : La menace terroriste représente un sérieux défi pour les pays de la région du Sahara-Sahel. La Russie entreprend-elle des efforts pour aider ces pays ?

Sergueï Lavrov : Le 11 novembre dernier, je me suis entretenu avec le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, et le 7 décembre avec le ministre tchadien des Affaires étrangères Chérif Mahamat Zene. Nous sommes en contact étroit avec les autorités de la Centrafrique. Ils sont tous unis par la même volonté : mobiliser les forces pour combattre le terrorisme. Des filiales d’Al-Qaïda, de Daech ou de Boko Haram sont présentes dans ces pays de manière plus ou moins importante. Tout cela arrive déjà sur le littoral du golfe de Guinée, des groupes de bandits commencent à s’accumuler autour du lac Tchad. Ils commettent des incursions depuis leurs camps, terrorisent les habitants, exploitent activement les ressources naturelles des pays africains. Peu sont capables d’y faire face. Nous aidons le G5 Sahel. Ils forment actuellement des forces conjointes, qui sont en cours de mise en place. Au niveau bilatéral, nous fournissons aux pays de cette région les armements nécessaires permettant de renforcer leur capacité d’éradiquer la menace terroriste. Nous entraînons régulièrement les militaires de ces pays en Fédération de Russie, dans les établissements de notre ministère de la Défense, nous formons des Casques bleus et des policiers. À l’heure actuelle, le Conseil de sécurité des Nations unies songe à faire participer l’ONU au soutien matériel des forces conjointes du G5 Sahel. Nos collègues occidentaux ne sont pas très enthousiastes à ce sujet. La Russie est prête à faire un pas concret pour que l’ONU prenne conscience de la nécessité de soutenir plus activement et substantiellement le travail du G5 en ce sens.

Question : Les déclarations du commandement des forces armées américaines expriment constamment des mises en garde contre toute présence militaire de la Russie dans les pays d’Afrique. Que pensez-vous de ces déclarations ?

Sergueï Lavrov : C’est une réflexion impériale, une absence du moindre respect envers d’autres pays qui est inhérents aux États-Unis et à la manière dont ils agissent dans le monde non seulement envers la Russie, mais aussi la Chine et d’autres États qu’ils qualifient d’adversaires et de rivaux. Ils parlent et traitent de la même manière leurs alliés. Comment a été réglé le problème de la vente de sous-marins nucléaires à l’Australie ? Ils ont décidé et ils ont fait. En ce qui concerne leur revendication de gestion de continents entiers en solitaire, je pense que les pays de la région, de l’Afrique, du Moyen-Orient sont des entités étatiques suffisamment mûres ayant une grande expérience historique pour comprendre toute la futilité de ce genre de déclarations. Les militaires américains ne sont pas les seuls à avoir parlé de l’inadmissibilité de la présence russe et chinoise en Afrique. Par exemple, Mike Pompeo, qui était mon homologue quand il était secrétaire d’État américain, avait voyagé (peu de temps avant la fin du mandat de Donald Trump) dans plusieurs pays africains les appelant partout publiquement à ne pas commercer avec la Russie ni avec la Chine, parce que soi-disant nous faisons du commerce pour “coloniser” tout le monde. Alors que les Américains le font uniquement pour renforcer la démocratie. Évidemment, le caractère anecdotique et la futilité de ce genre de déclarations sont flagrants pour tous. Les Américains, mais aussi nos collègues européens, éprouvent un tel sentiment de leur propre supériorité sur tous les autres. À chaque occasion, la France déclare que la Russie “n’ose pas” apporter une aide militaire à un pays comme le Mali. Alors que le gouvernement malien a officiellement tout expliqué de manière assez détaillée. Le Premier ministre a exprimé à l’Assemblée générale des Nations unies ses préoccupations vis-à-vis du fait que face à la menace terroriste qui ne diminue pas, et grandit, le gouvernement français a décidé de réduire la mission Barkhane. En particulier, deux bases ont déjà été fermées dans le nord du pays, où la situation est la plus grave, et une troisième sera fermée d’ici la fin de l’année. Bien évidemment, dans ces conditions, les autorités maliennes doivent chercher une compensation à cette démarche française. Avec le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, nous avons récemment parlé à nos homologues français au format “2 +2”. Nous les avons appelés à exclure les doubles standards dans la lutte contre le terrorisme. Si nous voulons tous aider l’Afrique, il faut le faire en unissant nos efforts et non par des tentatives de “jalonner” sa zone de responsabilité, “marquer” le territoire concerné sans laisser y entrer tous les autres. C’est une réflexion du XIXe siècle, même pas du dernier. »

Le Mali ainsi que beaucoup d’autres pays œuvrent pour régler leur problème en interne, et à leur manière, non pas à la manière occidentale, qui ne fonctionne d’ailleurs même pas chez eux. Les têtes couronnées africaines veulent apporter leur contribution pour que la transition au Mali soit une réussite. Une délégation du Conseil panafricain des autorités traditionnelles et coutumières a rencontré le président malien, le colonel Assimi Goïta. Les chefs traditionnels disent vouloir œuvrer pour que la volonté du peuple malien soit prise en compte. Un Mali uni, c’est ce qui peut le sortir de la crise.

L’Occident n’a pas encore compris que ni l’Afrique ni les pays du bloc de l’Est ne veulent plus de leur soutien, de leur ingérence, de leur arrogance et de leur mépris envers les populations. Ce temps est révolu, mais quand le comprendront-ils, là est la question.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV