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Echo Afrique du 17 novembre 2021

Echo Afrique du 17 novembre 2021

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Au Burkina Faso, le bilan de l’attaque de dimanche matin contre le détachement militaire d'Inata dans la province du Soum dans le Sahel burkinabé est passé de 20 à 32 morts, dont 28 soldats. Et si le terrorisme était une affaire des Multinationales? 

 

Analyses de la rédaction :

1- Burkina Faso : les terroristes, agents des Multinationales? 

Au Burkina Faso, le bilan de l’attaque de dimanche matin contre le détachement militaire d'Inata dans la province du Soum dans le Sahel burkinabè est passé de 20 à 32 morts, dont 28 soldats, a annoncé, dans un communiqué, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ousséni Tamboura. Le communiqué précise que 5 soldats ont rejoint les troupes portant à 27 les gendarmes retrouvés. D'autres, dont le nombre n'a pas été précisé, sont toujours portés disparus. Le dimanche 14 novembre 2021, le détachement de Gendarmerie d'Inata, dans la province du Soum région du Sahel, proche de la fameuse zone des trois frontières, a fait l’objet d’une attaque terroriste, a annoncé l'état-major général des armées. Dans un décret, le Président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a décrété un deuil national de 72 heures allant du mardi au jeudi.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a condamné l’attaque terroriste perturbée au nord du Burkina Faso.

Saeid Khatibzadeh a exprimé dans un message de condoléances, le profond regret et de profonde sympathie de la République islamique d'Iran pour la mort d'un certain nombre de citoyens du Burkina Faso à la suite de la récente attaque terroriste dans ce pays.

Ce haut diplomate iranien a exprimé ses condoléances au gouvernement, au peuple et aux survivants des victimes dans ce pays de l’Afrique de l’ouest.

Tout en condamnant tout acte terroriste, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a annoncé la disponibilité de notre pays à coopérer et à partager ses expériences avec le gouvernement du Burkina Faso et d'autres pays amis de la région ouest-africaine dans la lutte contre le terrorisme.

Une attaque violente, mais probablement pas sans lien avec les événements concernant des multinationales occidentales.

En effet, il y a moins d’un mois, le gouvernement a pris, le 13 octobre 2021, un décret portant retrait du permis d’exploitation d’or industrielle de la Société minière de Bélahourou (SMB) qui exploite la mine d’or d’Inata, dans la province du Soum. Cette multinationale est dans le collimateur de l’État depuis plusieurs années déjà.

Jusqu’en 2014, tout allait plutôt bien pour cette multinationale.

La Société des mines de Bélahouro a fait passer son capital à 34 milliards de FCFA. C’est donc un bond au quadruple comparativement au capital initial. Les responsables de la Société expliquaient cette prouesse par la création et l’émission de 3 399 000 nouvelles actions de 10 000 FCFA chacune.

Cette filiale du groupe anglais Avocet Mining exploite la mine d’or d’Inapte au nord-Est du Burkina Faso. Le capital de la mine d’or d’Inapte est détenu à 90% par Avocet Mining et seulement à 10% par l’État burkinabé.

Cette mine d’or a été inaugurée en avril 2010. En 2013, c’est au total 180.000 onces d’or qui ont été produites par Avocet Mining Plc. Le potentiel de la mine a été réévalué à 920 000 onces, en deçà de 1,85 millions d’onces comme précédemment estimé. Le problème, c’est que c’est seulement les miettes qui étaient données au burkinabé. Soulignons également, qu’outre la mine d’or d’Inata, Avocet a lancé un programme d’exploration à Souma, localité située à une vingtaine de kilomètre de la zone d’Inata et dont le potentiel est estimé à 780 000 onces.

En dehors de cela, de nombreux litiges entre cette société et ses employés étaient tout de même présents. Les différends portent, entre autres, sur la question du paiement. Et les raisons évoquées par les dirigeants de la société, c’est le contexte d’insécurité, qui causerait des pertes financières et c’est pour cette raison que les employés ne reçoivent pas leur salaire et que la maigre contribution à l’État n’est pas donnée. Tout le monde le sait, peu importe le contexte sécuritaire, les terroristes ne touchent jamais aux intérêts financiers de leur maître, c’est pour cela que les multinationales ne sont jamais concernées par des attaques terroristes.

Les employés burkinabés sous payés, un partage inégale avec l’État, un comportement colonial avec la population, bref, la panoplie complète du colon qui a, finalement, poussé l’État burkinabé à retirer le permis d’exploitation. Ce retrait a eu lieu mi-octobre, et nous voilà à la mi-novembre et des attaques d’envergures ont maintenant eu lieu. La multinationale a clairement été mise hors service, mais on se demande, qui allait reprendre l’exploitation de l’or dans cette région pour que les terroristes à la solde occidentale se donnent tant de peine à effectuer des massacres ? L’Iran ? La Russie ? L’Inde ? La Chine ?

Le genre d’attaque qui s’est produite cette semaine dans cette région ressemble non seulement à un avertissement, mais on dirait qu’elle a également lieu pour empêcher d’autres sociétés de venir prendre la place de la filiale anglaise. De plus, en pleine période de déficit dû au Brexit et à la pandémie, ce n’est certainement pas le bon moment pour que les multinationales anglaises se fassent retirer leur permis d’exploitation et que des sociétés comme celles du bloc de l’Est prennent la place des sociétés occidentales.

Dans le pays des Hommes intègres, la population n’est pas du tout du genre à se laisser faire. Que ce soit face aux multinationales occidentales, ou encore face au fléau du terrorisme, le peuple burkinabé est toujours prêt à se défendre.

 

2- L’Afrique devrait outre passer les promesses des pays dit riches! 

L’obtention du financement des pays riches constitue l’un des principaux points défendus par l’Afrique lors de la conférence des parties sur le climat. S’il est important, il est corrélé par d’autres facteurs qui doivent être pris en compte pour une action climatique efficace.

Selon les experts, l'Afrique devrait avoir une approche globale de la résilience climatique au-delà du financement de l'adaptation, et indépendamment des contributions étrangères. Cette affirmation a été faite à la COP 26 à Glasgow, lors d'une session sur le financement de l'adaptation pour les contributions déterminées au niveau national (CDN) dans les pays d'Afrique de l'Est.

Pour Anthony Nyong, directeur Afrique du Global Center on Adaptation, le financement est loin d'être la seule exigence pour la mise en œuvre des CDN en Afrique. « Il faut bien plus que de l'argent pour les mettre en œuvre », a-t-il déclaré. La mise en œuvre des CDN constitue un défi de développement, a indiqué M. Nyong.

« Nous devons également examiner les moyens d'engager le secteur privé, l'un des principaux défis étant de faciliter l'émission d'obligations vertes sur le continent », a déclaré Jean-Paul Adam, directeur du changement climatique et des ressources naturelles à la Commission économique pour l'Afrique (CEA).

Il est également important pour le continent d'innover pour ainsi mobiliser des financements indépendamment des 100 milliards $ promis par les pays développés pour l'action climatique, a ajouté M. Adam. « Nous devons donner aux pays africains la capacité de faire la différence par eux-mêmes et de recourir aux instruments disponibles pour mobiliser du financement, les revenus fiscaux ayant été grandement affectés par la crise de la covid-19 ».

En effet, le continent a besoin de financements plus larges pour l'adaptation, en plus des prêts concessionnels et des subventions. Les investissements en fonds propres du secteur privé ou les financements mixtes, utilisant des subventions et des fonds propres, devront contribuer à la mise en œuvre des CDN.

Selon Olufunso Somorin, directeur régional principal pour le changement climatique et la croissance verte à la Banque africaine de développement (BAD) en Afrique de l'Est, l'Afrique a besoin d'un cadre national de financement de l'adaptation. Il comprendra un registre national détaillé des coûts, des projets, des avantages et des revenus potentiels. Le cadre de financement va varier en fonction des politiques existantes dans chaque pays.

 

3- Le Ghana vise 50 % d’intérêts dans la première raffinerie d’or publique du pays

Alors que la première raffinerie d’or dans laquelle l’Etat ghanéen détiendra une participation entre en service dans quelques semaines, on en apprend davantage sur son fonctionnement.

Le gouvernement ghanéen a obtenu une participation gratuite de 20 % dans Royal Gold Ghana Limited, la raffinerie d’or dont la construction s’achève actuellement dans les locaux de l’entreprise publique Precious Minerals Marketing Company. Le reste des intérêts sera détenu, pour le moment, par la société indienne Rosy Royal Limited qui a financé la construction de l’installation avec un investissement estimé à 25 millions $.

Ces détails, relayés par les médias locaux, sont fournis par Wisdom Gomashie, assistant personnel du vice-ministre des Terres et des Ressources naturelles, en charge des mines, George Mireku Duker. C’est ce dernier qui avait annoncé en septembre que la raffinerie devrait entrer en service durant ce mois de novembre.

Si la participation de l’Etat est minoritaire pour le moment, M. Gomashie précise que la raffinerie deviendra une coentreprise 50-50 au bout d’un certain temps dont il n’a pas précisé la durée. La raffinerie qui versera des taxes et impôts à l’Etat, pourra traiter jusqu’à 400 kg d’or par jour et participera à l’augmentation des recettes générées par le secteur aurifère.

« Nous ne gagnons rien lorsque l’or est raffiné à l’extérieur et, dans le cadre des efforts visant à fournir une solution de raffinage, le gouvernement a conclu un accord avec l’investisseur indien pour construire une raffinerie ici. Cela fait également partie de la politique du gouvernement visant à raffiner au moins 30 % de tout l’or produit au Ghana », a souligné M. Gomashie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV